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5 femmes qui ont fait de leurs PME des championnes de croissance

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Non, les femmes dirigeantes ne dirigent pas seulement de très petites sociétés dans les secteurs des services à la personne ! Numérique, économie collaborative, industrie, e-commerce... Cinq capitaines de PME racontent comment entrepreneuriat féminin peut aussi rimer avec croissance et innovation.

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Anne-Laure Constanza, Digital Fashion Group : Son site marchand fait des petits

"Quand j'ai monté Envie de fraises.fr en 2006, j'étais jeune, je venais d'avoir mon premier enfant et souhaitais développer ma marque de vêtements de grossesse. Bref, le parfait cliché de l'entrepreneuse postnatale!", plaisante Anne-Laure Constanza, à la tête de Digital Fashion Group. Neuf ans plus tard, le pari de la dirigeante se révèle plus que fécond. En 2014, 400000 pièces ont été commer­cialisées dont 10% à l'export. La force de sa PME qui emploie 35 salariés? Un business model innovant axé sur le "fast fashion web". "Atelier de prototypage, studios photos... Notre processus de fabrication est réfléchi pour être le plus réactif possible. Comptez 17 jours entre la maquette d'un nouveau modèle et sa commercialisation. C'est pourquoi nous sous-traitons 95% de notre production en France."

Un modèle agile qu'elle duplique sur Scarlett.fr, autre site du groupe spécialisé sur la vente de vêtements pour femmes rondes. Une réactivité qui s'illustre aussi dans sa stratégie marketing. En 2011, elle crée le buzz avec sa publicité en Une de Libération "Alors Carla, Envie de fraises ou pas?", interpellant la première dame sur sa grossesse présumée. L'audace d'Anne-Laure Constanza séduit des fonds d'investissement désireux de l'accompagner, notamment à l'international. "Après un premier partenariat de distribution avec le réseau Natalys, nous en avons signé un nouveau avec Mothercare, un réseau britannique similaire d'envergure mondiale", se réjouit la dirigeante qui vient de fêter une nouvelle naissance en janvier : celle de sa première filiale en Espagne.

Repères
Activité : e-commerce
Ville : Paris (Xe arr.)
Forme juridique : SAS
Dirigeante : Anne-Laure Constanza, 39 ans
Année de création : 2006
Effectif : 35 salariés
CA 2014 : NC

Chantal Andriot, Tolix Steel Design : Elle redresse sa PMI d'une main de fer

Avec une croissance du chiffre d'affaires qui ne se dément pas (+33% entre 2010 et 2014), difficile d'imaginer qu'il y a dix ans seulement, Tolix est sur le point de mettre la clé sous la porte. Nous sommes en 2004. Chantal Andriot occupe alors le poste de directrice financière de la PMI bourguignonne spécialisée dans la fabrication de mobilier métallique. Mobilisant ses propres deniers, elle présente un projet de rachat. Son offre est retenue. C'est là que commence le revirement stratégique. "Nous n'étions plus en phase avec les attentes de nos clients. J'ai ouvert les portes de l'entreprise à des designers pour revisiter nos gammes historiques comme le "Tabouret 45" ou la "Chaise A". Nous avons notamment opté pour de nouveaux coloris plus tendance et une meilleure ergonomie."

Alors que la PMI réalise à l'époque 80% de ses meubles sur commande, la repreneuse privilégie le développement de ses propres marques. En parallèle, Chantal Andriot enchaîne les salons professionnels si bien que, dès 2005, l'entreprise commence à exporter ses premiers modèles. Depuis labellisée Entreprise du patrimoine vivant, Tolix Steel Design réalise désormais 55% de son chiffre d'affaires à l'international dans une quarantaine de pays (États-Unis, Nouvelle-Zélande, etc.). Ses clients sont pour l'essentiel des boutiques spécialisées et des prescripteurs (architectes, décorateurs...). Un pari d'autant plus réussi pour la dirigeante qu'elle est parvenue à maintenir l'intégralité de la production à Autun et l'emploi de 90 personnes.

Repères
Activité : fabrication de meubles
Ville : Autun (Saône-et-Loire)
Forme juridique : SAS
Dirigeante : Chantal Andriot, 59 ans
Année de reprise : 2004
Effectif : 90 salariés
CA 2014 : 8 M€

Céline Lazorthes, Leetchi : Ses cagnottes en ligne font recette

Avant de lancer Leetchi.com, sa plateforme communautaire de cagnottes en ligne, Céline Lazorthes ne connaissait que de loin le monde de l'entreprise. Cela n'a pas empêché la jeune femme fraîchement diplômée d'HEC de bâtir une entreprise florissante depuis 2009. Avec 3 millions d'utilisateurs, le site enregistre en 2014 plus de 100 M€ de chiffre d'affaires transactionnel (contre 45 M€ en 2013), "en croissance de 20% par mois", revendique Céline Lazorthes. Une success story qui s'explique d'abord par la viralité de ce service inédit dédié à toutes formes de cagnottes (cadeau commun, liste de mariage, organisation de soirées, etc.).

Le site, qui prélève une commission de 4% maximum, est basé sur un système d'invitation. "Chaque cagnotte réunit en moyenne une douzaine de participants. Cela crée un effet boule de neige, souligne la dirigeante. Nous avons aussi bénéficié de précieux coups d'accélérateur grâce à nos investisseurs [trois levées de fonds depuis 2010, NDLR]." De quoi enrichir son service (comme la création de Leetchi Cash, un système de remboursement par mail), mais aussi gagner en notoriété grâce à une campagne d'affichage dans le métro parisien (en 2012), et même un spot télévisé (en 2013). Son succès dépasse désormais l'Hexagone. Leetchi est présent dans plus de 150 pays. La PME a récemment inauguré un bureau à Londres, chargé d'accélérer le déploiement de MangoPay, l'une de ses dernières solutions de paiement cette fois dédiée aux marketplaces et acteurs du crowdfunding qui aurait déjà séduit 4000 entreprises en Europe.

Repères
Activité : service de cagnotte en ligne
Ville : Paris (Xe arr.)
Forme juridique : SA à conseil d'administration
Dirigeante : Céline Lazorthes, 32 ans
Année de création : 2009
Effectif : 30 salariés
CA 2014 : NC

Sylvie Casenave-Péré, Posson Packaging : Une croissance verte qui s'emballe

Sylvie Casenave-Péré, présidente de Posson Packaging, spécialisée dans l'emballage de tous types de produits (agroalimentaire, hygiène, communication...), a fait de l'écoconception le moteur de sa stratégie. Une démarche différenciante qui génère une croissance de son chiffre d'affaires de 10% entre 2013 et 2014. Avec un portefeuille de plus de 300 clients (Seb, Longchamp, Bonduelle...), l'entreprise sarthoise produit ainsi 400 millions d'étuis par an, fabriqués à partir de 80% de carton recyclé (contre 20% en 1994). "On revient de loin!", reconnaît l'entrepreneuse, en référence à l'époque où elle a repris l'affaire en 1995. Posson Packaging vient alors de déposer le bilan. Sylvie suit le dossier en tant qu'administrateur judiciaire stagiaire. "L'actionnaire principal m'a proposé de redresser l'entreprise. Je suis passée aux travaux pratiques!", plaisante celle qui a finalement racheté l'activité.

Persuadée que c'est en s'engageant dans une démarche qualité respectueuse de l'environnement qu'elle sauvera la PMI, elle initie dès le début des mises aux normes et décroche l'ISO 14001 (en 2000), l'ISO 9001 (en 2003) et même l'OHSAS 18001 (norme britannique de prévention des risques professionnels). "Gaspiller coûte plus cher que certifier. Ces procédures nous ont permis de gagner en efficacité", assure la dirigeante qui investit encore 1 à 2 M€ par an dans la modernisation de l'usine HQE, construite en 2004. Prochain cheval de bataille : la norme ISO 26000 (responsabilité sociétale des entreprises). Et franchir par là un pas de plus sur les sentiers de la croissance durable.

Repères
Activité : écoemballage
Ville : Louailles (Sarthe)
Forme juridique : SAS
Dirigeants : Sylvie Casenave-Péré, 56 ans, et Nicolas Foussier, 32 ans
Année de création : 1942
Année de reprise : 1995
Effectif consolidé : 125 salariés
CA 2014 : 22 M€

Véronique Bergeot, Social Moov : Elle catapulte sa start-up à l'international

Véronique Bergeot est l'une des rares femmes à la tête d'une entreprise innovante. Avec son conjoint Sylvain Eche, elle a fondé en 2011 Social Moov, une agence de webmarketing sur les réseaux sociaux. Si elle en garde le dynamisme, la société n'a plus rien d'une start-up. Avec un chiffre d'affaires de 5,2 M€ en 2014 (contre 4 M€ en 2013), l'entreprise parisienne emploie 45 salariés dans cinq pays (France, Royaume-Uni, Israël, Allemagne, Espagne) et réalise 65% de son activité à l'international. Sa plateforme innovante en SaaS permettant de créer et de piloter des campagnes publicitaires ciblées en temps réel a ainsi séduit plus de 300 clients à travers le monde (Deezer, Lacoste, Badoo, Ubisoft...).

Une croissance accélérée par les certifications Facebook et Twitter en 2011 et 2012, identifiant Social Moov comme un acteur publi­citaire reconnu par ces réseaux. "Le plus difficile aujourd'hui est d'absorber notre croissance et de structurer nos équipes", souligne Véronique Bergeot. C'est la raison pour laquelle les cofondateurs ont conclu, courant février, un accord de rachat de leur entreprise avec Marin Software, fournisseur de solutions de gestion et d'optimi­sation de publicité digitale. "Cette opération repré­sente un passage obligé pour donner un coup d'accé­lérateur au développement de notre technologie à l'international, notamment aux États-Unis", affirme la dirigeante dont l'ambition semble tout sauf virtuelle.

Repères
Activité : agence webmarketing
Ville : Paris (XIIe arr.)
Forme juridique : SAS
Fondateurs : Sylvain Eche, 35 ans et Véronique Bergeot, 34 ans
Année de création : 2011
Effectif consolidé : 45 salariés
CA 2014 : 5,2 M€

Marion Perroud

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