Helsinki veut devenir une référence de la tech
En un an, la tech finlandaise a fait éclore une dizaine de licornes. Le pays nordique veut développer son écosystème, mais également attirer au-delà de ses frontières. Avec l'évènement Slush, elle fait figure de référence en Europe pour les rencontres entrepreneurs investisseurs.
Je m'abonneL'entreprise Nokia, les jeux Angry Bird et Clash of Clans, le système d'exploitation Linux, ou encore la politique Sanna Marin... Savez-vous quel est leur point commun ? La Finlande ! Avec sa capitale Helsinki, le pays du nord de l'Europe, encastré entre la Russie et la Suède, se veut une terre d'innovation pour les start-up locales comme internationale.
Petite par son nombre d'habitants (5,5 millions), mais grande par sa taille, avec la Laponie au nord, la Finlande investit depuis quelques années dans la tech. En particulier à l'aide de l'entité Business Finlande (équivalent de Business France) qui a déployé près de 800 millions d'euros dans des start-up finlandaises en 2021. Dans ce dessein, le pays a été le premier à commercialiser le réseau 5G avec l'opérateur Elisa. Rapporté au nombre d'habitants, il contient aussi l'une des plus grandes concentrations de deeptech et de start-up gaming. Notons que la Finlande est l'un des territoires qui dédie le plus de fonds au développement d'entreprises à impact.
Une politique start-up
L'État tente de booster la naissance de start-up. Le territoire qui ne comptait pas une licorne début 2021 en abrite dorénavant 10. C'est plus que l'Espagne ou la Belgique. En 2021, 1,2 milliard d'euros ont été investis dans les start-up finlandaises. Certes, ce chiffre ne fait pas d'ombre aux 11,6 milliards engrangés par les jeunes pousses tricolores. Mais avec les années, la tech finlandaise ne cesse de battre ses propres records en matière le financement. Au pays du sauna, les jeunes pousses ont déjà dépassé en novembre 2022 les montants levés en 2021, avec un total de 1,3 milliard d'euros levés.
Quelles sont les raisons de cette attractivité qui dépasse les frontières ? Déjà, le pays fait partie des meilleurs environnements d'Europe pour créer une entreprise. Selon EuCham, c'est le quatrième pays en Europe pour le business. En Parallèle, la Finlande a été élue pour la cinquième année de suite le pays le plus heureux au monde en 2022 selon le World Happiness Report.
Slush, une fierté économique
L'un des vecteurs d'accélération économique pourrait siéger dans le salon Slush qui a lieu chaque année à Helsinki. Considéré comme l'évènement business de référence en Europe du Nord, il a rassemblé les 17 et 18 novembre 2022, 12 000 personnes avec 4 600 start-up et 2 600 investisseurs. Créé en 2008 lors d'un projet étudiant, le salon a toujours été non lucratif. Lors de cette édition, la Première Ministre Sanna Marin était présente en ouverture.
"40 start-up de La French Tech se sont données rendez-vous à Helsinki pour Slush", annonçait Clara Chappaz, la directrice de la French Tech, sur sa page LinkedIn. Étaient présentes notamment Offishall, Pigment, OVHcloud, Platform.sh ou encore Do yoo. Sur le Vieux Continent, les entrepreneurs viennent y rencontrer des investisseurs...
Ce qu'il faut retenir de Slush
Y aller pour lever des fonds
"Slush est l'opportunité de réaliser une première levée de fonds d'un million d'euros. Nous nous sommes lancés en 2021 avec un financement de 100 000 euros par des business angel, maintenant il faut concrétiser. Et en trois heures de salon nous avons rencontré trois investisseurs, donc pour le moment, ça porte ses fruits", affirme Nassim Hadjoudj, pdg de la plateforme de web 3D Bublr.
De son côté, le cofondateur de Foodetective, Édouard Thimon a levé 5 millions d'euros en seed la veille du début du salon. "Venir à Slush, c'est préparer une série A de 20 millions d'euros qui interviendra en 2023", explique-t-il.
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Si l'évènement est propice à lever en seed, comme en série A ou B, il est également couru pour la langue anglaise. "Il y a tous les investisseurs européens et l'anglais y est pour beaucoup. Ce n'est pas la même logique qu'à Vivatech. Helsinki vit véritablement autour de Slush durant les deux jours du salon", souligne Christophe Bremard, le fondateur de l'insurtech Qiti.
Dans la capitale, le maire Juhana Vartiainen a envisagé en 2021 de faire de l'anglais l'une des premières langues de la ville. Le but ? Attirer la venue de travailleurs qualifiés. Le finnois serait considéré comme une langue particulièrement difficile. Au pays du sauna, les lignes semblent être prêtes à bouger afin de faire naître un nouveau hub tech européen.
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