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Le service aux entreprises grandit grâce au marché des PME

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Le service aux entreprises grandit grâce au marché des PME

Malgré une année 2013 morose, les enseignes du secteur du travail temporaire et de la formation ont su jouer sur la spécialisation pour tirer leur épingle du jeu. Elles profitent également d'un marché souvent délaissé par les mastodontes du secteur : celui des PME.

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La crise est passée par là. " Les périodes de faible croissance ne favorisent pas l'embauche d'intérimaires. Encore moins quand la confiance des chefs d'entreprise et le niveau de leurs carnets de commandes sont au plus bas ! ", explique François Roux, dg de Prism'emploi. De fait, selon le baromètre publié en janvier 2013 par cet organe représentatif des professionnels de l'intérim et du recrutement, l'emploi intérimaire a enregistré l'année dernière une baisse de 8,6 %.

Mais le ralentissement économique ne semble pas avoir impacté tous les acteurs de la même façon. Les cinq grands réseaux qui détiennent à eux seuls 80 % du marché de l'intérim (Adecco, Manpower, Randstad, Crit, Synergie) ont subi le contrecoup de la crise qui frappe leurs clients grands comptes. " Majoritairement succur­salistes et généralistes, ils ont moins bien résisté que les réseaux franchisés, de plus petite taille et plus spécialisés ", note Laurent Kruch, dirigeant de Territoires & Marketing, qui réalise des études de marché et d'implantation pour les franchises, les réseaux et les indépendants.

Les chiffres de l'intérim
En 2013, l'emploi intérimaire a enregistré une baisse de 8,6 % par rapport à 2012. Depuis deux ans, le nombre d'intérimaires diminue tous les mois. En 2012, le marché du travail a perdu 55 000 emplois intérimaires contre 45 000 en 2013. Et le nombre d'équivalents temps plein (intérimaires) s'élevait à 480 000. Les agences d'intérim, toutes formes confondues (6 900 en tout), emploient 20 000 permanents salariés.
Source : baromètre Prism'emploi - 28 janvier 2014


Les enseignes spécialisées résistent

La spécialisation semble donc être la clé du succès. L'enseigne Temporis, qui a poursuivi en 2013 son maillage territorial avec l'ouverture de 20 nouvelles agences, franchissant ainsi le cap des 100, envisage l'implantation sur Paris d'agences spécialisées en 2014. Le groupe Alphyr a, de son côté, créé deux enseignes distinctes. Lynx RH est dédié au recrutement en CDI, CDD et intérim de profils bac + 2 à bac + 5 dans les métiers de l'ingénierie, de l'informatique et du tertiaire. Alors qu'Aquila RH recrute des profils CAP à bac pour les secteurs du BTP, du transport et de l'hôtellerie-­restauration. Le groupe peut ainsi implanter, selon le contexte économique, une ou deux agences sur une même agglomération. Agri Intérim propose, pour sa part, ses services dans l'agriculture, le para-­agricole, le paysage et les travaux publics. La spécialisation peut aussi être une source d'économies car, comme le fait remarquer le dirigeant de Territoires & Marketing, " plus on se spécialise, moins on a besoin d'avoir pignon sur rue ". Ainsi, Aquila RH et Lynx RH ne s'installent pas en rez-de-chaussée mais en étage, où les loyers sont moins chers.

Toujours dans le service aux entreprises, les réseaux de formation reprennent des couleurs. " Après un début d'année 2013 marqué par l'attentisme des chefs d'entreprise, on a assisté à un déblocage massif des fonds de formation Agefos en fin de période ", constate Laurent Kruch.

C'est donc des PME qu'est venu le salut pour la formation, et notamment le coaching professionnel. " Tous les intervenants en coaching se battent pour les grands comptes. Ils n'imaginent pas qu'une PMI/PME puisse consacrer un budget à ce poste, confirme Jean-Louis Sabin, d'ActionCoach. Si, en 2013, une PME sur cinq rencontrait des difficultés, en parallèle, 15 % d'entre elles n'avaient jamais gagné autant d'argent ! ", affirme-t-il. Ce master franchisé, qui a importé le concept de coaching d'affaires en France en 2006, fonde son activité sur plusieurs constats. Un patron de petite structure, surtout en phase de croissance, manque souvent de recul quand il doit gérer tout à la fois son temps, son équipe et sa trésorerie. Par ailleurs, les jeunes entrepreneurs, n'évoluant plus, comme par le passé, dans le cadre d'entreprises familiales transgénérationnelles, sont de plus en plus souvent isolés.

" Et puis, les patrons de PME sont plus réactifs. Les résultats induits par le coaching, notamment au niveau financier, sont ainsi rapidement visibles. C'est donc plus gratifiant pour l'accompagnateur ", pointe Jean-Louis Sabin. Le secteur reste donc très attractif pour qui saura se positionner sur une clientèle de plus en plus demandeuse et lui proposer ses prestations au bon moment, c'est-à-dire lorsque l'entreprise est en phase de croissance plutôt qu'en phase de doute. Selon les études de Territoires & Marketing, un franchisé spécialisé sur le coaching réalise en moyenne un chiffre d'affaires compris entre 100 000 et 155 000 euros par an, pour un apport personnel assez faible et peu de charges. L'activité ne nécessite pas en effet de posséder un local en propre. Seuls 15 à 20 % des franchisés disposent d'un bureau et, dans ce cas, ils s'adjoignent les services d'une assistante.


Élargir la gamme de services

Après le passage à vide de 2013, le cabinet Xerfi entrevoit de bonnes perspectives dans le recrutement et le conseil RH pour 2014. Telle est la conclusion de son étude sur le marché du recrutement et du conseil en ressources humaines à l'horizon 2015. Les départs massifs à la retraite, les réorganisations de plus en plus fréquentes des structures, la mondialisation croissante favorisant les mouvements et la montée en puissance des NTIC devraient constituer, selon lui, de solides facteurs de soutien. Tendance confirmée par François Peltier, directeur associé d'Actas Consultant et expert auprès de la Fédération française de la franchise (FFF), qui table sur une reprise de 4 à 5 % du marché en Europe et en France.

L'expert brosse le portrait de ce que devront être les futures agences d'intérim : " Il leur faudra passer d'une logique purement métier à une logique de gestion de compétences. Elles devront élargir leur offre en proposant de nouveaux services, comme le management de transition, l'évaluation professionnelle (bilans de compétence), le détachement en temps partagé ou la mise à disposition de techniciens RH spécialisés, en droit social par exemple, pour accompagner la mise en place des plans sociaux. Les cabinets qui ont déjà opté pour ce positionnement reçoivent déjà énormément de demandes ", affirme-t-il. Les agences devront, par ailleurs, posséder dans leur vivier des cadres rompus au management inter­générationnel, comme le souligne Franck Berthouloux, consultant chez Adventi Franchise et membre du collège des experts de la FFF : " Les membres de la génération Y commencent à accéder à des postes à responsabilité et ont à manager des collaborateurs plus âgés, ce qui peut provoquer des frictions au sein des équipes. À l'inverse, des managers plus âgés doivent composer avec les comportements de la génération Y, cette dernière ayant un rapport différent au travail, au temps ou à la hiérarchie ", décrypte-t-il. Des collaborateurs plus volatils en effet, " capables de venir travailler pendant quelques jours et d'annoncer, par simple SMS, qu'ils ne viendront pas le lendemain ! " Quand ils deviennent eux-mêmes salariés en agences d'intérim, ils attendent de meilleures conditions de travail, de perspectives d'évolution et de formation. " D'autant que les périodes d'intégration des collaborateurs des entreprises de travail temporaire (ETT) sont de plus en plus courtes ", déplore le dirigeant de Territoires & Marketing.

Un regain de confiance

Des préoccupations assez proches de celles des franchisés. En période de crise, ces derniers attendent de leur franchiseur un net soutien, tant au niveau de la formation, notamment en e-learning, qu'au niveau de l'apport en business ou de l'animation de réseau. Dans ce domaine, les enseignes du secteur commencent d'ailleurs à se doter d'outils d'animation de points de vente, comme Compliantia, logiciel canadien largement répandu dans les pays anglo-­saxons et déjà adopté en France par les secteurs de la location de véhicules et de la restauration. Enfin, dernière attente mais non des moindres, un allégement des royalties serait le bienvenu. Autrefois envisagées comme ultime recours, les "boîtes d'intérim" bénéficient aujourd'hui d'un regain de confiance. Selon une étude récente de Prism'emploi, près de la moitié des personnes se déclarant en recherche active d'emploi faisaient confiance aux agences de recrutement. De leur côté, les salariés ­estiment que les agences sont proches des entreprises. C'est le cas pour 31 % des personnes en CDD ou en CDI, et pour 44 % des personnes travaillant en intérim. Reste que les ETT doivent aussi se méfier d'un retournement de l'opinion publique, de plus en plus inquiète des ­dérives du "détachement" ­d'intérimaires venus des pays de l'Est.

{Témoignage}
Georges Druon, franchisé ActionCoach

Faire de son passé professionnel un atout. C'est ce qu'a fait Georges Druon, franchisé ActionCoach à Paris depuis 2009 : " Ayant évolué pendant toute ma carrière à des postes-clés, en tant que contrôleur de gestion ou directeur administrateur et financier, j'ai préféré m'orienter vers le coaching d'affaires plutôt que vers le coaching purement comportemental ", explique-t-il. Ses clients sont donc des dirigeants de TPE et de PME, plutôt que des cadres supérieurs de grosses sociétés. " Il y encore beaucoup d'entreprises - entre 1,5 et 5 millions d'euros de chiffre d'affaires - dans lesquelles le dirigeant se retrouve esseulé et vite démuni, surtout en phase de croissance ", affirme Georges Druon. Le franchisé les aide, lors de sessions hebdomadaires d'une heure, sur place ou par téléphone, à retrouver la maîtrise des fondamentaux du management en matière de stratégie, de gestion des priorités, de financement, de distribution et de développement commercial. " C'est un travail dans lequel une bonne connaissance de toutes les fonctions de l'entreprise est indispensable, car chaque session donne lieu à l'établissement, par le coaché lui-même, d'objectifs chiffrés d'amélioration de son business. Il convient donc de ne pas se tromper ", prévient le coach. Et pour cela, les franchisés de l'enseigne sont eux-mêmes suivis... par un coach ! " Actuellement, le mien est Australien ", glisse Georges Druon. L'art de boucler la boucle.

Action Coach

Activité : Coaching d'affaires
Raison sociale :
SAS Sésame Développement
Ville : Paris (Ier)
Dirigeant :
Georges Druon, 60 ans
Année de création : 2009
Effectif : 1 personne
CA 2013 : NC

 
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