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5 start-up qui font l'agritech et la foodtech de demain
Hectar est un accélérateur dans le domaine agricole. Sa première promotion accueille 11 start-up qui bénéficient d'ateliers, d'espaces d'expérimentation et de conseils d'experts. Elles y développent l'agriculture et la foodtech de demain. Présentation de cinq d'entre elles.
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Mycophyto mise sur d'étranges champignons
Des champignons face aux engrais
"Il n'y aura pas de souveraineté alimentaire en France sans engrais tricolore", affirme Justine Lipuma, cofondatrice de Mycophyto. Aujourd'hui, le pays est dépendant des engrais azotés chimiques qui viennent en majorité de Russie. Alors pour fertiliser les sols et offrir une alternative, la jeune pousse produit des biostimulants à base de champignons. "Ceux-ci grandiront avec la plante et multiplieront les échanges avec la terre en captant et restituant des nutriments", explique l'entrepreneure.
Un produit et un service
Doctorante en microbiologie, Justine Lipuma a notamment étudié le lien entre les plantes et les micro-organismes du sol. Et a souhaité mettre ses connaissances à profit en créant un produit à destination des agriculteurs. "J'ai fondé l'entreprise avec Christine Poncet. Ensemble, nous avons signé notre premier contrat en 2017, le modèle économique s'axant sur un produit qui est notre innovation (soit un liquide présentant 30 espèces de champignons). Nous proposons aussi du service avec une partie audit et conseil", ajoute-t-elle.
De précieux concours
Pour se financer, la deeptech a gagné une quinzaine de concours lui permettant d'empocher 3,3 millions d'euros, en plus d'une levée de 1,4 million d'euros en 2019. "Nous avons des concurrents indirects, comme l'industrie des fertilisants et des biostimulants, mais ces produits ne sont pas biologiques et ne peuvent pas être couplé à la nature", relate la cofondatrice. Face à une concurrence qui se développe outre-Atlantique, Mycophyto accélère son changement d'échelle et s'apprête à recruter 15 collaborateurs d'ici 2023. Avec 20 contrats de signés, l'entreprise souhaite entrer en bourse afin de ne plus être dépendante des levées de fonds.
Repères
Solution de biostimulants à base de champignons
Mougins (Alpes-Maritimes)
Justine Lipuma, présidente, 34 ans
SAS > Création en octobre 2017 > 12 salariés
CA 2021 : 265 000 €
Terraterre rapproche les entreprises des agriculteurs
"Seuls 1% des crédits carbone achetés par des entreprises ont accompagné des projets locaux en 2020", relève Mathieu Toulemonde, fondateur de Terraterre. Riche de ce constat, il a souhaité rapprocher le monde de l'entreprise et l'agriculture afin de motiver la décarbonisation.
Mais comment ? "Nous permettons aux entreprises de soutenir des agriculteurs en transition écologique à quelques pas de chez elles. Et pour attirer leurs contributions, elles obtiennent le label bas-carbone", complète-t-il. Autofinancée depuis le départ, Terraterre comptabilise 1 200 agriculteurs partenaires et des entreprises clientes telles que JCDecaux, Suez et des PME.
"Sur la plateforme, les entreprises investissent dans des crédits carbone et obtiennent une traçabilité sur la transition réalisée par les agriculteurs, détaille Mathieu Toulemonde. Nous proposons aussi aux contributeurs de visiter les exploitations." Bénéficiant du statut d'entreprise à mission, Terraterre reverse 70% des fonds des entreprises aux agriculteurs.
Repères
Plateforme de compensation carbone
Villeneuve-d'Ascq (Nord)
Mathieu Toulemonde, président, 34 ans
SASU > Création en janvier 2021 > 8 salariés
CA 2021 : NC
Kuupanda aide les producteurs à se digitaliser
Un outil de gestion et de commercialisation pour digitaliser les producteurs, c'est ce que propose Kuupanda depuis 2019. "Nous gérons le stock, les bons de commande et la vente grâce à une plateforme, et ce, tant à destination des particuliers que des professionnels", affirme le cofondateur Arnaud Watine.
La solution, accessible via un abonnement à partir de 20 euros par mois, s'ouvre aussi à la GMS afin d'imaginer un rapprochement avec les producteurs. Une plateforme qui s'enrichit au fil des investissements. "Au départ, nous avons réuni 16 000 euros. Par la suite, entre 2020 et 2021, nous avons levé au total 750 000 euros", complète Arnaud Watine.
Les fonds ont permis de développer la plateforme et de démarcher davantage de producteurs. Kuupanda, dont le service technique est basé en Espagne, compte à présent 500 producteurs clients et souhaite atteindre la barre des 2 000 d'ici fin 2022. "Avoir un pied en Espagne nous permettra d'investir ce marché, apprécie l'entrepreneur. Nous voulons aussi nous rapprocher des acheteurs pour démocratiser la consommation locale."
Repères
Outil Saas de gestion pour les producteurs en vente directe
Céret (Pyrénées-Orientales)
Pablo Fernandez, président, 33 ans, Arnaud Watine, directeur général, 27 ans et Jorge Lucic, directeur général, 34 ans
SAS > Création en octobre 2019 > 11 salariés
CA 2021 : 100 000 €
Aptimiz mesure et analyse le temps de travail agricole
"Aptimiz aide les agriculteurs dans leurs prises de décisions", assure Simon Denonnain, cofondateur de la start-up créée en 2018 par trois fils d'agriculteurs. Ces derniers débutent avec un investissement de 80 000 euros en fonds propre avant de lever 250 000 euros en love money en 2019 pour lancer la commercialisation de leur application.
"Celle-ci permet à l'agriculteur de déterminer le revenu horaire de son activité. Après la saisie de la cartographie de sa ferme, nous pouvons lui dire le temps passé sur chaque tâche et sur chaque production", explique Simon Denonnain. La société, dont la solution est accessible à partir de 300 euros par an, estime pouvoir faire gagner jusqu'à 400 heures à l'année à un exploitant.
Côté distribution, Aptimiz privilégie deux réseaux. Déjà, des ventes en propre, mais également avec des partenaires, tels que les chambres d'agriculture et des coopératives. Pour la suite, Aptimiz prépare une nouvelle levée de fonds qui lui permettra de se développer sur le territoire pour toucher davantage d'agriculteurs.
Repères
Outil d'analyse du temps de travail en agriculture
Angers (Maine-et-Loire)
Fondateurs : Armand Sashot, président, 26 ans, Matthieu Carpentier, directeur général, 26 ans et Simon Denonnain, directeur général, 26 ans
SAS > Création en octobre 2018 > 10 salariés
CA 2021 : NC
Agriodor développe des parfums anti-insectes
Alors qu'elle est chercheuse en écologie chimique à l'Inare, Ené Leppick dépose plusieurs brevets sur un sujet précis : la relation entre les plantes et les insectes. Accompagnée de Camille Delpoux et d'Alain Thibault, elle fonde une entreprise pour déployer sa solution auprès du grand public.
"Nous développons des solutions de biocontrôle pour remplacer les insecticides. Ainsi, nous travaillons sur des parfums, car le sens numéro un des insectes est l'odorat", précise la cofondatrice Camille Delpoux. Agriodor étudie en effet les odeurs émises par les plantes puis celles qui sont perçues par les insectes.
"Nous collaborons avec cinq docteurs spécialisés dans des secteurs complémentaires. Côté cultures, nous intervenons surtout sur celles de betterave et de colza", complète-t-elle. La distribution est assurée par des partenaires, afin que les équipes d'Agriodor restent concentrées sur la R & D. Après une première levée de fonds fin 2021, la start-up prépare un nouveau tour de table afin d'intégrer sa solution à des machines agricoles.
Repères
Création de parfums
Rennes (Ille-et-Vilaine)
Alain Thibault, président, 65 ans, Ené Leppik, directrice générale, 42 ans et Camille Delpoux, directrice du développement, 35 ans
SAS > Création en janvier 2019 > 12 salariés
CA 2021 : NC
