Les Français expriment leur attachement à l’industrie grâce au financement participatif
L'apparition des modes de financement et d'investissement participatif a montré que les Français sont très attachés à leur industrie. Les sociétés industrielles qui se mettent à l'exercice du crowdlending/ crowdfunding rencontrent un vif succès.
Je m'abonneLes Français aiment leur industrie
La crise de 2008 avait porté un coup d’arrêt à la production industrielle dans les pays de l’OCDE. Depuis, la France a eu tendance à sous-performer la moyenne. Elle n’a pas encore réussi à renouer avec le niveau d’avant crise. La situation est contrastée entre les pays du Nord et du Centre de l’Europe et les pays du Sud qui peinent à se redresser.
En Europe de l’Ouest, 5 pays ont une balance courante positive depuis la crise de 2008 (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Suède et Danemark). Ce sont ceux qui ont par ailleurs un solde d’échange de produits manufacturés positif, et avec un poids de l'industrie dans l’économie des plus élevés.
En France, malgré des initiatives (création de la BPI, CICE, réforme fiscale récente), le pays a vu son bilan grevé par des handicaps structurels :
- des niveaux de coûts salariaux jugés élevés (dont la hausse a certes été stoppée),
- une innovation insuffisante.
- un tissu industriel dominé par les petites entreprises.
Ce sont de fait les pays où les dépense en R&D par habitant et en pourcentage du PIB sont les plus élevés qui s’en sortent le mieux (Pays Nordique 3%, Allemagne 2,8%, contre France 2,2%...). On y observe un dynamisme particulier des acteurs privés et du nombre de brevets déposés. Schématiquement, la France a des coûts de main-d’œuvre comparables au Pays du Nord, mais un degré de spécialisation et de taille d’entreprises la rapprochant des pays du Sud.
Pourtant, une récente étude réalisée par OpinionWay montrait l’attachement des Français à leur industrie, ceux-ci :
- mettant en avant l’existence de filières d’excellence (aéronautique, automobile, luxe…) et d’une main d’œuvre qualifiée,
- soulignant un certain prestige du « Made in France »,
- se déclarant prêts à conseiller à leurs enfants de travailler dans cette filière (d’autant plus, chez les gens travaillant déjà eux-mêmes déjà dans l’industrie).
Crowdlending & Crowdfunding ou l'investissement permettant de soutenir l’industrie
Face au défit de faire émerger des PME qui deviendront un jour des ETI avec une taille critique et la nécessiter d’innover pour se développer et exporter, l’émergence du secteur du crowdfunding semble un nouvel outil très adapté pour soutenir le secteur industriel :
- mettre directement en contact des investisseurs désireux de soutenir des projets de PME industrielles françaises,
- financer l’export, la croissance, l’innovation et notamment les actifs immatériels mal adressés par les banques,
- finaliser rapidement les opérations de taille diverses afin de permettre aux PME de pouvoir saisir rapidement les opportunités identifiées.
Une étude du Credoc de 2014 , révélait que les français était soucieux de l’origine de fabrication des produits industriels. Un consommateur sur deux déclare privilégier les produits français. L’apparitition du crowdfunding constitue un nouveau moyen d’exprimer cet attachement en soutenant et finançant directement des projets de PME industrielles. L’instauration de la flat-tax est également un encouragement pour les investisseurs, notamment pour le crowdlending.
Le cas de Metalliance : une stratégie axée sur l’innovation et l’export
Dans cette course à l’industrialisation (ou re-industrialisation ?), WeShareBonds, la plateforme de crédit aux PME, a pu financer plusieurs projets industriels qui ont connu un succès particulier auprès de la base de prêteurs.
La dernière PME en date, Métalliance a emprunté 500,000€ pour financer sa croissance. Cette PME industrielle de Saône-et-Loire est spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’engins motorisés. Ces derniers sont utilisés pour la réalisation d’infrastructures, notamment tunnels et pose de voies ferrées. Elle possède son propre bureau d’étude, deux usines et contrôle la majorité de sa production. Elle a réalisée 23,4M€ de CA en 2016 (5% d’EBITDA/CA) et prévoie une croissance de 11% soutenue par un carnet de commande rempli. Metalliance s’adresse aux majors des travaux-publics pour des chantiers dans le monde entier. Elle a ainsi participé aux travaux de l’autoroute de Seattle (deuxième plus gros tunnel du monde avec un diamètre de 17,5 mètres) mais également les métros Qatar 2022, Lima au Pérou, Sydney et bientôt le chantier du Grand Paris.
L’entreprise qui a toujours misé sur la R&D prévoit d’utiliser la levée de fonds pour continuer sa croissance sur le marché prometteur du matériel pour tunneliers avec notamment le lancement d’une innovation majeur au plan mondial : le premier véhicule, train sur pneus full electric non polluant sur batteries, qui permet par ailleurs - avec l’absence de rail - de s’adapter au mieux au suivi et à l’évolution du chantier du tunnel.
Voir cet article sur notre blog : Investissement dans les PME : les Français expriment leur attachement à l’industrie
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