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4 start-up d'avenir repérées par Céline Lazorthes

Publié par Maëlle Becuwe le

Chef d'entreprise a demandé à Céline Lazorthes de désigner les start-up les plus disruptives du moment, celles qui deviendront, selon elle, les licornes de demain. Les voici.

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L'édito de Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi

Tenir, Réunir, Résister, Partager, Éduquer, Lutter, Agir... Tant de verbes constituant autant d'attitudes sont à juste titre proposés depuis le vendredi 13 novembre 2015, jour où, l'espace de plusieurs heures terribles, Paris, ville lumière, s'est éteinte sous le feu de la barbarie et du fanatisme. Il en manque un selon moi : le verbe Entreprendre.

Puisqu'il s'agit de ne pas plier sous la menace de la terreur, de croire dans notre capacité collective à aller de l'avant, de défendre un mode de vie que nous choisissons et de préserver un vivre ensemble sans lequel nul progrès n'est possible, l'audace d'entreprendre peut constituer un formidable levier d'action.

Je suis convaincue qu'entreprendre est l'un des plus sûrs moyens de constituer un socle à la tolérance et au vivre ensemble. Oui, entreprendre, c'est l'opportunité de construire une collectivité tolérante, bienveillante, à l'écoute de tous et qui avance. Une équipe à l'image de la France et du monde que nous voulons : fraternelle, égale et libre.

Pumpkin, le pionnier du paiement mobile

Payer n'importe qui en ne connaissant que son numéro de téléphone ou d'être son ami sur le réseau social Facebook. Tel est le concept développé par Hugo Sallé de Chou, Constantin Wolfrom et Victor Lennel, et de leur application, Pumpkin, lancée en septembre 2014. En cette période de rentrée scolaire, ils trouvent leurs premiers utilisateurs chez les étudiants et leurs associations. Ces dernières, en se créant un compte, peuvent ainsi récolter les cotisations ou les participations aux événements qu'elles organisent.

En février, ils ont déjà séduit 5 000 personnes et réfléchissent à de nouvelles fonctionnalités, B2B. "On a d'abord créé une surcouche d'encaissement destiné aux comptes d'associations et de petites entreprises, puis un plugin pour l'e-commerce et, enfin, une solution de paiement pour les professionnels en mobilité, artisans ou livreurs par exemple", relate Hugo Sallé de Chou. En 11 mois, ils ont convaincu 30 000 utilisateurs, géré 1M€ de transaction et ils entendent y ajouter un autre million d'ici fin janvier. Grâce à leur commission de 1 à 2 % sur les transactions, ils prévoient ainsi de réaliser 50k€ de CA en 2015, et 500k€ en 2016.

Mais leur ambition se concentre aujourd'hui sur les particuliers. Car leurs plus grands concurrents demeurent les chèques et le liquide ! Pour cela ils développent des partenariats avec d'autres solutions en ligne comme Tricount qui permet de faire ses comptes entre amis, et envisagent de nouvelles fonctionnalités comme l'accès à une carte de paiement. En attendant que le mobile remplace, dans l'esprit de la population, le portefeuille.

Repères: Pumpkin/ Paiement mobile/ Lille (Nord)/Hugo Sallé de Chou (27 ans), Constantin Wolfrom (25 ans), et Victor Lennel (24 ans) /SAS / Création en octobre 2014/ 12 sal. / CAp 2015 50k€/ @pumpkin_app

Costockage, le Airbnb du stockage

Alors qu'il travaille auprès d'un fonds d'investissement en capital-risque, Adam Levy Zauberman assiste à la déferlante de l'économie collaborative. Lui-même se lance sur ce créneau en lançant, fin 2012, costockage, un service de location d'espace de stockage entre particuliers. "On a inventé le nom mais aussi le concept, rappelle-t-il. On a donc eu quelques défis à relever."

Le premier : l'assurance, car aucune offre n'est adaptée à leur modèle. Il développe, avec un assureur partenaire, un contrat protégeant à la fois les biens entreposés - pour le locataire - mais aussi l'espace - pour l'hébergeur. Six mois plus tard, le site est lancé, et un nouveau challenge se dresse devant le créateur et son associé Mickael Nadjar : faire connaître ce service inédit. Une étape décisive pour convaincre les propriétaires de louer leurs espaces disponibles et pour attirer les locataires, et réussie.

Aujourd'hui, 35 000 recherches sont effectuées sur le site chaque mois, 100 000 m² de stockage sont mis à disposition. Costockage, qui se rémunère par une commission de 15 à 20 %, a multiplié son CA par sept entre 2014 et 2015. Et les dirigeants prévoient de réaliser 2M€ de volume d'affaire entre octobre 2015 et octobre 2016 grâce, notamment, à l'ouverture du service aux professionnels depuis septembre dernier. Après une première levée de fonds de 300k€ en septembre 2014, ils bouclent en ce moment leur deuxième tour de table, de 1,5M€ cette fois, afin de déployer leur offre à l'international, avec comme pays cibles le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Benelux.

Repères : Costockage / Location collaborative d'espace de stockage / Paris (XVe) / Adam Levy Zauberman, 28 ans et Mickael Nadjar, 32 ans / SAS / Création en novembre 2012 / 6 sal. / CA 2014 : NC / @Costockage

Les bonnes recettes de Zenchef

Le 4 novembre dernier, 1 001 menus est devenu ZenChef. Un changement de nom qui illustre le virage opéré dans l'activité de l'entreprise il y a quatre ans. Au départ, 1 001 menus est un annuaire en ligne de carte restaurant lancé en janvier 2011 par Xavier Zeitoun et ses deux associés, Thomas Zeitoun et Julien Balmont. Mais ce service se heurte au difficile référencement et à la forte concurrence d'acteurs comme Trip Advisor ou les Pages jaunes.

Les trois dirigeants changent donc d'activité et proposent, en janvier 2012, une nouvelle offre, B2B cette fois. "Nous avons observé que les restaurateurs étaient confrontés à un problème de visibilité sur internet et qu'ils n'avaient, en général, ni le temps ni les compétences techniques pour la développer", indique Xavier Zeitoun. Pour 30€ par mois, leurs clients peuvent donc, à partir de la plateforme ZenChef, mettre à jour en une fois toutes les informations les concernant sur les différents sites de référencement. Tout de suite, une centaine de restaurateurs adhèrent, validant ainsi le nouveau business model de la start-up.

Depuis, elle propose un service complet de gestion de sa visibilité et de sa communication en ligne grâce, notamment, à un outil de création de site internet directement depuis la plateforme et à une interface CRM. Son service passe à 99 € par mois pour l'offre complète, et ses clients de 600 restaurateurs fin 2013, à 1 200 fin 2014 et à 2 500 aujourd'hui en France, mais aussi au Royaume-Uni et en Espagne. Son CA devrait atteindre 2M€ cette année, après une croissance de 150 % en un an. Leur troisième levée de fonds, finalisée début novembre a atteint 6M€ et pourrait permettre à ZenChef d'atteindre ses objectifs : 25 000 restaurateurs utilisateurs et plus de 20M€ de CA à l'horizon 2018.

Repères: 1 001 menus / Nom commercial : Zenchef / Éditeur de logiciel Saas / Paris (IIe) / Xavier Zeitoun, 29 ans, Thomas Zeitoun, 39 ans et Julien Balmont, 32 ans / SAS / Création en novembre 2010 / 45 sal. / CA 2014 800k€/@ZenchefFR

Selectionnist, coqueluche des lectrices

La start-up Selectionnist, fondée en 2013, est devenue la nouvelle coqueluche des magazines féminins. Déjà téléchargée plus de 130 000 fois, l'application mobile fait le pont entre journaux prescripteurs de tendances et marques. Concrètement, elle permet aux lectrices de retrouver en temps réel sur la Toile les produits repérés à travers une trentaine de titres partenaires (Elle, Marie Claire, Biba, etc.). Elles n'ont pour ce faire qu'à scanner avec leur smartphone la page qui les intéresse.

Créé en 2013 par Lara Rouyres et Tatiana Jama, le site répertorie désormais près de 120 000 références dans divers univers (mode, beauté, parentalité, décoration, culture). La force du modèle de la jeune entreprise parisienne réside à la fois dans sa technologie innovante de reconnaissance visuelle et dans sa très forte imbrication avec les magazines partenaires tant du point de vue éditorial que publicitaire. "Nous permettons aux éditeurs de presse de rendre leur inventaire publicitaire connecté de manière totalement exhaustive. Parallèlement, nous travaillons avec une cinquantaine de marques (L'Oréal, La Redoute, Adidas, Swatch) sur la digitalisation de leurs campagnes sur ces titres (ex : renvoi vers le site marchand, le jeux-concours ou l'adresse d'une boutique, etc.)", explique Lara Rouyres.

Commissions à la performance, analyse des comportements d'achat, calcul de ROI... Selectionnist, qui emploie 13 personnes, propose ainsi des offres à la carte pour un chiffre d'affaires non communiqué. Après avoir levé deux millions d'euros et rejoint l'accélérateur "Hub start-up" de Bpifrance en 2015, les deux trentenaires songent désormais à l'international. Un rêve qui devrait d'abord se concrétiser en 2016, par un second tour de table.


Repères: Selectionnist (Raison sociale : Selectionn) / E-commerce / Forme juridique : SAS / Création : 2013 / Lara Rouyres, 32 ans et Tatiana Jama, 32 ans / Effectif : 13 personnes / CA 2014 : NC / @Selectionnist
Maëlle Becuwe

Maëlle Becuwe

Journaliste

Arrivée à la rédaction de Chef d’entreprise début 2014, je suis au quotidien l’actualité des PME pour notre magazine mensuel et notre site [...]...

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