DossierComment se faire accompagner à l'export
4 - Se protéger grâce aux assurances
Partir à l'export reste une stratégie à risque. Il est donc important d'anticiper en amont un échec potentiel, en souscrivant à des assurances dédiées aux PME exportatrices.
Pour exporter sereinement, Coface propose des dispositifs de garanties publiques, sous le label Bpifrance export. D'abord, l'assurance prospection prend en charge le risque financier de votre développement à l'international : jusqu'à 75 % de vos dépenses sont indemnisées et vous remboursez seulement le prêt en cas de succès commercial. Une version A3P (assurance prospection premiers pas) simplifiée existe pour les primo-exportateurs dont le chiffre d'affaires (CA) est inférieur à 50 millions d'euros, offrant une garantie maximale de 30 000 euros.
Dans la même veine, une Avance prospection est proposée, en cas de besoin de trésorerie, aux PME dont le CA est compris entre 1,5 et 500 millions d'euros. Ensuite, les assurances caution et préfinancement permettent d'obtenir plus facilement un préfinancement bancaire, en couvrant la banque contre le risque de non-remboursement des sommes que vous devrez. L'assurance-crédit vous protège, également, des risques d'interruption de contrat et de non-paiement de votre client à l'étranger, pour des opérations à plus de deux ans.
Pour vous éviter les fluctuations de devises, vous pouvez aussi souscrire à une assurance change. Enfin, l'assurance investissement couvre tous vos investissements contre les risques politiques, pour une durée de trois à 20 ans. Proposée en complément par Bpifrance, la garantie de projets à l'international assure, quant à elle, le risque économique de votre implantation pendant trois à sept ans. La moitié du capital garanti perdu est reversé à la maison-mère.
Les acteurs privés
Vous pouvez aussi faire appel à des sociétés d'assurance-crédit privées : Euler Hermes, Atradius, et des acteurs plus petits comme Groupama Assurance-Crédit. Euler Hermes a lancé par exemple en 2012 un produit spécifique pour les TPE-PME avec un CA inférieur à quatre millions d'euros, Business Pass EH. "Elles n'ont pas la capacité de gérer au quotidien une assurance classique, donc nous proposons un contrat plus simple, avec moins d'étapes, de délais à retenir, d'alertes à donner...", explique Louis Bollaert, directeur commercial.
Être protégé contre les impayés, informé en amont de la solvabilité de vos clients et délesté du recouvrement de vos créances, vous coûtera environ 5000 euros par an pour un CA d'un million d'euros. Les contrats d'assurance-crédit export classiques sont calculés sur le CA de l'entreprise, multiplié par un taux de prime variant entre deux et cinq pour mille. Avec la crise et l'accroissement des défauts de paiement, le numéro un mondial du secteur a également mis en place des contrats Cap et Cap+, 30 % plus chers, pour couvrir des risques plus sensibles.
Enfin, l'INPI vous accompagne pour renforcer votre propriété industrielle à l'international. Depuis septembre 2013, il propose un prédiagnostic gratuit aux PME sélectionnées par Ubifrance. D'autres prestations plus poussées sont également prises en charge à hauteur de 75 à 80 %, via une convention signée avec l'agence de promotion de l'innovation (ANVAR). Une fois votre brevet ou votre marque déposé auprès de l'INPI, n'oubliez pas de déposer une demande d'intervention qui permet à la douane de retirer du marché les copies de vos produits (www.douane.gouv.fr ou Infos Douane Service au 0811 20 44 44).