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3 PME bretonnes de la cosmétique innovantes
Trois PME basées en Bretagne, dans le Finistère, ont fait de l'innovation leur fer de lance, que ce soit au niveau de leurs produits ou de leur stratégie commerciale. Découverte de ces entreprises, issues du secteur cosmétique, pour qui la recherche n'a rien de superficiel.
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Technature, une PME qui a le sens de la formule
Créer des cosmétiques et formulations produit pour ses clients - marques grand public et spécialisées, spas, instituts. Voilà le métier de la PME Technature, qui revendique, à son actif, 500 clients et 1500 marques. Pour satisfaire cette clientèle professionnelle, elle a fait de l'innovation l'un des coeurs de son modèle.
" Notre fer de lance consiste à créer de nouveaux produits, de nouvelles manières de faire des soins cosmétiques ", explique Pierre Morvan, président de l'entreprise. Technature est spécialisée dans le processus de gélification de l'alginate, un composant issu des algues marines, entrant dans la fabrication des masques.
Deux à trois innovations annuelles
" Libérés de la contrainte des études de marché, nous essayons de faire des productions différenciantes. Nous faisons des propositions à nos clients et ils prennent le pari ", ajoute le dirigeant. Ainsi, deux à trois innovations sortent chaque année. Parmi les dernières figurent différents masques : tissu charbon, à base de thé vert et menthe poivrée, ou encore auto-chauffant.
Par ailleurs, 10 % de l'activité est consacrée à la R&D et elle compte, dans ses rangs, une dizaine de chercheurs. La société a mis au point les "Wow products", conçue non pas une marque commerciale mais un clin d'oeil à sa stratégie autour de l'innovation. Une mention notamment mis en avant auprès des clients, pour souligner le parti-pris de l'entreprise autour de l'innovation.
Huit langues parlées
Autant d'inventions qu'il faut mettre à la portée des clients. L'autre coeur de Technature, c'est, aux dires de son dirigeant, la conquête commerciale, en s'appuyant sur une force de vente d'une quinzaine de personnes.
Dans cette optique, elle mise en particulier sur les salons, afin de se faire connaître : "14 salons internationaux à l'année", précise Pierre Morvan, qui y inclut les plus importants de la filière, comme le In-cosmetics global d'Amsterdam.
La société s'est également tournée vers l'export, notamment vers l'Allemagne, la Russie ou l'Asie (Chine, Japon, Corée...) " Nous parlons huit langues ", indique le chef d'entreprise, qui réalise aujourd'hui la moitié de son chiffre d'affaires à l'international.
25 % de croissance visé
Autant de choix stratégiques qui lui permettent de grandir. Elle compte 150 salariés aujourd'hui, contre 120 il y a un an et demi, un effectif qui devrait encore grossir. Début 2017, un incendie dans l'usine met un coup d'arrêt à l'activité. Si l'entreprise est toujours en gestion de crise, elle table sur 15 à 20 % de croissance en 2018 et 25 % en 2019. Elle a d'ailleurs reçu un prix de Bpifrance en 2017, " l'année difficile ", une récompense saluant les efforts réalisés pour relever la structure.
Technature a, par ailleurs, intégré l'accélérateur PME de la banque publique, qui propose un accompagnement sur deux ans pour encourager la transformation de la PME en ETI. Une volonté pas masquée de grandir.
Repères
Raison sociale : SAS
Activité : façonnier (sous-traitant) en cosmétique
Siège social : Dirinon (Finistère)
Année de reprise : 2010
Dirigeant : Pierre Morvan, président, 39 ans
Effectif : 150 salariés
CA 2017/2018 : 20 M€
Twitter : @MaskExpert
Lessonia tombe le masque sur sa stratégie d'innovation
Inclure des pétales de fleurs dans les produits de soin et d'hygiène. Voilà l'une des dernières innovations de Lessonia, une PME bretonne de 140 personnes spécialisée dans la fabrication d'ingrédients et de produits cosmétiques. Cette offre, lancée en 2017, a nécessité la mise en place de cultures et de liens avec des producteurs de plantes, ainsi que l'établissement de nouveaux process en interne notamment pour sélectionner les pétales. "L'innovation est le coeur du développement de Lessonia depuis toujours", explique Christophe Winckler, son président, qui l'a fondée en 2002.
Un booster de croissance
L'idée de la PME -qui tire son nom d'une algue chilienne- est de miser sur un portefeuille d'innovations à trois/cinq ans. Une façon de surprendre ses clients (L'Oréal, Yves Rocher, Unilever... 700 au total en B to B), tout en renforçant sa compétitivité vis-à-vis de la concurrence.
" Notre développement est lié au fait que nous avons anticipé les besoins du marché pour des produits sains, naturels et sûrs. Et dont la provenance est connue ", revendique le chef d'entreprise.
Partenariats de recherche
Pour réussir dans le cadre de cette stratégie d'innovation, Lessonia mise sur des partenariats de recherche, par exemple avec l'Inserm ou le CNRS. Elle consacre environ 600 000 euros par an à la R&D. Elle dépose autour de deux brevets par an. L'un des derniers en date porte sur un principe actif cosmétique développé avec la Station Biologique de Roscoff.
L'innovation porte sur les produits mais aussi sur le packaging. La société réfléchit à réduire la quantité d'aluminium dans ses emballages ainsi qu'à améliorer le recyclage. 15 % du CA annuel réalisé avec des nouveaux produits.
Pour soutenir son développement et promouvoir ces innovations, la société s'appuie sur une quinzaine de commerciaux qui couvrent à la fois la France et l'international (Hong-Kong, Mexico). Présente dans 78 pays, notamment aux États-Unis, en Espagne et en Allemagne, la société réalise près de 60 % de son activité à l'export.
Résultat : "Tous les ans, 15 % de notre chiffre d'affaires est réalisé par des produits qui n'étaient pas vendus l'année précédente", explique le président. Une situation qui, selon ses dires, devrait encore s'intensifier en 2018-2019 du fait d'une nouvelle usine de 8000 m2, pour laquelle 4,8 millions d'euros ont été investis, qui devrait être complètement opérationnelle à la mi-septembre 2018.
Repères
Raison sociale : SAS
Activité : fabrication d'ingrédients et de produits cosmétiques
Siège social : Saint-Thonan (Finistère)
Année de création : 2002
Dirigeant : Christophe Winckler, président, 60 ans
Effectif : 140 personnes
CA 2017 : 14,9 M€ / CA 2018 (prévisionnel) : 21 M€
Twitter : @Lessonia_OEM
Formaderm ne gèle pas ses ambitions
Une croissance continue depuis 2015, pouvant aller jusqu'à 20 %. C'est ce qu'enregistre Formaderm, une PME spécialisée dans les gels à base d'extraits de plantes (phytothérapie) et huiles essentielles (aromatothérapie) pour la peau, les muscles et les articulations. Un développement auquel l'innovation produit n'est pas étrangère - l'entreprise commercialise, par exemple, un produit à base d'argile verte.
" L'innovation, chez nous, se joue au niveau historique ", relate Estelle Danielou, qui revendique le côté " précurseur " de l'entreprise fondée par ses parents, en 2002, alors que le marché des huiles essentielles n'était pas ce qu'il est aujourd'hui.
" Avant, les professionnels de santé qui voulaient aller vers des produits naturels devaient faire leur mélange eux-mêmes, développe-elle. Ce n'est pas pratique et met en jeu des composants chimiques. Nous, nous proposons des synergies déjà travaillées pour soigner telle ou telle douleur, sous un format pratique, prêt à l'emploi ".
Chaque produit est ainsi pensé en lien avec les besoins des clients et testé par des laboratoires indépendants. Une formule jugée porteuse puisqu'une nouvelle gamme, fruit de deux ans de recherches, est en cours de finalisation pour le mois de septembre 2018.
" Ce sera une gamme 100 % naturelle labellisée Cosmebio et vegan ", précise la représentante de la société qui a fait le choix d'externaliser sa R&D. Au total, une dizaine de produits, addition de deux gammes, sera disponible à la rentrée.
Nouveau canal de vente
Par ailleurs, l'innovation tient aussi à la capacité de l'entreprise à restructurer son modèle. Initialement tournée vers les professionnels de santé (kinésithérapeutes, podologues), Formaderm choisit entre 2014 et 2015 de cibler aussi les particuliers, en s'implantant dans les parapharmacies et parapharmacies.
Après un travail de prospection mené auprès des pharmaciens, les produits sont actuellement présents dans 500 officines, majoritairement en Bretagne, où la société est basée. "Nous allons développer cette partie retail au niveau national", indique Estelle Danielou.
En parallèle, deux télévendeurs ont été embauchés en septembre 2016 afin de renforcer, au niveau national, la présence de l'entreprise sur le marché des professionnels. Une télévente qui pourrait s'agrandir par la suite.
Enfin, Formaderm innove en opérant sa transition digitale. Elle lance, début 2016, son site e-commerce. "L'idée était de toucher des particuliers dans toute la France", explique Estelle Danielou. Si l'impact sur les ventes demeure pour l'heure minime, l'entreprise souhaite aller plus loin en la matière notamment en travaillant son référencement naturel. Si la croissance continue d'être au rendez-vous, elle visera également l'international d'ici deux à trois ans.
Repères
Raison sociale : SARL Formaderm
Activité : conception, fabrication et vente de gels à base d'extraits de plantes (phytothérapie) et d'huiles essentielles (aromatothérapie)
Siège social : Plouigneau (Finistère)
Année de création : 2002
Dirigeant : Christian Danielou, 53 ans
Effectif : 11 personnes
CA 2017 : 850 k€ / CA 2016 : 800 k€ / CA 2015 : 660 k€
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