Un dirigeant de PME sur deux accède à une formation au moins une fois par an
Une enquête de l'association Ariane Compétences & Management / TNS Sofres sur la formation professionnelle continue des cadres et dirigeants, a été publiée mercredi 8 octobre.
Je m'abonnePlébiscitée par la quasi-totalité des cadres et dirigeants, la formation continue est moins fréquente dans les PME. Voilà le premier enseignement de l'enquête de l'association Ariane Compétences & Management / TNS Sofres sur la formation professionnelle continue des cadres et dirigeants, publiée mercredi 8 octobre. En effet, elle est jugée utile par 91 % des personnes interrogées. Cependant, seulement 54 % des cadres et dirigeants des PME accèdent à une formation au moins une fois par an, contre 75 % dans les grandes entreprises.
Les PME n’affichent pas les mêmes priorités que les grandes entreprises. Ainsi, on observe que la motivation "faire face aux évolutions de votre entreprise" est davantage présente dans les PME que dans les grandes entreprises (47 % contre 36 %).
La dimension stratégique du "management" n’apparaît pas comme prioritaire pour l’ensemble des interviewés (80 %). En effet, pour une large majorité des cadres et dirigeants, "management" rime avec "gestion des hommes", et non avec "stratégie de l’entreprise". Les attentes de formation concernent surtout le développement des compétences personnelles, alors que toutes les techniques de développement de l’entreprise (langues, commercial, finances, R&D... ) apparaissent en retrait.
Les cadres et les dirigeants affichent une grande satisfaction à l’égard des prestations de formation continue. Toutefois, ils jugent l’offre opaque et mal adaptée aux contraintes de temps et d’argent. Si 97 % se déclarent satisfaits de la formation reçue, 1 sur 6 ne sait pas à qui s’adresser et 1 sur 3 identifie mal les prestations offertes. En outre, le manque de temps et le coût des formations constituent pour les PME les freins principaux.
Ariane - C&M émet des propositions afin de promouvoir la formation professionnelle continue. D'abord, il faudrait inscrire dans un texte législatif le caractère stratégique de la formation professionnelle continue des cadres et dirigeants, afin de l’imposer comme une priorité dans les textes réglementaires qui interviendront à l’avenir dans ce domaine. Ensuite, l'association propose de soumettre à une évaluation parlementaire périodique les résultats des actions engagées dans le cadre du système de la formation professionnelle continue et de définir avec toutes les instances concernées au niveau de chaque Région une politique de la formation continue répondant explicitement aux attentes des entreprises et des individus notamment des cadres et dirigeants.
Autres idées : mutualiser la collecte des fonds collectés au plan national en supprimant les interventions des OPCA et affecter ces fonds de la formation sur une base régionale, en répondant prioritairement aux besoins des PME. En outre, Ariane Compétences & Management suggère également de constituer avec le concours des OPCA régionaux un réseau d’accompagnateurs des PME, capables de les aider dans la conception et la réalisation des plans de formation et de leur mise en oeuvre et dans leurs rapports avec les prestataires de formation pour en adapter le contenu et les méthodes à la situation spécifique de chacune d’entre-elles. Selon l'association, il s'avérerait judicieux aussi, d'assortir l’effort de formation professionnelle continue des PME (moins de 250 salariés) d’un crédit d’impôts (dans la limite de 1,5 % de la masse salariale) et d'instaurer une procédure d’agrément obligatoire des prestataires de formation continue, afin de garantir leurs compétences et leur lisibilité.
Enfin, il lui semblerait intéressant d'inclure dans tous les programmes de formation des cadres et dirigeants, notamment ceux des PME, des modules sur la création, la reprise et le développement des entreprises et de créer un Observatoire de la formation professionnelle continue, chargé de faire la synthèse de l’activité du système et d’en évaluer les résultats par rapport aux priorités définies sur le plan économique, social et pédagogique.
*Suite à une enquête qualitative préliminaire, l’enquête quantitative a été réalisée par téléphone entre le 21 avril et le 16 mai 2008, auprès d’un échantillon représentatif de 601 interviewés dont 444 dirigeants et 157 cadres managers d’entreprises de plus de 20 salariés.