Fin des tarifs réglementés dans l'énergie: et après?
Cette importance de la structure de la consommation va de plus en plus de pair avec de l'autoconsommation. En effet, comme le souligne Alexandre Malric, senior manager énergie chez Colombus Consulting, "si les offres d'effacement permettent d'obtenir de meilleurs tarifs en s'engageant à ne pas consommer de telle heure à telle heure, il est préférable d'avoir mis en place un système d'autoconsommation comme un groupe électrogène". Et Alexandre Malric de préciser : "Il ne s'agit pas de souscrire à une offre d'effacement et d'ensuite se doter d'un groupe électrogène, mais plutôt de déjà posséder un groupe électrogène et d'ensuite se poser la question de l'effacement."
Quoi qu'il en soit, les experts du marché constatent une appétence croissante pour l'autoconsommation. "L'autoconsommation se développe, notamment sur le secteur tertiaire, constate Damien Térouanne. Et cela sera d'autant plus intéressant quand le stockage sera possible." Au-delà de l'effacement, l'autoconsommation peut en effet être un choix intéressant, les fournisseurs d'énergie rémunérant généralement la capacité des entreprises à produire de l'énergie. "Si l'entreprise bénéficie d'une capacité de production d'électricité, si elle a la capacité de baisser sa consommation, voire d'être autonome, le fournisseur d'énergie sera prêt à le payer car il libère de la capacité de fourniture", explique Steeve Benisty. Alexandre Malric invite, avant de s'équiper en capacités de production, à discuter avec son ou ses fournisseurs sur leur proposition dans les cas d'autoconsommation.
Maîtriser sa consommation, c'est aussi essayer de moins consommer. D'autant plus que, comme le prévoit Steeve Benisty, le prix de l'énergie devrait se renchérir : "Cela est notamment dû au coût du démantèlement des centrales nucléaires. Il s'agit donc de maximiser ses efforts en termes d'efficacité énergétique afin de maîtriser sa consommation." Heureusement, il existe de plus en plus d'outils pour suivre sa consommation. Des outils externes ou proposés par les fournisseurs. "Sur l'aspect consommation, de plus en plus d'acteurs développent des outils de suivi intéressants", observe Laurent Hornez. Car optimiser ses achats d'énergie, ce n'est pas seulement se focaliser sur le coût. Mais bien de s'intéresser aussi aux services que proposent les différents fournisseurs. "Les marges sont assez faibles, donc un prix bas signifie obligatoirement moins de relation client. Ce qui peut être dommageable si l'on a besoin de dialogue", estime Alexandre Malric.
Des petits détails qui changent tout
Le dialogue avec son fournisseur est en effet important : il sera notamment de bon conseil en termes de maîtrise de la consommation. "Il est également important d'avoir un fournisseur qui vérifie que le tarif que l'on paye auprès du distributeur soit bien optimisé, en fonction de son mode de consommation. C'est là que se situe la vraie source de gain et pas nécessairement dans le prix de l'énergie", insiste Alexandre Malric.
Car le coût global ne dépend pas que du prix de l'énergie mais de nombreux autres facteurs. Le coût de capacité, par exemple : "Le prix de l'énergie est majoré du coût de l'obligation de garanties de capacité à laquelle le fournisseur est astreint par la loi NOME, constate Steeve Benisty. Mais ce coût n'apparaît généralement pas dans le contrat et il est peu probable de l'obtenir." Le coût de l'acheminement est également à prendre en compte. "Il y a eu une modification des tarifs de l'acheminement cet été, au 1er août 2017 : il s'agit d'être vigilant, sur cette bascule, aux différentes options possibles, car un écart de 5/6 % est possible", avertit Laurent Hornez. Et de poursuivre : "Sur le gaz, il faut également être vigilant sur les coûts annexes, notamment les coûts de stockage."
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