Pour financer vos innovations, jouez la carte du collectif
Alternative aux groupements : la participation financière d'un grand groupe au développement de votre innovation. "Afin de garder une longueur d'avance sur la concurrence, les grandes entreprises se tournent de plus en plus vers ce type de partenariats à haute valeur ajoutée", explique Marc Charlet, directeur général adjoint du pôle de compétitivité Mov'eo, spécialisé dans les projets R & D liés à l'automobile et à la mobilité. Attention à ne pas vous précipiter. Ce type d'engagement n'est réellement intéressant pour votre société que si vous conservez la propriété industrielle de votre innovation. "Il existe souvent une distorsion d'intérêts entre les deux parties. La petite société voit souvent le grand compte comme un porte-monnaie quand les grands groupes se montrent eux, plus frileux à investir, surtout quand ils sont seuls", nuance Nicolas de Witt (Taylor Wessing France). Selon Emmanuel Leprince, directeur général de l'association Pacte PME, qui facilite les mises en relation entre grands groupes et PME, vous devez ainsi les rassurer sur deux sujets sensibles : la sécurité du processus d'innovation d'une part, et vos conditions tarifaires concernant le produit ou service une fois finalisé, d'autre part. "Vous pouvez notamment prévoir un tarif plafond au-delà duquel le grand groupe pourra ouvrir un nouvel appel d'offres si cela ne lui convient plus", cite Emmanuel Leprince.
Corporate venture
Au-delà du partenariat financier, vous pouvez aussi opter pour le "corporate venture" ou "capital-risque d'entreprise". Il s'agit pour le grand groupe de prendre une participation minoritaire dans une PME pour accompagner ses projets d'innovation sur le plan financier et opérationnel. Bonne nouvelle, depuis juillet 2014, ce dispositif est plus incitatif fiscalement. "Il permet aux grands groupes d'amortir sur cinq ans leurs souscriptions minoritaires au capital des PME innovantes, si la valeur des titres ne dépasse pas 1 % de leur actif", précise Nicolas de Witt. Ils ne pourront, par ailleurs, détenir plus de 20 % des parts ou actions de la société ciblée, et ce, sur deux ans maximum. "Afin de mutualiser et d'amplifier leurs investissements, de plus en plus de groupes s'allient à d'autres grands comptes, via des fonds multicorporate", ajoute Marc Charlet. Parmi lesquels on peut citer Aster Capital (Alstom et Schneider Electric), Ecomobility venture (Orange, Total et SNCF), ou encore Iris Capital (Orange et Publicis). Notez que quel que soit le montage privilégié, la prudence est de mise dans ce type d'associations très poussées. Le risque? Perdre votre indépendance sur le plan opérationnel, mais aussi au niveau de votre gouvernance.
Pour aller plus loin
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