[Exclu] Benoît Hamon : "Je vais présenter une proposition de loi sur le burn-out cet automne"
Si elle est approuvée, votre proposition ne risque-t-elle pas de compliquer encore la vie des entreprises ?
Elle aurait un impact sur les entreprises qui cotisent déjà à la branche AT/MP et s'exposeraient à voir leurs cotisations augmenter. Les sociétés les plus exposées devraient ainsi être fortement incitées à privilégier la prévention des risques psycho-sociaux. D'autant plus qu'un salarié en burn-out, c'est un salarié qui ne travaille pas ou par intermittence. C'est donc une perte nette de productivité néfaste à l'entreprise.
La suppression du taux d'incapacité provoquerait inévitablement une multiplication des demandes de reconnaissance. Les CRRMP ont-ils dans les faits les moyens opérationnels d'absorber cet engorgement ?
C'est une vraie question. Il faudra en effet s'assurer que les comités régionaux disposent des moyens nécessaires pour faire face. On pourrait notamment revoir leur composition en intégrant davantage de psychiatres pour élever le niveau d'expertise. Il faudrait par ailleurs encore renforcer les actions de prévention auprès des entreprises pour limiter le nombre de cas.
Le gouvernement se montre très prudent sur le sujet. Pensez-vous parvenir à vos fins ?
La bataille s'annonce difficile. Mais avec l'arrivée du nouveau ministre du Travail, je pense que nous avons besoin d'une mesure concrète pour les salariés.
Il ne faut pas oublier que, selon certaines études, plus de trois millions de personnes seraient exposées aujourd'hui au risque de burn-out, et ce, quelque soit la catégorie professionnelle, de l'employé au cadre en passant par le chef d'entreprise. Ce texte va dans le sens de la reconnaissance d'une réalité. Il est important pour eux qu'on traite enfin vraiment ce problème.
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