[Start-up] Une marque de montres Made In France dans l'air du temps

Un positionnement moyen de gamme. Moyen haut-de-gamme même. Un positionnement qui n'est pas gagné face à une concurrence bien installée. Et pourtant, avec ses montres au design élégant, la start-up Les Partisanes entend faire la pluie et le beau temps dans le secteur de la bijouterie et de l'horlogerie. À l'origine de ce projet : deux amies de 30 ans, Jessica Quintal et Élise Mennesson, qui ont plaqué leurs jobs respectifs, la première officiant en tant que chef de projet dans le marketing et la seconde en tant que designeuse dans l'horlogerie, pour réaliser leur rêve de gosse : créer une entreprise. En juin, les statuts de l'entreprise sont créés. En octobre, le lancement commercial débute, l'aventure entrepreneuriale et les challenges avec. "Sur le marché actuel sont positionnées des marques de luxe avec des produits plutôt onéreux, et des enseignes entrée de gamme. Nous souhaitons donc nous positionner au milieu, et proposer des montres de qualité à des tarifs raisonnables, entre 175 et 290 euros", constate Jessica Quintal.

Ces deux accrocs de mode ont une autre volonté, tout aussi ambitieuse. Sublimer la féminité de chacune dans un monde où l'horlogerie a longtemps été dominée par l'univers masculin, et faire en sorte que la montre devienne un véritable accessoire de mode. L'enseigne propose pour cela une gamme de montres interchangeables pour que la cliente puisse modifier son bracelet, en fonction de sa tenue ou de son humeur. Les montres sont par ailleurs dotées d'un boitier relativement fin, d'un diamètre 28 millimètres au lieu de 30 pour les produits traditionnels.

Un projet placé sous le haut patronage du Made in France

Pour relever leur challenge, Jessica Quintal et Élise Mennesson ont un argument de vente sur lequel elles flirtent avec une aisance ébouriffante : le Made In France. Afin de garantir une qualité irréprochable, ces deux passionnées de mode se sont associées à l'entreprise d'horlogerie familiale Mouche implantée à Besançon depuis 70 ans afin de leur confier l'assemblage des montres. La mise en place du cadran, des aiguilles, l'emboîtage du mouvement, la pose du remontoir et du bracelet sont ainsi effectués manuellement. "Nos montres respectent ainsi le savoir-faire horloger, soit la technicité, la fiabilité et la précision. Concernant le mécanisme, nous avons opté pour un mouvement japonais à quartz, qui résiste au temps, et bien plus fiable que le mouvement chinois", explique Jessica Quintal.

Conquérir l'Asie

Si le projet n'en est qu'à ses balbutiements, il a déjà séduit de nombreuses enseignes spécialisées et des concept stores. Les montres sont déjà distribuées dans des boutiques à Biarritz, à Bordeaux, et dans huit points de vente parisiens. La commercialisation des produits se fait également au travers d'un site marchand dédié. Pour doper leur visibilité, les dirigeantes ont également eu l'idée d'inciter leurs clientes à organiser des ventes privées à domicile. "L'aspect recommandation des copines joue beaucoup, car les clientes se sentent rassurées. Nous développons tout juste ces dispositifs. Pour l'instant, ce sont des amies ou des amies d'amies qui les organisent. En fonction de leur vente, nous leur offrons une montre ou un bracelet. Lorsque nous l'élargirons aux clientes, nous fonctionnerons sous forme de commissions", poursuit Jessica Quintal.

Les dirigeantes tablent sur un chiffre d'affaires de 500 000 euros d'ici fin 2014, ce qui représente la vente de 1500 montres. Parmi leurs projets plus lointains : se lancer à l'export et conquérir l'Asie, partisane de la mode et du savoir-faire à la française. Elles vont commencer par exposer leurs créations au Salon international de la mode Who's Next, qui se tient en janvier à Paris. Mais il n'y aura pas de course contre la montre. Elles se laisseront le temps de devenir un maillon fort du marché de l'horlogerie asiatique.