[Portrait] Jean-David Chamboredon, la trajectoire d'un Pigeon
Rien ne prédestinait pourtant Jean-David Chamboredon à embrasser ce métier qui le passionne tant aujourd'hui. «Il y a 20 ans, je ne savais même pas ce qu'était le capital-risque !», s'amuse-t-il. Après une enfance "protégée" à fréquenter les meilleurs établissements versaillais, c'est d'abord chez Capgemini que ce fils d'entrepreneur fait ses premières armes dès la fin des années 80. En 1997, il est muté dans la Silicon Valley, pour créer le Capgemini Telemedia Lab.
Premier contact avec l'effervescence des start-up du Web et du monde de l'investissement. Premier coup de foudre. Premier virage. À son retour en France, il rejoint successivement les fonds Europatweb, Viventures puis 3i, chez qui il reste six ans. En moins de dix ans, Jean-David Chamboredon se démarque par son flair aiguisé et sa pugnacité en affaires. À son actif, quelques belles pépites du Web comme SeLoger.com ou encore PriceMinister.
Ses dernières fois
Sa dernière fierté
Le site de covoiturage Blablacar est sans conteste le plus gros pari gagnant d'ISAI jusqu'à présent. « Quand j'ai rencontré Frédéric Mazzella en 2010, j'ai tout de suite perçu la force du réseau qu'il était en train de construire. C'est une histoire exceptionnelle. » Si bien que de 200 000 membres fin 2010, le site est passé aujourd'hui à plus de 8 millions de membres dans 12 pays et vient de clôturer une levée de fonds de 100 M$ (environ 77 M?), en juillet dernier.
Son dernier livre
De la fronde de 2012, Jean-David Chamboredon a tiré un ouvrage coécrit avec le journaliste économique Olivier Jay, publié en mai 2013. Publié aux éditions Michalon, Génération Pigeons retrace les temps forts de la révolte des Pigeons, côté coulisse.
«Je suis quelqu'un de très sélectif. Il y a des projets et des gens qui m'intéressent, pour lesquels je suis passionné et consacre mon énergie sans compter. À l'inverse, je ne perds pas mon temps avec le reste, au risque parfois de passer pour égoïste ou autocentré», reconnaît-il. «Le gris n'existe pas pour lui, confirme sa femme. Sous une apparence qui peut paraître assez froide, se cachent au fond beaucoup de sensibilité, de recherche de partage et une fidélité hors pair», souligne-t-elle. «C'est le meilleur investisseur que je connaisse», décrit Pierre Kosciusko-Morizet.
C'est pourquoi, lorsqu'en 2008-2009, PKM lance le fonds ISAI dédié aux start-up du Net, aux côtés d'autres ténors du Web, il pense naturellement à celui qui le suit depuis ses débuts. Après des années passées à soutenir des créateurs, Jean-David se prend au jeu de l'entrepreneuriat, en devenant le président du fonds dès 2010. De la multinationale à la TPE, du conseiller informatique à l'entrepreneur, de l'investisseur au lobbyiste, sans l'avoir vraiment cherchée, Jean-David Chamboredon semble enfin avoir trouvé sa place. Gare à ceux qui voudraient lui voler dans les plumes.
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