La revue de presse éco de la semaine (15 au 19 octobre)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? La rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 15 au 19 octobre 2018. Au programme : inégalités salariales, grève SNCF et sous-traitants, AFE, arrêts maladie, V.I.E, fintech et moral des patrons.
Je m'abonneGrève SNCF : les PME sous-traitantes sont à bout
Une grève aux conséquences lourdes. La dernière longue grève des cheminots contre la réforme ferroviaire au printemps a aussi eu un impact auprès des entreprises sous-traitantes de la SNCF. Un reportage du Monde s'attarde sur les conséquences de l'événement auprès des entreprises de fret. Et certains, en particulier des TPE et PME craignent déjà de ne pas être indemnisées à la hauteur de leur perte. "Sur l'ensemble de mes pertes imputables à la grève des cheminots contre la réforme ferroviaire, ce printemps, - soit plus d'un quart de mon chiffre d'affaires -, SNCF Réseau me rembourse à peine 10 %", déplore un patron d'une TPE de l'est de la France qui va devoir déposer le bilan. La SNCF invoquerait en effet un cas de force majeur pour mener des négociations à la marge.
Une dure réalité pour les sous-traitants du fret ferroviaire alors que se terminent bientôt les négociations sur les indemnisations entre leurs représentants et la SNCF. D'autant que parmi ces acteurs du fret, Le Monde précise que deux types d'acteurs privés sont dissociés par la SNCF. Les "entreprises de taille respectable" adossées à de grand groupe et une dizaine de petites entreprises qui concentrent 350 personnes pour 5 à 6 millions d'euros de CA chacune et pèse peu face aux autres sociétés avec la gestion de 10 % du fret français.
Des sanctions pour lutter contre les inégalités salariales
Jugeant un phénomène "scandaleux et injustifiable", Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a annoncé le lancement dans quelques semaines d'un "mécanisme détaillé" pour lutter contre les inégalités salariales. Invitée de l'émission Questions Politiques sur France Inter, France Info et Le Monde, elle a précisé que si la mesure était prévue dans la loi Pacte, elle serait amenée à en présenter les détails prochainement.
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Aujourd'hui, les femmes restent encore moins payées que les hommes, environ 9 % de moins, à travail égal. Un écart qui atteint 25 % sur l'ensemble d'une carrière et 37 % au moment du calcul de la pension de retraite. Des mesures incitatives pour pousser les entreprises les moins bien notées à rentrer dans le rang et seront sanctionnées selon Le Point.
Bpifrance absorbe l'Agence France Entrepreneur
Au 1er janvier 2019, l'Agence France Entrepreneur (AFE) fermera ses portes. Les activités de cet organisme chargé de la promotion de l'entrepreneuriat sont en effet absorbées par Bpifrance. "Nous accompagnons déjà les créateurs d'entreprise : 60 % des entreprises qui bénéficient d'une garantie de prêt bancaire par Bpifrance sont en création", souligne la directrice exécutive de Bpifrance chargée des partenariats régionaux et l'action territoriale, Marie Adeline-Peix.
Une destinée qui fait suite aux difficultés que vit l'AFE depuis de nombreuses années, comme y reviennent Les Echos. Créée en 2016 à la suite de l'APCE (Agence pour la création d'entreprise), l'AFE fait face à une situation financière délicate.
Les arrêts maladie dans le viseur du gouvernement et du Medef
L'Assemblée nationale examine depuis mardi 16 octobre 2018 le projet de loi de financement de la sécurité sociale. À cette occasion, le gouvernement souhaite, selon Le Figaro (réservé aux abonnés), introduire des mesures d'économies pour contrer l'augmentation des coûts des arrêts de travail pour la collectivité.
En hausse de plus de 4,4 % en 2017, ils représentent près de 10,3 milliards d'euros pour les finances publiques. En août 2018, le Premier ministre avait provoqué le débat en expliquant qu'"en trois ans le nombre de journées indemnisés est passé de 11 à 12 par an et par salariés du privé. C'est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire". Le quotidien estime que le gouvernement s'est en revanche un peu précipité dans la mesure où les arrêts de courte durée ne représentent que 4 % du total des dépenses, laissant un champ d'action beaucoup plus important sur les arrêts de longue durée.
Une fausse route du gouvernement pointée par le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux qui estime, dans une longue interview au journal (réservé aux abonnés), que le gouvernement fait "une erreur de diagnostic". "Le gros de la dépense provient des arrêts longs de plus de six mois, qui pèsent 44 % de la dépense", explique-t-il.
L'occasion pour lui de pointer davantage la responsabilité "des médecins gros prescripteurs d'arrêts maladie et les salariés concernés par les arrêts courts et itératifs". Il prône également la mise en place d'un "dispositif de contre-visite médicale à l'initiative de l'employeur" pour mieux vérifier l'utilité d'un arrêt maladie.
Neuf embauches sur dix, suite à un V.I.E
Moyen efficace pour une entreprise de partir à l'export, le volontariat en entreprise (V.I.E) constituerait une voie royale d'obtenir une embauche pour les jeunes professionnels. C'est l'enseignement principal d'une étude réalisée par Business France et Edhec Newgen Talent Centre, paru dans les Echos.
D'après l'enquête, 90% des 1552 jeunes bénéficiaires interrogés sont embauchés directement à l'issue de leur période de volontariat : "dans un cas sur deux, le jeune décroche un poste au sein de l'entreprise du V.I.E, et 40% dans une autre entreprise" précise le quotidien économique.
Ces bons chiffres restent néanmoins à pondérer dans la mesure où le VIE mobilise principalement des diplômés de Bac + 5, des profils bénéficiant déjà d'une belle attractivité sur le marché de l'emploi.
La croissance mesurée de la Fintech en France
L'écosystème des start-up de la finance tend à se consolider en France, mais son socle reste fragile indique La Tribune qui se base d'une récente étude du cabinet Exton Consulting. L'Hexagone compte désormais plus de 500 Fintechs.
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Un enthousiasme à nuancer toutefois : "Plus de la moitié de ces start-up de la finance enregistrent moins de 300 000 euros de revenus annuels", précise le quotidien économique. En effet, la majorité des jeunes pousses de la finance peinent à atteindre des revenus significatifs : près de 60% d'entre-elles, il y a plus de cinq ans, ne sont pas encore parvenues à générer un million de revenus.
Les dirigeants de PME et d'ETI ont le moral en baisse
La confiance des patrons de PME et d'ETI atteint son plus bas niveau depuis le printemps 2017. C'est le constat d'une étude de la Banque Palatine, paru dans le magazine Challenges. Les dirigeants sont désormais 75% à se dire confiants sur les perspectives à six mois de l'économie française.
L'indicateur perd quatre points sur un mois et 13 points depuis juin pour revenir au niveau de mai 2017. "Ce petit coup de froid, n'a pas de conséquences sur les embauches, avec un solde net qui reste positif dans les intentions à six mois ", pondère le magazine.