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Les moteurs entrepreneuriaux de Jean-Claude Bourrelier, pdg de Bricorama

Publié par Eloise Cohen le

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Entrepreneuriat: une intense source de satisfactions

L'entrepreneuriat, comme la création en général, part d'un besoin de reconnaissance. Ce besoin est au sommet de la pyramide de Maslow -La pyramide de Maslow, ou pyramide des besoins, est une représentation pyramidale de la "hiérarchie des besoins", une théorie de la motivation élaborée à partir des travaux d'observation dans les années 1940 du psychologue Abraham Maslow, Ndlr. Bien d'autres besoins doivent être comblés avant la soif d'indépendance. Dans mon cas, ce n'est pas l'évolution normale des besoins qui m'a fait franchir les étapes. Ce sont les refus de mes interlocuteurs qui m'ont conduit à sauter de nombreux stades de l'évolution. Hasard ou nécessité, dixit le professeur Monod. Dans notre société évoluée, ce besoin devrait être normal. Mais devenir indépendant demande énormément de travail, sans être assuré de la réussite. Aujourd'hui le besoin de sécurité est toujours plus grand, mais devenir son propre patron est-il vraiment plus risqué que de dépendre d'autrui? Les nouvelles générations ne doivent pas envisager la seule réussite sans prendre conscience du chemin parfois ardu qui y mène et de l'engagement que cela nécessite. C'est essentiel. Cela évite les désillusions et les fausses routes. Oser entreprendre ne signifie pas pour autant foncer tête baissée sans réfléchir ni anticiper les difficultés. Il faut oser entreprendre en ayant conscience des charges et réalités que cela recouvre. L'entrepreneuriat procure tellement de satisfactions que cela en vaut la peine, comme les passions dans tous les domaines valent d'être vécues!

Freins

La liste des freins à l'entrepreneuriat est longue, mais quelques-uns crèvent tant les yeux que le simple bon sens devrait permettre de les lever. À commencer par le Code du travail et les charges sociales. Un exemple pour montrer l'urgence d'agir: dans nos magasins situés à la frontière suisse, il est très difficile de garder les salariés. Ils préfèrent travailler en Suisse, bien que le temps de travail y soit de quarante-deux heures par semaine. Mille huit cent quarante-quatre heures annuelles contre mille six cent sept en France, soit deux cent trente-sept heures de plus, et seulement quatre semaines de congés payés. Là-bas, les emplois sont mieux rémunérés, les antagonismes ne débouchent pas systématiquement sur des conflits et le Code du travail suisse ne fait que cinq cents pages, alors que le français en compte plus de trois mille!

Du travail, du travail, du travail!

À partir du moment où je me suis mis à mon compte, adieu les week-ends et les vacances! N'exagérons pas, mais il est vrai que les loisirs viennent après le travail. J'ai toujours travaillé sept jours sur sept. Tout passait et passe encore après le travail, je ne pensais plus qu'à ça, je ne faisais plus que ça. Je me rappelle avoir dû interrompre mes premières vacances pour revenir régler un incident au magasin... Pour moi c'était normal, la question ne se posait pas, c'était le prix à payer pour la liberté. Je ne mentirai pas: se lancer à son compte, entreprendre, nécessite des sacrifices, ne pas compter ses heures, ne se laisser accaparer par rien d'autre que son objectif. Rien n'arrive par hasard, la chance est pour partie responsable de la réussite d'un projet, mais le travail est la base pour le faire décoller. C'est l'énergie pour faire avancer son entreprise! Non seulement pour l'installer mais plus encore pour la faire durer, la rendre solide. Ne ménagez pas votre peine, que vous soyez paysan, cuisinier ou artiste, c'est le surcroît d'investissement personnel qui fait la réussite, et presque toujours au détriment d'autres plaisirs. Le succès n'est jamais garanti pour autant. Mais sans travail l'échec est certain. Les dons sont un bienfait mais peuvent être source de malheur, car sans effort il y a peu de récompenses. Qu'il est bon de posséder la naïve certitude dans le travail. Je laisse les oisifs à leurs satisfactions, et s'ils sont plus heureux, tant mieux. Mais quand vous avez comme moi la chance que le travail vous apporte plus qu'il ne vous coûte, soyez bienheureux! Ayez conscience qu'il y existe toujours un facteur risque sur lequel il n'y a pas de prise. Mais si vous faites l'erreur de ménager votre peine, de ne pas être disponible, de mégoter sur votre investissement personnel, que vous soyez écrivain, journaliste, avocat ou gérant de magasin de bricolage, sans travail, n'espérez pas réussir! Même s'il est vrai aussi que vous ne serez pas nécessairement récompensé à la hauteur de ce travail... Cela est peut-être ridicule, j'en ai conscience, mais je préfère avoir cette certitude plutôt qu'attendre que le succès tombe du ciel! Et je ne connais rien d'autre que le travail pour forcer le destin.

L'auteur
Quatrième enfant d'une famille pauvre de la Sarthe, Jean-Claude Bourrelier est à l'origine de l'une des épopées entrepreneuriales les plus fascinantes de France. En quarante ans, cet ancien vendeur au BHV a fondé l'enseigne de bricolage Bricorama, qui emploie près de 5 000 personnes. Remarqué du grand public pour ses prises de positions sur le travail dominical, il publie, aux éditions Michel Lafon, "Ma Boîte à outils pour la reprise", livre témoignage et autobiographique, où il vante les vertus de l'entrepreneuriat... et donne quelques conseils!

 
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