Tech française : une mutation favorable aux investissements
Si l'année 2021 a été particulièrement prolifique pour la French Tech avec 11,6 milliards d'euros levés l'année dernière, soit plus du double que le record précédemment établi en 2020 , la crise et le contexte inflationniste interrogent néanmoins sur cet écosystème tel que nous le concevons.
Je m'abonneElles pourraient devenir le nouveau paradigme de la French Tech. "Elles", ce sont ", dont le gouvernement veut promouvoir l'essor pour des questions d'emploi dans les régions et de souveraineté nationale. Ce nouveau virage amorcé renseigne sur une volonté de développer des technologies pour être en prise directe avec la réalité, par opposition à la vague 100 % digital qui a marqué ces dernières années.
La montée en puissance des start-up à vocation industrielle
Lorsque l'on parle de French Tech, on pense immédiatement à son versant purement numérique. Moins connues, les start-up à vocation industrielle représentent aujourd'hui près de 1 500 entreprises en France, évoluant dans des secteurs stratégiques, tels que les biotechnologies, la santé, la robotique ou l'énergie.
Elles sont plus que jamais des atouts pour contrer la mondialisation : "(...) la dangereuse dépendance des États à la production chinoise et les fragilités de la filière d'approvisionnement ont été des sujets sensibles soulevés par la crise du Covid-19. Pour y remédier, il faut à la fois pousser les grandes entreprises étrangères et hexagonales à recommencer à développer des projets de construction d'usine, mais aussi regarder à l'autre bout du spectre, du côté des PME et des start-up".
Par ailleurs, ce mouvement fait bouger les lignes et incite à se réinventer pour sortir de cette époque du numérique toute-puissante qui, en dépit de tous ses avantages, occulte des enjeux essentiels. Ainsi, les investisseurs se montrent de plus en frileux : "les valorisations chutent et de nombreux entrepreneurs choisissent de repousser ou de lever moins d'argent dans un contexte macroéconomique difficile. Avec quelques mois de décalage, la French Tech commence à sentir les effets de la fin de l'euphorie aux Etats-Unis autour des valeurs tech."[1]
Pourquoi continuer d'investir dans la French Tech ?
La transformation qui est en train de s'opérer constitue une aubaine pour les investisseurs qui ont de multiples raisons, pas seulement financières, de capitaliser sur la French Tech et plus précisément sur les start-up industrielles qui développent des technologies de Deep Tech. Proposant des produits ou des services sur la base d'innovations de rupture, elles ont pour ambition de s'attaquer à la résolution des grands défis du XXIe siècle. Elles se veulent meilleures à tout point de vue.
De fait, elles s'appuient sur ce qui existe déjà et choisissent de fabriquer leurs produits en France. Ainsi, elles favorisent la création de nombreux emplois et permettent de renforcer l'indépendance technologique du pays. La vitesse de croissance des projets est globalement moins explosive mais les revenus générés sont nettement profitables.
Aujourd'hui, l'État souhaite favoriser l'essor de ces start-up en facilitant les investissements et en suscitant l'intérêt. En 2021, l'Inspection générale des finances et le Conseil général de l'économie a d'ailleurs rendu un rapport sur les leviers de développement de ces jeunes pousses en phase d'industrialisation qui s'est traduit par l'ouverture d'un guichet unique destiné à porter 100 projets par an d'ici à 2030.
Plus largement, il a été mis en place un programme d'accompagnement appelé French Tech Next40/120 pour les scale-up françaises, tous secteurs d'activité confondus, en capacité de devenir des leaders technologiques de rang mondial.
Malgré l'incertitude économique actuelle, la French Tech a encore de beaux jours devant elle : "les projets industriels se multiplient et l'écosystème a désormais le potentiel de devenir l'un des principaux moteurs de la réindustrialisation du pays".[2] Force est de constater que l'innovation est devenue essentielle. En se mettant à présent au service des grands enjeux de notre époque, les start-up revêtent une image plus vertueuse et par conséquent plus attractive.
Pour en savoir plus
Ylan Richard, cofondateur et CEO de Cala.
Passionné par la technologie et l'esprit d'entreprise, Ylan crée une entreprise de prototypage alors qu'il est encore en école d'ingénieurs, pour développer ses compétences techniques. En tant qu'étudiant, il trouve difficile de manger de la bonne nourriture avec un budget d'étudiant, et pense que la technologie détient la réponse. Il commence donc à prototyper une solution robotique, aux côtés de Julien Drago, cofondateur également, et arrête ses études pour se consacrer à Cala à plein temps.
(1)https://www.latribune.fr/technos-medias/innovation-et-start-up/bourse-le-coup-de-froid-sur-les-valeurs-tech-se-propage-a-la-french-tech-918772.html
(2)https://lafrenchtech-east.fr/startups-industrielles/