Des mesures pour encourager les étudiants à créer leur entreprise
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, a annoncé le 22 octobre 2013, un plan d'action pour développer l'entrepreneuriat étudiant avec notamment la création d'un statut d'étudiant-entrepreneur.
Je m'abonneUn pied à l'université et l'autre dans le monde de entreprise, tel est le lot des entrepreneurs étudiants. Pour faciliter leur projet, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), Geneviève Fioraso, a annoncé un plan d'action pour booster l'entrepreneuriat étudiant, le mardi 22 octobre 2013, lors de sa visite de l'incubateur de l'Université de Marne-la-Vallée.
Avec en ligne de mire : 20 000 créations ou reprises d'entreprises par des jeunes issus de l'enseignement supérieur, en quatre ans. " Nous avons fait le constat d'un déficit de culture entrepreneuriale en France, notamment dû à un manque de formation et de sensibilisation à cette question ", a expliqué la ministre dans son discours d'ouverture.
"le statut d'étudiant entrepreneur offrira un cadre protecteur et incitatif aux étudiants" G. Fioraso #entrepreneuriat@upemlv
- Ministère ESR (@MinistereESR) October 22, 2013
Création du statut "étudiant-entrepreneur"
L'une des mesures annoncées consiste à créer un statut "étudiant-entrepreneur" dès la rentrée 2014. Ainsi, les étudiants inscrits au diplôme universitaire (DU) Création d'entreprises innovantes et entrepreneuriat pourront bénéficier du statut étudiant et des droits afférents tout en créant leur propre entreprise.
Par ailleurs, "les projets entrepreneuriaux des étudiants en cours de formation pourront être pris en compte pour la validation de leur diplôme", précise le communiqué de presse du ministère.
Objectif : 30 "Pépite" (Pôle étudiant pour l'innovation, le transfert et l'entrepreneuriat)
En outre, vont être généralisées les formations à l'entrepreneuriat et à l'innovation dans l'ensemble des filières, de la licence (Bac +3) et jusqu'au doctorat. Le gouvernement souhaite lancer de manière concomitante un appel à projet, pour créer une trentaine de "Pépite" (Pôle étudiant pour l'innovation, le transfert et l'entrepreneuriat) sur la période 2013-2016. Une par communauté et par établissement. Les projets doivent être déposés avant le 15 décembre, quant à la sélection, elle se fera courant janvier 2014.
"Les "Pépite" auront un rôle de coordination pour la mise en place et la mutualisation des formations à l'entrepreneuriat et à l'innovation", selon le gouvernement. Elles auront aussi "un rôle d'accompagnement des porteurs de projet et devraient permettre de développer les incubateurs ou espaces de co-working au sein des universités, à l'instar de ce qui existe déjà dans des universités comme Marne-la-Vallée, Bordeaux et Rennes", précise le communiqué de presse du ministère.
Enfin, un prix "Tremplin Entrepreneuriat Étudiant" sera intégré dès l'édition 2014 du concours national d'aide à la création d'entreprise du MESR. Les meilleurs projets des "Pépite" pourront se présenter, avec à la clé un prix de 10 000 € pour la catégorie "création-développement" et de 5 000 € pour la catégorie "émergence".
Mention "peut mieux faire"
Ces mesures suffiront-elles à booster l'entrepreneuriat étudiant ? Aujourd'hui, les jeunes de moins de 30 ans constituent une minorité au sein de la population entrepreneuriale (20 % des créateurs), selon le rapport Hayat (Pour un new deal entrepreneurial), publié en octobre 2012. De fait, ce plan d'action est plutôt bien accueilli par l'écosystème entrepreneurial même si des voix s'élèvent pour en demander davantage.
"À l'heure où l'école traditionnelle apparaît en décalage avec le quotidien des jeunes, nous saluons la création d'un statut permettant d'accompagner et de protéger davantage le potentiel de ces potentiels entrepreneurs, mais regrettons que rien ne soit annoncé au sujet d'une facilitation des démarches administratives", souligne Guillaume Cairou, président du Club des Entrepreneurs, qui propose par ailleurs des pistes pour accompagner ces jeunes sur la voie difficile de l'entrepreneuriat comme la création d'un programme de mentorat spécifique.
Lire aussi : Construction : à l'aube du numérique pour tous ?
Même son de cloche du côté de Benjamin Suchar, l'un des membres fondateurs du mouvement de jeunes entrepreneurs Les Moineaux : "si nous saluons le premier pas symbolique que représentent ces mesures, nous regrettons le manque d'avancées concrètes. Prêt étudiant, "Visa entrepreneur" et véritable prise en compte d'un statut spécifique : ces mesures qui avaient pourtant été annoncées lors des Assises de l'Entrepreneuriat sont absentes des annonces d'aujourd'hui."