Et pourtant, le business ne reste-t-il la priorité ?
Sans A, média et agence spécialisée qui raconte l'histoire des sans-abris, est rentable... Engagement et business ne sont pas incompatibles. Quel plaisir peut-on trouver à se lever tous les matins en se disant qu'on contribue à abimer un peu plus la planète et les hommes ? D'autant plus que les formes d'engagement sont multiples : il y a la protection de l'environnement, mais aussi l'engagement envers les collaborateurs eux-mêmes grâce au bien-être au travail. Dans le monde de la communication, beaucoup d'agences ont souffert du mouvement "Balance ton Agency", avec des accusations de harcèlement, entre autres. Aujourd'hui, peu veulent travailler avec elles. Aussi, ne pas être dans une logique vertueuse amène nécessairement à des problèmes économiques et sociaux.
Donc, désormais, toute entreprise doit intégrer dans sa stratégie une notion d'engagement, comme elle prévoit des projets d'export, de lancements de services, de rachats, etc. ?
C'est notamment ce que propose la loi Pacte avec les entreprises à mission et leur raison d'être. Aujourd'hui, il est nécessaire de s'interroger : quelle est la raison d'être d'une entreprise ? Faire de l'argent d'accord, mais quoi d'autre ? Nous, chez Sans A, notre raison d'être est de rendre visibles les invisibles et de faire en sorte que les citoyens s'engagent. Nous voulons aussi être profitables.
Toutes les entreprises devraient être dans cette logique-là. De plus il y a un argument économique : le fait de dire qu'on est une entreprise engagée, que l'on fait partie d'un mouvement, cela permet de se démarquer de ses concurrents, de fidéliser ses collaborateurs, d'attirer les nouvelles recrues. Ce genre d'entreprise ne se bat pas uniquement pour sa rentabilité financière, mais parce qu'elle a un impact concret, réel et mesurable sur la société.
Une entreprise qui s'engage doit-elle alors le mettre en avant, communiquer dessus ?
C'est le grand mal français : la générosité pudique. Les Français sont généreux, il faut arrêter de croire le contraire. Et on devrait justement célébrer la générosité car c'est montrer le bon exemple. De même, les actions d'une entreprise ne devraient pas être pudiques. S'il y a une vraie volonté de sa part, un vrai impact, une vraie mission, on n'est plus de l'ordre du social ou green washing. Celles qui trichent, d'ailleurs, se font généralement vite reprendre
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