Sylfen lève 10 millions d'euros pour accélérer la transition énergétique des bâtiments
La start-up grenobloise Sylfen développe une solution hybride de stockage d'énergie renouvelable à base d'hydrogène destinée à la consommation énergétique des bâtiments. Le marché est gigantesque et les perspectives ambitieuses : Sylfen vient de signer une levée de fonds de 10 millions d'euros.
Je m'abonneDepuis le lancement de son processus de levée de fonds, en janvier 2021, elle cherchait 4 millions d'euros. Mais finalement, ce sont 10 millions d'euros que la start-up grenobloise Sylfen vient de lever (dont 7,4 millions en non-dilutifs) auprès du groupe immobilier IDEC et des fonds d'investissement Supernova Invest, Elaïs Orium et Crédit Agricole Alpes Développement, ainsi qu'auprès de ses actionnaires historiques CEA Investissement et InnoEnergy.
« Nous avons intéressé plus d'investisseurs que ce que nous espérions. Devant nous, deux possibilités : soit nous nous limitions à ce que nous avions convenu pour notre plan de marche, soit nous élargissions notre levée de fonds afin d'accélérer notre déploiement. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique et de prise de conscience de notre trop grande dépendance aux énergies fossiles d'une part et étrangères d'autre part, nous avons choisi la deuxième option ! », explique Nicolas Bardi, cofondateur de l'entreprise en 2015 et expert en hydrogène du CEA Grenoble.
Son marché est gigantesque, 10 milliards d'euros à l'échelle de la planète selon son CEO.
Stocker l'énergie renouvelable grâce à l'hydrogène
Sylfen développe une solution de stockage d'énergies renouvelables grâce à l'hydrogène, destinée à la transition écologique des bâtiments. Elle s'appuie sur la technologie de l'électrolyseur réversible mis au point par le CEA. Celui-ci permet de stocker l'énergie sous forme d'hydrogène puis, comme une pile à combustible, de le retransformer en énergie.
Sylfen a réussi à combiner cette technologie avec des batteries et un système de pilotage logiciel multi-énergie. « Nous proposons aux occupants des immeubles équipés d'autoconsommer intégralement l'énergie renouvelable produit sur place, immédiatement ou quand ils en ont besoin un peu plus tard. Cette capacité de stockage est un point clé dans le développement des énergies renouvelables car leur production correspond rarement à la consommation du moment », signale Nicolas Bardi.
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10 millions d'euros de CA en 2024
Sylfen dispose déjà d'une offre technique finalisée pour les bâtiments de 1500 à 10000m², les premières installations devraient être effectives à la rentrée 2022. La prochaine étape, qui sera accélérée grâce à la levée de fonds, concernera les bâtiments de 10000 à 50000m². La cible de lancement est fixée avant fin 2023.
La start-up de 15 salariés devrait doubler ses effectifs d'ici la fin de l'année et atteindre le cap des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2024. A moyen terme, Sylfen ne cache pas ses ambitions : devenir une licorne de la transition écologique des bâtiments. Le sujet est majeur : à l'échelle européenne, les bâtiments représentent 40% de la consommation énergétique et 36% des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, selon Nicolas Bardi, « la voie des bâtiments est encore trop peu explorée dans la problématique globale de la transition énergétique ».