Digitiz.me : entreprendre encore, entreprendre toujours

Entreprendre pour innover et inventer un marché

À peine diplômé, Éric Chaix se lance dans l'aventure entrepreneuriale : « j'ai toujours eu un désir d'autonomie et le goût du challenge. Dès le collège, je n'avais qu'une aspiration, entreprendre. » Tracer sa vie par lui-même et rester maître de son destin. Dès 1999, il fonde Borne System. L'entreprise conçoit et fabrique des bornes interactives. Éric Chaix aime défricher des chemins nouveaux. Passionné par l'innovation, porté par l'ambition d'offrir des solutions nouvelles, il se confronte à une réalité majeure : le time-to-market.

« Trop en avance sur le marché, personne ne vous comprend. En retard, vous n'apportez rien de différenciant, il faut avoir un sérieux sens du rythme pour se lancer, mais il y a aussi une grande part de chance ». Lorsqu'il présente son concept de bornes interactives au tout début des années 2000, l'accueil est frileux mais sa persévérance et sa vision du marché lui permettent de rebondir. Il adapte son concept.

En 2005, il se lance dans une nouvelle aventure : Locamedia. Spécialisée dans l'équipement de supports digitaux en grande distribution, l'entreprise s'impose en quelques années comme le leader français de l'équipement de supports digitaux d'aide à la vente en grande distribution et compte parmi ses clients des acteurs clés comme Decathlon, Auchan, Casino, Carrefour ou Leroy Merlin...

Changer, se diversifier, se tromper...

« J'ai rapidement mesuré que mon désir d'entreprise avait un coût et qu'il fallait surtout accepter de prendre des coups. » Après le succès de Locamedia, Éric Chaix se lance dans une nouvelle aventure. En 2010, toujours en avance sur son temps, il crée Actitouch. L'idée ? Développer des systèmes de click-and-collect pour le secteur du snacking. « Nous avons été les premiers à développer une offre de drive piéton pour les boulangeries pour apporter une réponse au rush du midi. »

Pour fluidifier le trafic en magasin, augmenter les ventes et s'inscrire dans de nouveaux usages des consommateurs, Actitouch repose sur un outil de commande en ligne et un outil de gestion ultra-simplifié pour gérer les commandes. Très vite, 250 solutions sont déployées, mais plusieurs facteurs d'échec interviennent. Le fameux time-to-market d'abord car, en 2010, les consommateurs n'étaient pas encore prêts.

« Les résultats étaient à la hauteur de notre promesse sur 5 % seulement du parc déployé car les boulangers ne communiquaient pas sur la solution, ses atouts, son fonctionnement », explique Éric Chaix, qui investit alors pour réaliser des opérations de communication sur le terrain.

Accepter l'échec comme une éventualité

Malgré ces difficultés, malgré des situations violentes avec des clients mécontents qui le menacent et l'invectivent, Éric Chaix insiste. « Les débuts étaient prometteurs, je ne pouvais pas en rester là. J'ai décidé de faire un stop-and-go complet pour repartir sur des bases saines. » Réorganisation et restructuration complète de l'entreprise, de la stratégie commerciale, tentative de levée de fonds pour relancer Actitouch...

« Le niveau de stress auquel j'étais confronté est à peine descriptible car j'étais animé d'un vrai désir de satisfaction client et cela ne prenait pas. Je n'étais plus aligné avec mes propres valeurs. » Ne trouvant pas de financement, il se résigne enfin à baisser le rideau d'Actitouch. « J'aurais dû savoir m'arrêter à temps. J'étais convaincu de la pertinence du concept et j'ai voulu insister... J'ai perdu beaucoup d'argent, mais ce n'était pas là l'essentiel. » Son épouse l'a soutenu de manière inconditionnelle et permis de faire face à cette période difficile. « En tant qu'entrepreneur, il faut admettre que le risque d'échec est fort et qu'un grain de sable peut enrayer votre projet. »

L'aventure Digitiz.me pour bâtir un nouvel avenir

Le concept de Digitiz.me : des solutions clés en main de libre-service pour fluidifier le parcours client et automatiser certaines tâches dans le point de vente, le tout adossé à une plateforme hybride IOT et cloud permettant de digitaliser des distributeurs automatiques de produits ou de snacking et les connecter à une plateforme Web, des applications mobiles et des bornes interactives.

Sans aucun soutien des banques, et devant la frilosité des investisseurs, il pousse la porte de l'association 60 000 rebonds. « Ça a été pour moi une révélation. L'échange avec mes pairs m'a été extrêmement précieux. » Avec son statut « d'entrepreneur en rebond », il trouve une nouvelle énergie et s'associe avec Rémy Combe, ingénieur informatique. Lauréate du réseau Pépites, Digitiz.me réussit une levée de fonds de 1,5 million d'euros et compte aujourd'hui une vingtaine de collaborateurs. Devenu à son tour Parrain dans l'association 60 000 rebonds, il garde une conviction : « L'argent n'a jamais été et ne sera jamais mon moteur. C'est un moyen, surtout pas une fin ! ».