L'entrepreneuriat, remède au chômage des jeunes?
Les repreneurs de demain?
S'il salue les dernières annonces, Jean-Jacques Dijoux, directeur général de l'Agefa PME, dont la mission est de promouvoir la formation professionnelle et l'apprentissage, voit plus loin.
"La création d'entreprise par les jeunes ne concerne pas seulement le monde universitaire. N'oublions pas les jeunes non diplômés ou issus de filières professionnelles, qui créent aussi de belles structures sans porter nécessairement de projet innovant, à l'instar des commerces de proximité."
Selon Dominique Lemaire, directeur de l'Ifag, école supérieure de management, le Gouvernement et les institutions devront rapidement s'atteler à un autre chantier de taille: celui de la reprise de sociétés. "Dans la tête des gens, entrepreneuriat rime seulement avec création d'entreprise. Or, les jeunes peuvent tout à fait être des acteurs de la reprise. Pour cela, il faut commencer par les former, ce qui est très peu le cas, aujourd'hui."
"Pourquoi ne pas créer une forme de "contrat d'apprentissage-transmission" entre cédants et jeunes entrepreneurs?", appuie, pour sa part, Jean-Jacques Dijoux. Autant de pistes encore en suspens qui seront peut-être explorées lors de la deuxième édition des Assises de l'entrepreneuriat, dont les conclusions sont attendues au courant du mois de septembre 2014.
Trois questions à
Jean-Pierre Boissin, coordonnateur national du plan Pepite
Le statut d'étudiant-entrepreneur a été présenté en juin pour une mise en oeuvre dès septembre. Où en êtes-vous?
Le réseau des Pepite est en ordre de bataille, même s'il y aura sûrement des difficultés de mise en oeuvre, au début. Ce qui m'inquiète le plus, aujourd'hui, c'est que nous n'avons pas eu le temps de mener des opérations de sensibilisation d'envergure et que peu d'étudiants ont été informés, au final.
Quel effet attendez-vous du plan national pour l'entrepreneuriat des étudiants?
Il va d'abord sensibiliser tous les étudiants à l'entrepreneuriat au sens large du terme. Le passage à l'acte ne concernera peut-être que 1 % à 2 % des étudiants, et ce n'est pas grave. L'essentiel est de donner à ceux qui le souhaitent les moyens d'y arriver.
C'est un gage de crédibilité vis-à-vis de leur famille, mais aussi des enseignants. Pour les autres, l'objectif est de leur transmettre le goût d'entreprendre, qu'ils travaillent par la suite dans une PME, une association ou la fonction publique. Le pari est, au bout du compte, de dynamiser l'économie à toutes les échelles.
Quelles sont les priorités, désormais?
Il faudra, bien sûr, mesurer l'incidence de ces mesures via un observatoire, qui sera prochainement créé. Ensuite, il me semble important de sortir du prisme de la grande entreprise et de réorienter les jeunes vers les PME, les plus grands créateurs de valeur de notre pays. J'aimerais pouvoir développer, également, un prêt d'honneur entrepreneur-étudiant avec bpifrance pour pallier les difficultés de financement les premières années. Les grandes entreprises pourraient aussi jouer un rôle prépondérant via du mécénat de compétence dans les Pepite.
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