Dans la jungle des aides publiques, seules celles dédiées à l'innovation trouvent grâce aux yeux des PME
Si les aides publiques sont bien vues par les entreprises, elles sont globalement jugées inefficaces. Et ce, à cause notamment du trop grand nombre de dispositifs et d'acteurs. Seule exception : les aides dédiées au soutien de l'innovation, tel le crédit d'impôt recherche, qui sont plébiscitées.
Je m'abonne81 % des entreprises reconnaissent le rôle indiscutable de soutien des aides publiques dans leurs projets, selon une étude* publiée par Ernst & Young le 18 février 2013.
62 % des entreprises interrogées ont eu recours à des dispositifs d'aides publiques, dont plus de trois sur cinq au cours de la dernière année. Un pourcentage qui tombe à 40 % pour les entreprises de moins de 50 salariés...
Les aides les plus sollicités touchent à la R&D et à l'innovation, à l'investissement matériel et immatériel et à la réduction du coût du travail. Le crédit d'impôt recherche (CIR) ressort comme l'aide la plus utilisée (une entreprise sur cinq).
Néanmoins, ces aides sont jugées peu ou pas efficaces par plus de 70 % des entreprises. Seul le soutien à l'innovation est plébiscité : son efficacité est notée très largement au-dessus de la moyenne (71 %). A contrario, les aides à l'export sont jugées insuffisamment efficaces.
" Ce jugement négatif porté sur l'efficacité des aides en place se conjugue avec une appréciation très critique de la majorité des structures publiques de soutien aux entreprises, perçues comme trop nombreuses, mal coordonnées et parfois concurrentes ", précise Arnauld Bertrand, associé responsable du département Secteur Public Ernst & Young.
Aides publiques, les motifs de mécontentement
Les entreprises ont, en effet, une réelle difficulté à identifier et à accéder aux aides publiques du fait de l'extrême diversité des dispositifs et des acteurs, ce qui nuit à la lisibilité et à la cohérence de l'ensemble. Parmi les problèmes rencontrés, le nombre trop important d'aides (32 %), la complexité des dispositifs (25 %), la multiplicité des sources d'information (21 %), l'absence d'une liste exhaustive des aides (20 %), le temps nécessaire et la mobilisation d'équipes dédiées.
Si 57 % des répondants jugent la constitution d'un dossier trop compliquée, 70 % des entreprises estiment que les procédures de demandes d'aides se sont même dégradées depuis trois ans, en dépit des nombreux chantiers de simplification engagés.
Le 13 février dernier, le gouvernement a officialisé le lancement d'une mission de modernisation des aides publiques aux entreprises. Peut-être que les souhaits des entreprises (accélération de la simplification des procédures, mise en place d'une plateforme d'accès centralisé, coordination d'une offre d'accompagnement proactive des entreprises, meilleure efficacité des dispositifs d'appui à l'export) seront exaucés ?
Deux sites pour trouver son chemin dans la jungle des aides publiques
Deux sites fiables et gratuits peuvent vous aider à trouver le dispositif qui correspond à votre projet. Le premier, Semaphore, est un service proposé par le réseau des chambres de commerce et d'industrie. Via un moteur de recherche, vous accédez ainsi à de plus de 5 000 dispositifs d'accompagnement européens, nationaux et locaux. Le second, Aides-entreprises.fr, est développé par l'ISM (Institut supérieur des métiers), avec l'appui des pouvoirs publics. Grâce à un fonds documentaire complet, vous obtenez des informations sur les aides et les subventions auxquelles vous pouvez prétendre.
* Méthodologie : Les types d'aides concernés par cette étude sont la R&D et l'innovation, le financement et la réduction des charges financières, la compétitivité et l'accès aux réseaux, l'assistance technique, les ressources humaines et le social, les prix, concours et appels à projets. Les créateurs d'entreprises, qui bénéficient d'aides et d'accompagnement spécifiques, n'ont pas été intégrés, ni les aides sur la restructuration d'entreprises. Les secteurs concernés sont prioritairement ceux de l'industrie et des services, en excluant l'agriculture, le tourisme et le commerce de proximité. Enquête quantitative déployée du 3 septembre au 30 octobre 2012 auprès de près de 250 entreprises, des PME et ETI matures.