C'est qu'il est bien placé pour croire aux vertus de l'échec, lui qui a tenté, pour covoiturage. fr puis BlaBlaCar, six modèles économiques avant de trouver le bon. À ce moment-là, ses homologues et lui ont-ils été épaulés par les organismes et dispositifs publics ? En France, encourage-t-on, stimule-t-on, aide-t-on suffisamment l'innovation ?
Et demain ?
"Il existe un écosystème très efficace pour favoriser l'entrepreneuriat. Dès le départ, les banques nous ont prêté de l'argent et la BPI a été très efficace" , assure Guillaume Gibault. Même son de cloche du côté de Céline Lazorthes : "Les aides publiques fonctionnent très bien. Elles permettent de catalyser les forces. Elles ne peuvent pas aller beaucoup plus au-delà." En effet, tous s'accordent sur le constat. "La limite est très ténue, car un entrepreneur assisté est un entrepreneur foutu , assure Frédéric Mazzella. Vous devez résoudre les problèmes seuls... C'est là que réside votre valeur ajoutée en tant que dirigeant." Pierre Kosciusko-Morizet en a même la preuve : "En 2000, c'était plus compliqué, mais déjà très facile. Et ceux qui accusaient le manque d'aide pour ne pas se lancer n'ont finalement jamais rien fait."
Rien faire... c'est ce qui n'arrivera probablement jamais à chacun de ces quatre entrepreneurs, rédacteurs en chef de ce numéro spécial de Chef d'Entreprise. Fort de sa levée de fonds historique, Frédéric Mazzella poursuit son développement international, tandis que Guillaume Gibault multiplie les déplacements aux États-Unis et en Asie pour étoffer la part de ses ventes à l'export. Et si Céline Lazorthes compte bien sur son nouveau partenaire bancaire le Crédit Mutuel Arkéa pour développer ses services Leetchi et Mangopay, Pierre Kosciusko-Morizet a structuré une équipe, avec son associé de la première heure Pierre Krings, à la recherche de la bonne idée. "Maintenant que j'ai eu mon premier coup de foudre, je suis plus exigeant..."
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