Ce que le futur réserve aux SaaS
L’introduction du cloud a ouvert les portes à une déferlante de startups de type SaaS toutes plus innovantes les unes que les autres. Des solutions disruptives dont l'avenir reste encore flou. Pour se faire une idée, focus sur les dernières tendances qui façonnent ce marché toujours en pleine expansion.
Je m'abonnePour peu que vous sachiez bien gérer votre stack et les abonnements qui vont avec, tous ces SaaS simplifient incontestablement la vie. Ce type d’entreprise au business model axé autour du cloud est très en vogue aujourd’hui, si bien qu’il est régulièrement qualifié “d’industrie”. Pourquoi un tel succès ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Nous avons fait le point.
Qu’est-ce qu’un SaaS ?
Il fut un temps où les entreprises utilisaient sur leurs propres machines, CD-ROM et autres logiciels sous licence pour les accompagner dans leur activité. La dématérialisation par le cloud, a permis l’exploitation de ces logiciels - ou software- non plus directement dans les appareils en eux-mêmes, mais sur des serveurs distants. Lorsque le service proposé est payant, le client ne paie alors plus une licence, mais un abonnement. En bref, tout est plus rapide, plus fluide, plus simple et moins cher. SaaS est l’acronyme pour software as a service, et si vous avez besoin d’un exemple… Spendesk en est un bon.
Pourquoi un tel succès ?
Ce n’est pas nouveau, avec leur capacité à trouver du financement le nombre de startups a explosé ces dernières années. Digital natives ou PME plus classiques s’adaptent à leur époque, se développent et font face à de nouveaux besoinsspécifiques. Pour cela elles doivent pouvoir compter sur des équipes rapides et agiles dans leur travail, c’est précisément là qu’interviennent les SaaS en venant fluidifier les tâches de l’organisation.
En s’appuyant sur les nouvelles technologies, les SaaS sont désormais en mesure de répondre efficacement à tous types d’attentes. De plus en plus appréciés par les entreprises, ils se développent à leur tour (en temps qu’entreprise), engrangeant ainsi dans le cercle vertueux dans lequel nous évoluons aujourd’hui. Mais alors avec une telle progression depuis le début, que peut-on envisager dans l’avenir pour les SaaS ?
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Enjeu n°1 : penser “connecté”
Exit les fonctionnalités de base à l’origine de la révolution “connectée” des téléphones mobiles, on les utilise aujourd’hui pour tout et ce n’est pas près de changer. Mais être connecté ne signifie pas uniquement avoir un smartphone, cela concerne aussi tout ce qui gravite autour, comme les objets connectés ou potentiellement connectables. Sur ce sujet Business Insider prévoit d’ici 2020 une disponibilité moyenne de quatre objets connectés par humain sur Terre.
La chose est prise très au sérieux chez Google, qui en se rapprochant par exemple de Fitbit, s’offre de belles perspectives de développement dans la e-santé. Une sacrée opportunité aussi pour les SaaS donc, qui devront d’ici là non seulement connecter les utilisateurs à des solutions, mais également des solutions à des objets, voire des objets entre eux.
Enjeu n°2 : la sécurité
Face au no man’s land juridique sur le sujet, les entreprises avaient jusqu’à encore aujourd’hui deux options :
- La formule traditionnelle = mettre le paquet et développer une solution en interne
- La formule économique = payer moins cher et faire confiance à un SaaS
Sauf que la cyber-sécurité liée au cloud s’est considérablement perfectionnée avec le temps. C’est bien souvent le nerf de la guerre pour les développeurs, et aujourd’hui le niveau est tel que l’approche traditionnelle n’a plus vraiment sa place.
Mais la pression que mettent les SaaS sur ce point n’est pas prête de retomber pour autant, les lois européennes et internationales se mettent elles aussi progressivement en place, dernier exemple en date avec le fameux RGPD. et la protection des données restera toujours quoiqu’il arrive un enjeu capital.
Enjeu n°3 : l’intelligence artificielle
L’IA est également à mentionner lorsque l’on parle de l’avenir des SaaS et plus particulièrement pour celles adoptant une approche de développement vertical sur ce thème. Pourquoi ? Tim Urban de Wait But Why l’explique parfaitement dans sa série d’articles sur l’intelligence artificielle. Il présente cette dernière sous trois formes :
- La Artificial Narrow Intelligence (ANI) : une IA prévue pour être meilleure que l’homme dans un seul et unique domaine, les échecs par exemple. C’est la base de l’IA et elle est déjà très présente dans notre quotidien.
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La Artificial General Intelligence (AGI) : une IA qui n’existe pas encore car beaucoup plus complexe à créer, mais qui à terme sera aussi intelligente qu’un humain dans de nombreux domaines.
- La Artificial Superintelligence (ASI) : une super IA qui se situera entre “un peu plus intelligente” qu’un être humain et “mille milliards de fois plus intelligente”.
Selon lui l’unique condition pour que la race humaine créée un jour une l’Artifical General Intelligence : adopter une approche verticale dans le développement de nos solutions basées sur l’IA. Autrement dit, il faut chercher à développer en profondeur sur une compétence spécifique (approche verticale), plutôt que se développer sur plusieurs approches différentes, mais de même niveau (approche horizontale).
La route est donc encore longue, ce qui laisse encore beaucoup d’années à des acteurs majeurs comme les SaaS pour se faire plaisir sur le sujet. Sachez que les investissements réalisés par Microsoft, Amazon et Google dans l’IA ou le Machine Learning, laissent également présager leur rôle important dans le futur des SaaS.
Enjeu n°4 : les data co-ops
Comme le précise Auren Hoffman, le CEO de SafeGraph, dans cette interview sur Quora :
“Le plus gros problème avec les SaaS c’est qu’ils sont super compétitifs. En fait, ils sont trop compétitifs. Le leader a souvent 25% de part de marché, celui qui suit 20%, et le troisième, à peine arrivé, a déjà 15%. Tous ont levé plus de 100 millions de dollars et ont de super ingénieurs / commerciaux. Il y a dans un véritable bras de fer qui se joue autour des fonctionnalités”
...et à l’arrivée, les trois produits sont sensiblement les mêmes. La solution selon lui pour se démarquer : les data co-ops, qui sont des produits ou services spécifiques incluant les utilisateurs comme moteur. Le principe : chaque nouvel arrivant bénéficie des actions de tous les autres, autrement dit : plus il y a d’utilisateurs, plus ça fonctionne.
Les entreprises BtoC utilisent les data co-ops depuis toujours, par exemple Gmail à travers son système de filtration des spams, ou encore Facebook qui est un co-op lui-même. Pour ces raisons Auren en est persuadé :
“Toutes les plus grandes entreprises SaaS à venir seront de type data co-op”.
Pour résumer, les SaaS sont le reflet de notre évolution dans cette quête du “progrès connecté” : quand le cloud se perfectionne, l’avancée est bénéfique pour tous les SaaS. C’est donc une bonne chose qu’il soit ainsi au coeur des stratégies de Google, Amazon ou Microsoft, cela laisse présager une infinité de nouveautés dans les années à venir. La mobilité, la sécurité, l’intelligence artificielle, les co-ops... l’avenir des SaaS se joue dans la cour des grands, mais également sur l’ambition de chaque entrepreneur et entrepreneuse face à l’immensité des challenges qui les attendent.
Article initialement publié sur le Blog Spendesk
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