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5 PME conquérantes à l'export

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Les sociétés exportatrices innovent plus que les autres. C'est ce que révèle l'Insee, dans une étude publiée en octobre 2014 sur le sujet. Voici cinq entreprises qui font de leur création le fer de lance de leur stratégie à l'international.

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Sébastien Bardon, président de Capsum

"Nous sommes nés à l'export", assure Sébastien Bardon, président de Capsum. Et pour cause, dès son premier exercice, le spécialiste de l'encapsulation de principes actifs réalise l'intégralité de son chiffre d'affaires à l'étranger. Fondé par deux Français et un Américain, il séduit d'abord le groupe Amore Pacific en Corée, puis la très prestigieuse marque suisse La Prairie avant de conquérir, aux États-Unis, Dr. Brandt. Ses atouts ? Sa présence sur des salons profes­sionnels, ses réseaux et, bien sûr, le "Made in France".

Depuis, Capsum s'est développée en France et la part de son activité à l'export s'élève aujourd'hui à 66 %. Jusqu'ici positionnée sur les produits de soin pour la peau, elle diversifie l'application de sa technologie, protégée par 25 brevets, à l'épicerie fine et aux parfums... Là encore dans une logique d'export. Au Japon, elle vend ses perles d'huile de truffe, tandis qu'elle préfère, pour l'Italie et le Royaume-Uni, ses huiles d'olive. "Dès l'origine, les produits ont trouvé leur marché à l'international", note Sébastien Bardon. Une spécificité qui devrait se confirmer dans les prochaines années avec l'ouverture, en mai dernier, d'un bureau aux États-Unis et l'inauguration, en décembre, de son antenne chinoise. L'objectif : consolider sa présence sur les marchés américains et asiatiques.

Repères
Activité : fabrication de produits cosmétiques
Ville : Marseille (Bouches-du-Rhône)
Forme juridique : SAS
Dirigeant : Sébastien Bardon, 42 ans
Année de création : 2008
Effectif 2013 : 35 salariés
CA 2013 : 3,5 M€


Bertin Nahum, président de Medtech

Depuis son lancement en 2008, le robot Rosa Brain (chirurgie du cerveau) a déjà séduit une trentaine d'hôpitaux à travers le monde. Car si sa commercialisation a commencé en France, c'est l'international qui dope l'activité de Medtech, son fabricant. " Nous disposons d'un réseau de distribution dans plus de 30 pays et nos machines sont présentes dans 10 d'entre eux ", souligne Bertin Nahum, le prési­dent. Et si l'export représente, cette année, 70 % du chiffre d'affaires, 60 % est concentré aux États-Unis.

" Cette proportion est en croissance dans nos résultats. C'est le fruit de notre stratégie de commercialisation en direct, qui exigeait le déploiement d'une équipe commerciale sur place ", détaille le dirigeant. Installée en 2011, l'antenne à Newark dans le New Jersey compte une dizaine de salariés. Un investissement qui paie : sur les quatre machines vendues cette année, trois l'ont été en Amérique du Nord. En 2014, des filiales ont vu le jour en Allemagne, au Royaume-Uni et en Norvège. Associées à l'équipe française, elles s'attellent à la vente de Rosa Brain en Europe, auprès des établissements de santé. Parallè­lement, un réseau de revendeurs couvre le Moyen-Orient et l'Asie. La société vient d'ailleurs d'obtenir l'autorisation de mise sur le marché chinois de son robot, une homologation qui laisse présager une accélération des ventes sur le marché.

Repères
Activité : robotique chirurgicale
Ville : Castelnau-le-Lez (Hérault)
Forme juridique : SA
Dirigeant : Bertin Nahum, 45 ans
Année de création : 2002
Effectif 2014 : 40 salariés
CA 2014 : 2,5 M€

Karim Oumnia, président de Glagla International

Il s'est fait connaître avec la Glagla shoe, une chaussure aérée et ultralégère, mais son fer de lance est désormais la chaussure 2.0. Après avoir dévoilé la Digitsole, sa semelle chauffante et connectée, à Salt Lake City en août, la PME présentera, en janvier, au CES de Las Vegas sa première collection de chaussure imperméable, chauffante et surtout connectée. Déjà, elle intéresse l'armée américaine et des grands groupes du monde entier. Les demandes affluent de Russie, d'Inde, de Corée ou d'Iran.

À l'image de la Glagla shoe, son succès s'annonce donc international. Il faut dire que, depuis 2008, Karim Oumnia sillonne, aux quatre coins de la planète, les salons professionnels et commercialise ses chaussures via un réseau de distributeurs exclusifs dans une quarantaine de pays. Des efforts qui portent leurs fruits : 95 % du chiffre d'affaires est réalisé à l'export. " Cet engouement pour la première chaussure connectée au monde nous oblige à revoir à la hausse nos ambitions et notre organisation ", souligne le dirigeant. Il prévoit ainsi d'ouvrir une filiale au États-Unis avant juin 2015, puis une en Chine. Le marché européen sera, lui, géré par l'équipe française, et non plus par un réseau de distributeurs, ces derniers ayant désormais en charge le reste du monde. Les premières ventes auront lieu en janvier mais seront réservées aux acheteurs ayant soutenu le projet sur Kickstarter en septembre, ou sur Ulule où les internautes peuvent effectuer un pré-achat pendant tout le mois de décembre.

Repères
Activité : conception de chaussures
Ville : Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Forme juridique : SAS
Dirigeant : Karim Oumnia, 47 ans
Année de création : 2007
Effectif 2013 : 10 salariés
CA 2013 : 2 M€

Michaël Ehmann (photo) et Jérôme Rethoré, dirigeants de Nataïs

" Ça prend du temps de faire basculer les clients vers des produits innovants, mais c'est une démarche nécessaire pour se différencier sur le marché très concurrentiel du pop-corn ", note Michaël Ehmann, fondateur et président de Nataïs. Qu'il s'agisse de variétés inédites, tel le "pop and roll", un grain qui éclate rond, ou de nouveaux goûts, comme le pop-corn micro-ondable enrobé de chocolat ou de caramel, la PME ne lésine pas sur l'innovation et séduit les consommateurs dans une quarantaine de pays. Elle réalise 90 % de son chiffre d'affaires à l'international, majoritairement en Europe (95 %), mais aussi au Maroc, en Tunisie, au Liban, à Dubaï, aux États-Unis, en Russie, au Vietnam, au Mali, etc.

La société commercialise ses produits auprès des marques, en conditionnant du pop-corn micro-ondable, ou auprès des industriels, en fournissant du maïs à éclater en vrac. " Depuis la France, nous n'étions pas compétitifs au grand export sur le vrac, qui se limitait donc au marché européen. Toutefois, notre filiale en Afrique du Sud, ouverte en 2013, constitue désormais une seconde zone de production et d'approvisionnement et nous permet d'être présents sur ces deux segments, partout dans le monde ", se réjouit le dirigeant. L'entreprise vise maintenant une accélération de ses ventes en dehors de l'Europe et notamment en Asie (Chine, Corée du Sud, Japon) et en Afrique.

Repères
Activité : fabrication et conditionnement de pop-corn
Ville : Bézéril (Gers)
Forme juridique : SAS
Année de création : 1994
Dirigeants : Michaël Ehmann, 49 ans, et Jérôme Rethoré, 41 ans
Effectif 2013 : 135 salariés
CA 2013 : 41 M€

Régis Mathieu, gérant de Mathieu Lustrerie

Sa lumière éclaire la galerie des glaces du Château de Versailles, l'opéra de Philadelphie et le palais Farnese à Rome. En développant ses ampoules "Led Evolution One" imitant, avec une forte intensité, la flamme d'une bougie, Mathieu Lustrerie a convaincu à travers le monde et gagné le trophée Inpi (catégorie design). " Les lustres sont des accessoires de luxe. Ce créneau rencontre du succès à l'étranger car la France est reconnue pour son savoir-faire ", note Régis Matthieu, dirigeant de la PME. Artisan de restauration et de fabrication installé dans le Vaucluse depuis 1948, il vient d'ouvrir un atelier à Paris, et un autre en Inde. Cette étape s'inscrit dans un processus d'implantation à l'international enclenché dans les années 1990 avec l'ouverture de galeries, antennes et showrooms au Moyen-Orient et aux États-Unis, puis en Russie, en Chine, et en Inde. L'objectif : s'approcher des clients afin de proposer un service complet de restauration, installation et entretien. Une évidence quand, comme le souligne Regis Mathieu, " il se construit aujourd'hui plus de palais en Chine qu'en France ".

Et pour se faire connaître, l'entreprise mise sur le bouche à oreille et sur la vitrine offerte lors de grands événements, comme la rénovation d'un lustre au palais de Baroda en Inde ou la mise en lumière des 100 ans de Maserati au château de Chantilly en septembre dernier.

Repères
Activité : restauration et fabrication de lustres
Ville : Gargas (Vaucluse)
Forme juridique : SARL
Dirigeant : Regis Mathieu, 43 ans
Année de création : 1948
Année de reprise : 1992
Effectif 2014 : 20 personnes
CA 2014 : 5 M€

Maëlle Becuwe

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