Une PME sur deux a restreint ses investissements en 2008
Face à la crise, un patron de PME sur deux s'est “auto-censuré” dans ses demandes de crédit et donc dans ses investissements. C'est ce qui ressort d'un baromètre commandé par KPMG et la CGPME.
Je m'abonnePrès d’un dirigeant de PME sur deux (48%) a restreint ses demandes de crédits auprès des banques et donc ses investissements. C’est ce qui ressort de la première édition du baromètre sur le financement et l’accès au crédit des PME, commandé par le cabinet KPMG et la CGPME et publié ce jour*. «Je ne pensais pas que ce chiffre serait aussi important, a reconnu Jean-François Roubaud, président de la CGPME. Je m’inquiète des conséquences à moyen terme sur la compétitivité des entreprises».
Le baromètre a par ailleurs révélé que pas moins de 87% des patrons de PME interrogés se déclaraient “inquiets face à la crise”. Un pourcentage qui grimpe à 94% s’agissant des PME qui emploient de 50 à 99 salariés. «Ce chiffre confirme que les plus petites entreprises sont le plus touchées par la crise. Ce sont elles qui sont le plus fragiles, notamment en raison de problèmes de fonds propres…», analyse Jean-françois Roubaud. S’agissant plus particulièrement de leur relation avec le milieu bancaire, 80% ont déclaré redouter un durcissement “important” de l’accès au crédit.
Si les patrons de PME portent un regard pessimiste sur le contexte économique, en revanche, ils sont un peu plus optimistes quand à l’impact de la crise sur leur propre entreprise : un tiers “seulement” (32%) estime que la crise a - à ce jour - un impact “très ou assez important” sur leurs conditions d’accès au crédit. «Les entreprises affichent des bilans 2008 qui ne sont pas franchement mauvais, rappelle Jacky Lintignat, directeur général de KPMG. Seul le dernier trimestre a été mauvais et finalement c’est la projection qu’ils font de ce dernier trimestre sur l’année 2009 qui inquiète les patrons de PME». Autre nuance importante que souligne l’enquête et que rappelle Jean-françois Roubaud : «Tous les patrons de PME sont inquiets face à la crise, mais tous les secteurs ne sont pas, à ce jour, touchés. Il faut rétablir la confiance. C’est là l’élément-clé de la reprise…»
* Ce baromètre a été réalisé par l’Ifop en février dernier auprès de 403 dirigeants de PME de 10 à 500 salariés. Les résultats seront réactualisés et publiés trimestriellement.