La boutique de décoration Mira Luti vend uniquement des objets éco-recyclés
Jean-Michel Henquinet a créé la boutique Mira Luti en 2010. La particularité: redonner une nouvelle jeunesse à des objets recyclés et transformés. Son concept cartonne.
Je m'abonneUne caverne d'Ali Baba d'objets recyclés. A l'intérieur de la petite boutique Mira Luti, à Séné dans le Morbihan, le chaland ne sait plus où poser son regard. Des tables, des chaises, des luminaires, des sacs ou encore des décorations murales sont accrochées au mur. Au total, 500 objets trônent dans cet espace coloré. A l'instar du "ready made", le gérant Jean-Michel Henquinet redonne une nouvelle vie et un autre usage à ces produits destinés à atterrir au fond d'une poubelle. "C'est ce que l'on appelle l'économie circulaire. Je réfectionne des objets et je les remets en circulation sous une autre forme. Un disque en vinyle se transforme par exemple en pendule", explique-t-il.
Davantage "créateur qu'entrepreneur", selon lui, cet ancien professeur d'arts plastiques a surtout la main verte. "Dans ma boutique, il n'y a que des objets écologiques. Ma première interrogation en récupérant un objet est : quelle est la part de matériaux recyclables ?", précise-t-il. Fervent opposant de l'obsolescence programmée, "ce tri sélectif se fait avant tout pour des objets dont je sais qu'ils vont pouvoir durer et pouvoir susciter l'intérêt des clients", affirme le commerçant.
Pour obtenir toutes ces babioles, il chine sur les brocantes, chez Emmaüs, sur Internet ou encore grâce au système du dépôt vente. Même si le développement durable est au coeur de son travail, "l'atelier Mura Luti doit être tendance. Cela reste une boutique de décoration", rappelle-t-il. Chaque mois, Jean-Michel Henquinet récupère alors entre 200 et 300 nouveaux objets destinés à être refaçonnés et vendus. Pour établir le prix d'un objet, il prend en compte le nombre d'heures passé à le réaliser mais "le prix final n'excède jamais celui du marché", souligne-t-il. Avec un panier moyen de 40 euros et des objets uniques dont le prix varie entre 2 à 1500 euros (pour des meubles notamment), les clients se bousculent au portillon.
L'éco-participation
Parallèlement, cette passion pour les objets éco-recyclés est aussi un savoir-faire que Jean-Michel Henquinet aime transmettre. Pour cette raison, il organise une fois par mois des cours à la carte. Dans le coin atelier de sa boutique, il partage avec une dizaine de clients au maximum sa passion pour l'éco-recyclage. Ces derniers viennent avec leurs objets et les transforment eux-mêmes, sous le patronage et les préconisations du commerçant. Et ce, pour un tarif horaire de 12,50 euros de l'heure.
Victime de son succès, il propose, pour la première fois cette année, un agencement à domicile en partenariat avec les artisans locaux. "Je dessine l'objet Mira Luti et, ensuite, les artisans se chargent de le réaliser et de l'installer", raconte Jean-Michel Henquinet. "Certains jeunes architectes d'intérieurs viennent vers moi pour me demander des produits de la boutique", poursuit-il fièrement.
Présent aussi sur la toile avec un site vitrine qui compte une centaine de visites par mois, il espère dans les prochaines années créer d'autres boutiques. Voire se lancer dans l'aventure de la franchise. "Je me donne cinq ans pour asseoir le projet", estime-t-il. Quand développement durable rime avec développement économique.
Raison sociale : SARL Mira Luti
Activité : Vente d'objets recyclés
Ville : Séné (Morbihan)
Année de création : 2010
Dirigeant : Jean-Michel Henquinet, 49 ans.
Effectif : 1 salarié
CA 2013 : 130 k€