Comment améliorer la compétitivité de la France ?
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu, le 12 octobre, un avis sur la compétitivité française qui est en perte de vitesse et liste des pistes pour y remédier...
Je m'abonneL’économie française montre une perte de compétitivité préoccupante, notamment par rapport à l’Allemagne. C'est ce qui ressort de l'étude du Conseil économique, social et environnemental, publiée le 12 octobre. Voici les propositions du CESE pour y remédier :
Définir des objectifs de long terme
1. Pour une croissance durable
La détermination des créneaux d’avenir pour notre pays doit intégrer la mutation amorcée du développement durable.
2. L’État stratège et la réindustrialisation
L’État doit maintenir une vision de long terme par la mise en place d’une politique industrielle et donc soutenir les investissements qui en découlent.
3. Pour une véritable politique industrielle européenne
Celle-ci doit d’abord ne pas pénaliser l’industrie. À cet égard, la politique de la concurrence ne doit plus être érigée au rang de dogme.
Améliorer l’environnement des entreprises
1. Un cadre renouvelé pour le financement des entreprises
Le secteur bancaire doit être davantage tourné vers le développement économique, en particulier celui des entreprises petites et moyennes.
L’encouragement à l’accroissement des fonds propres pourrait s’appuyer sur une modulation du taux de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises soutenant l’activité, l’emploi et la mutation écologique.
2. Des infrastructures en liaison avec les territoires à moderniser
Une attention particulière doit être portée au maintien de nos avantages compétitifs en matière d’infrastructures tout en intégrant des préoccupations environnementales.
3. Allier stabilité et évolution de l’environnement fiscal et social
Le choix d’une protection sociale élevée a montré sa pertinence notamment en période de crise. Les dépenses qu’il entraîne conduisent à s’interroger sur la nature de leur financement qui ne doit plus reposer uniquement sur les salaires.
Le CESE mentionne des pistes à étudier : CSG, “TVA sociale”, cotisation sur la valeur ajoutée, transfert sur la consommation des ressources naturelles et les échanges financiers.
Valoriser le potentiel humain
1. L’attractivité des métiers scientifiques à renforcer
Ces métiers font l’objet d’une réelle désaffection dans notre pays. Cet état de fait doit être combattu dès les premières
années de la scolarité.
2. Le rôle essentiel de l’apprentissage et de la formation continue
Toutes les voies de l’apprentissage et de l’alternance doivent être favorisées et ne doivent plus être un choix par défaut.
La formation continue constitue un enjeu d’importance et doit s’effectuer à tous les niveaux de qualification.
3. La gouvernance des entreprises
L’association des salariés à la gouvernance a un impact positif sur la performance économique et sociale de l’entreprise ;
elle doit être recherchée sous toutes ses formes.
4. Vers un nouveau partage de la valeur ajoutée ?
Outre la possibilité d’élargir le bénéfice de la participation et de l’intéressement, le versement de primes peut constituer, à certaines conditions, une voie à retenir.
Le CESE appelle à une plus grande régulation financière favorisant la responsabilité sociale des investisseurs.
Dynamiser l’appareil de production
1. Le tissu économique à consolider
Les entreprises de taille intermédiaire doivent faire l’objet d’une attention particulière. De même, les relations interentreprises doivent être envisagées comme un partenariat conduisant au développement de la “cotraitance”.
2. De nouvelles spécialisations à soutenir
La compétitivité passe par une réorientation de notre appareil productif, c’est-à-dire par une montée en gamme et des investissements précoces dans les secteurs industriels d’avenir.
3. La R&D et l’innovation à renforcer
Le CESE encourage l’amélioration des relations entre organismes publics de recherche et entreprises de toutes tailles.
Le rôle stratégique des pôles de compétitivité à vocation mondiale doit être confirmé ; les liens avec le développement des territoires doivent être consolidés. En outre, il serait intéressant de promouvoir la constitution de pôles de compétitivité européens.