COP 21 : les PME sont déjà en action !

Publié par Marion Perroud le 9 nov. 2015

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Le témoignage de Benoit Paget, président de Canibal

"Nous vendons des matières premières de deuxième génération"

Chez Canibal, rien ne se perd, tout se récupère. La PME francilienne de 18 salariés a mis au point des collecteurs-compacteurs connectés de bouteilles en plastique, cannettes et gobelets. 110 bornes (capacité de 2 000 à 5 000 emballages) sont installées au sein de grands groupes et de quelques lieux publics (gares, aires d'autoroute, etc.), moyennant un abonnement de 500 à 700 € HT par mois. Outre l'incitation au geste citoyen, les collecteurs récompensent les utilisateurs par des cadeaux (café gratuit, trajet en Autolib offert, etc.), qu'ils peuvent aussi réinvestir dans le soutien à une association. "Une manière ludique de réconcilier consommation et développement durable, et de valoriser les politiques RSE des entreprises" , selon le dirigeant de Canibal, Benoit Paget.

Canibal a collecté 40 tonnes de déchets en 2014. Un gisement qu'elle recycle et revend intégralement pour diverses applications. Les gobelets en carton sont transformés en emballages alimentaires, les cannettes en bobines de métal... "Pour recycler les gobelets en plastique, nous avons même créé un écomatériau spécial pouvant servir à la fabrication de pots à crayons ou les revêtements de sol, cite Benoit Paget. Nous vendons, ainsi, des matières premières de deuxième génération."

De 209 000 € de CA en 2013, la PME devrait atteindre 1,5 M € en 2015. Pour 2016, l'objectif est d'installer environ 200 machines de plus en France, et de dupliquer le modèle à l'étranger (Brésil, Amérique du Nord, etc.) via des contrats de licence. Benoit Paget compte, pour ce faire, s'appuyer sur le réseau de son nouveau partenaire industriel Toshiba, à qui il sous-traite la production de sa deuxième série de bornes, et sur une levée de fonds de 3 M€, en cours de finalisation.

Canibal : Location de bornes de recyclage / Gennevilliers (Hauts-de-Seine) / Benoit Paget, 44 ans / SAS / Création en 2002 / Reprise en 2009 / 18 salariés / CA 2014 : 400 k€ / CA 2015 prévisionnel : 1,5 M€

Et ailleurs ?

ROYAUME-UNI. Bio-Bean carbure au café

Chaque année, plus de 200 000 t de marc de café sont jetées aux ordures rien qu'à Londres. Depuis 2012, Arthur Kay, fondateur de la start-up anglaise Bio-Bean, a décidé de récupérer et transformer ces déchets en biocarburants (biodiesel et granulés de bois pour la biomasse), grâce à des procédés brevetés. Une énergie verte qu'il revend à des entreprises pour l'alimentation de leurs locaux ou moyens de transport.

BRÉSIL. Madeplast fait pousser des maisons en plastique

Guilherme Bampi est un fabricant brésilien de bois de charpente et plancher pour le moins atypique. Lui, ne s'approvisionne pas dans les forêts mais dans les décharges. La production de son entreprise Madeplast est ainsi basée sur 70 % de rebuts de bois et 30 % de plastique recyclé. Avec l'aide d'universitaires, il vient de mettre au point une seconde génération de produits plus résistants grâce aux nanotechnologies.

ÉTATS-UNIS. TerraCycle roule pour le zéro déchet

Pour Tom Szaky, tous les déchets ou presque peuvent être recyclés. Le fondateur de la PME américaine TerraCycle (120 salariés, 16 M€ de CA), créée en 2001, est l'un des hérauts du "upcycling" (recyclage vers des produits de meilleure qualité). L'entreprise organise des campagnes de collecte d'objets ou d'emballages ciblés, sponsorisées par des multinationales à travers 19 pays. Elle transforme les mégots de cigarette en plaques de construction, les stylos vides en bancs ou les dosettes à café en arrosoirs, etc.

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