Rapport du CNNum : comment le numérique bouleverse le travail et l'emploi
12. Repenser la formation professionnelle
Le numérique apparaît comme une bonne opportunité de faire évoluer la formation professionnelle au bénéfice des travailleurs. Le rapport propose pour cela de développer les réseaux d'échange, de mobiliser les acteurs de l'innovation sociale et de la recherche technologique et de développer une offre de formation modulaire et personnalisée (formation en ligne).
Par ailleurs, les auteurs encouragent la participation de chacun à des projets extérieurs à son travail quotidien afin de développer ses compétences. Ils soutiennent également la création de périodes de césure dédiées à la réalisation d'un projet numérique d'intérêt général.
Le document souligne enfin la nécessité de développer la continuité entre formation initiale et continue par exemple en assouplissant les délais de la VAE (validation des acquis de l'expérience), dont il appelle également à changer les modalités.
13. Faciliter l'orientation professionnelle
Les auteurs veulent mettre en place un service public optimisé de l'orientation et de la réorientation professionnelle. De ce point de vue, trois propositions qui concernent directement les salariés sont à retenir : développer l'échange de pair à pair, le mentorat de candidats par des salariés (pour que ces candidats soient embauchés en apprentissage ou pour leur délivrer des recommandations) et l'implication des salariés dans l'orientation des jeunes (participation à des ateliers lors des journées portes ouvertes d'organismes de formation).
14. Moderniser le dialogue social grâce au numérique
Le Conseil national du numérique propose le développement de modes de participation et de décision plus ouverts et plus participatifs. Il soutient l'organisation de consultations collectives en amont des négociations annuelles et triennales afin de recueillir les avis et les idées des salariés.
De plus, il recommande la mise en place d'outils numériques destinés au dialogue social :
D'abord, en assurant la transparence des données clés de l'entreprise à destination des instances représentatives du personnelle, notamment via une Base de données économiques et sociales (BDES) publiée de façon totalement informatisée.
Ensuite en développant des formations au numérique, destinées aux représentants du personnel et les syndicats, rendues obligatoire par la loi.
Enfin, en modernisation les supports d'informations syndicales aux employés - aujourd'hui des panneaux d'affichage- et en introduisant la possibilité d'une communication par email, ou via l'intranet de l'entreprise.
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15. Introduire le numérique dans les négociations collectives
Selon le rapporteur, de nouveaux enjeux, liés au numérique, devraient faire l'objet de négociations collectives (annuelles, ou triennales). Parmi eux : l'évolution des métiers et de l'automatisation par branche professionnelle, l'ajout d'une mesure de la charge de travail -en complément de celle du temps de travail -, l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle suite au développement du travail nomade et du télétravail, le développement des capacités d'innovation des salariés, et la transparence de la gestion de l'entreprise et le partage de l'information.
16. Créer de nouveaux formats de dialogue social
Les rapporteurs estiment que la transformation numérique de l'emploi doit découler sur l'expérimentation de nouvelles formes de dialogue social. La première : le dialogue interentreprises. Il préconise la création, avec le médiateur interentreprises, les partenaires sociaux et les acteurs locaux, d'une charte ouverte et accessible en ligne. Celle-ci permettrait de formaliser le dialogue interentreprises, notamment entre donneurs d'ordre et sous-traitants.
Ensuite, il soutient la mise en place d'un dialogue de projet, qui prendrait place entre les entreprises et les indépendants prenant part à un projet spécifique.
Enfin, le rapport recommande la réunion, au niveau local, des acteurs membres d'un écosystème d'activité afin d'expérimenter un dialogue d'écosystème.
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