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4 PME qui ont fait le pari de l'export

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Là où d'autres se disent qu'ils n'ont pas les reins assez solides, ces patrons ont su, eux, mettre à profit leurs propres ressources et les nombreux dispositifs existants (Ubifrance, Coface, BPI, Régions) pour s'imposer sur des marchés lointains.

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Emulsar: "Une subvention de l'Europe de 50K euros... pour commencer"

Près de dix années de recherches ont été nécessaires à Emulsar pour mettre au point des émulsions révolutionnaires, à la fois extrêmement fines et stables. Un procédé breveté, applicable aussi bien en nutrition médicale qu'en agro­alimentaire. Christophe et Frédéric Arnaud (photo), deux frères dont les itinéraires se sont rejoints dans cette aventure, produisent aujourd'hui une matière grasse allégée qu'ils exportent déjà en Allemagne, sous forme d'ingrédient.

Mais leur ambition est de commercialiser leur technologie à l'international, avec, en ligne de mire, le marché américain. Et c'est l'Union euro­péenne qui leur en donne aujourd'hui les moyens à travers son programme H2020, destiné aux PME. "En phase 1, nous avons obtenu une subvention de 50 K€, explique Frédéric Arnaud. Avec cette somme, nous avons commandé à un cabinet de conseil spécialisé des études de marché axées sur la nutrition médicale partout où nous avons déposé un brevet, de l'Europe à l'Amérique du Nord en passant par la Chine, le Brésil ou l'Afrique du Sud. Et en phase deux, nous espérons obtenir une nouvelle subvention, d'un million à un 1,5 M€ ! Ce sont de grosses sommes, c'est vrai, mais le programme est très sélectif car l'objectif est de transformer des PME européennes innovantes en championnes de l'export".

Activité: développement, production et commercialisation d'ingrédients pour la santé et la nutrition
Ville:
Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)
Forme juridique:
SARL à capital variable
Dirigeants:
Christophe Arnaud (42 ans) et Frédéric Arnaud (37 ans)
Création:
2004
Effectifs:
14 salariés
CA 2014:
NC

Sénidéco: " Sur fonds propres et avec l'appui de la Coface "

Son rayon, c'est la peinture. Mais il prend soin de préciser que sa société est "davantage Valérie Damidot que Bouygues". En clair, plus déco que BTP. Installé aux portes de l'agglomération marseillaise, Sénidéco a 150 ans au compteur mais s'est reconverti, au début des années 1980, dans les produits de niche : peintures à l'aspect métallisé, enduits à cirer, etc.

"Très vite, je me suis tourné vers l'international, par goût mais aussi par nécessité, raconte Thierry Fabre (photo), le président de Sénidéco. Aujourd'hui, nous exportons 60 % de notre production. Nous comptons des distributeurs en Suisse, en Ukraine, en Roumanie, un showroom au Japon et une filiale en Russie. Comme je suis plus fourmi que cigale, j'ai toujours utilisé en priorité mes fonds propres, mais le réseau d'Ubifrance m'a beaucoup aidé pour identifier les marchés porteurs et trouver les clients cibles. La Coface a, par ailleurs, avancé une grande part des budgets de prospect, en particulier ces dernières années pour l'Inde, l'Arménie et Dubaï. C'est extrêmement sécurisant pour une PME comme nous".

Activité: fabricant de peintures et matières décoratives
Ville: Le Rove (Bouches-du-Rhône)
Forme juridique: SAS
Dirigeant: Thierry Fabre, 60 ans (photo)
Année de création: 1864
Effectif: 14 salariés
CA 2014: 2 M€

Ateliers Taillardat : " Grâce au conseil régional, nous avons exposé à Miami "

Quand on fabrique des meubles dans le style XVIIIe, exporter n'est pas un choix, c'est un impératif. Les Ateliers Taillardat visent d'ailleurs depuis leur création le marché de l'hôtellerie de luxe un peu partout dans le monde, et exportent certaines années jusqu'à 75 % de leur production.

"Nous avons souvent bénéficié de l'assurance prospection de la Coface, en particulier lorsque nous nous sommes attaqués au marché américain fin 2007. C'est la seule fois où nous n'avons pas pu rembourser toute l'avance versée par l'organisme car, juste à cette période, les États-Unis entraient en récession. Sans cette aide, cela aurait été vraiment dur, confie Micheline Taillardat (photo), fondatrice et présidente. En mai dernier, nous participions par exemple au salon "maison et objets" de Miami grâce au dispositif CAP de la Région Centre. Ils ont pris en charge presque un quart du budget, qui est conséquent car nous devons transporter les meubles. Ça ne fait pas tout... mais ça peut faire la différence".

Activité: fabrication de meubles et sièges style XVIIIe
Ville: Orléans (Loiret)
Forme juridique: SAS
Dirigeante: Micheline Taillardat, 64 ans (photo)
Année de création: 1987
Effectif: 25 salariés
CA 2014: 2,9 M€

Novalix: " Le prêt BPI a musclé notre présence aux États-Unis "

La recherche la plus pointue au service de l'industrie pharmaceutique. C'est le modèle développé par Novalix, une entreprise alsacienne qui conçoit des molécules synthétiques susceptibles d'être testées sur des animaux. Si les puissants groupes français sont de grands consom­mateurs de ces "candidats au médicament", le marché hexagonal n'aurait pas suffi à assurer la croissance de Novalix, qui vise, depuis ses débuts, le Japon et les États-Unis, deux Eldorados du secteur.

"Notre implantation au Japon a été très longue et a nécessité, pour aboutir, six ou sept voyages, explique Stephan Jenn, président de Novalix. Heureusement, nous étions épaulés par l'agence Alsace International, qui nous a aidés de manière indirecte. Sur le marché américain, beaucoup plus volatil, il devenait impératif d'avoir quelqu'un sur place. Nous avons contractualisé l'an dernier avec un consultant spécialisé, en grande partie grâce à un prêt export de la BPI de 150 K€, sans garantie et remboursable à partir de la troisième année. Nous l'aurions tenté même sans ce prêt, mais il a musclé notre démarche et eu un effet de levier puisque nous avons déjà des résultats".

Activité: recherche en chimie et biophysique pour l'industrie pharmaceutique
Ville: Illkirch (Alsace)
Forme juridique: SAS
Dirigeant: Stephan Jenn, 47 ans (photo)
Année de création: 2002
Effectif: 90 salariés
CA 2014: 6 M€


Les freins à l'export pour les PME

Les enquêtes d'opinion réalisées ces dernières années auprès des patrons de PME font apparaître les mêmes freins, qu'ils soient réels ou psychologiques. C'est d'abord la barrière de la langue, mais aussi l'absence, au sein de l'entreprise, d'un collaborateur dédié et capable de prendre en charge la stratégie à l'international. La variabilité des taux de change et le risque d'impayé dans certaines zones géographiques sont également avancés. Beaucoup de dirigeants estiment qu'une aventure ratée à l'international, tout particulièrement en dehors de la zone euro, peut mettre en péril l'entreprise.

A LIRE AUSSI:
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Joël Rumello

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