La revue de presse éco de la semaine (10 au 14 décembre)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? La rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 10 au 14 décembre 2018 : gilets jaunes, croissance, blockchain, fiscalité des entreprises, vente en ligne et French Tech.
Je m'abonneL'inquiétude du patron de la CPME
"Nous sommes très inquiets." Dans une interview au Journal du Dimanche, François Asselin, président de la CPME partage ses craintes pour les TPE et PME alors que le mouvement des gilets jaunes perdure et que la contestation ne semble pas faiblir. "L'activité de beaucoup de nos adhérents est perturbée. Une entreprise sans recettes, c'est comme un ménage sans ressources. [...] La fin de l'année va être très compliquée pour nombre d'entre elles, notamment les TPE", explique-t-il. Une crainte justifiée notamment par l'impact du mouvement sur l'activité des entreprises.
François Asselin demande aussi un geste au gouvernement pour aider les TPE et PME à traverser cette période délicate. "Nous demandons un report des échéances fiscales et sociales pour accompagner ceux qui sont en difficulté", ajoute-t-il, faisant savoir qu'il avait demandé à Bruno Le Maire de réactiver la cellule de continuité économique, mise en place après les inondations dans le sud de la France.
S'exprimant avant les annonces d'Emmanuel Macron, lundi 10 décembre 2018, François Asselin réagit aussi à la défiscalisation de la prime de fin d'année versée par les entreprises sur la base du volontariat estimant que les patrons l'avait "proposé en décembre 2017". "Mais il y a des entreprises qui n'auront pas les moyens de la verser, notamment celles qui sont touchées par la situation actuelle".
La mobilisation des gilets jaunes coûtera 0,1 point de croissance
Les conséquences du mouvement des gilets jaunes s'annoncent puissantes. D'après Bruno Le Maire, invité de RTL lundi 10 décembre 2018, la croissance de l'économie française ne sera que de 0,3 % au dernier trimestre contre 0,4 % espéré. Pire, la Banque de France annonce une progression du PIB de seulement 0,2 % sur les trois derniers mois de l'année. D'après les analystes de la Banque de France, cités par Les Échos, "l'activité des services décélère sous l'effet du mouvement actuel. Les transports, la restauration et la réparation automobile régressent, ainsi que l'hôtellerie".
Par ailleurs, le ministre de l'Économie a rejeté l'idée d'un moratoire sur le prélèvement à la source alors que la crainte d'une baisse de salaire visible dès janvier 2019 sur la feuille de paie des salariés ne fasse qu'augmenter la colère des gilets jaunes.
Gilets jaunes : les banques vont aider les artisans et commerçants
Face à la grogne des gilets jaunes sur le pouvoir d'achat, Emmanuel Macron a reçu les banques françaises mardi 11 décembre 2018. Si elles se sont engagées à ne pas augmenter leurs tarifs pour les particuliers en 2019 et à plafonner les frais d'incidents bancaires pour les personnes les plus fragiles, les banques se sont également vues demander un geste pour les artisans et commerçants dont l'activité est touchée par le mouvement de contestation. Emmanuel Macron a incité les banques à accompagner les artisans, commerçants et TPE "qui sont le plus durement touchés par la crise actuelle, les blocages et les dégradations".
Selon La Tribune, elles avaient déjà fait savoir deux jours auparavant qu'elles examineraient "avec bienveillance et au cas par cas les situations d'artisans, des commerçants et des entreprises impactées dans leurs activités" pour leur proposer des solutions appropriées.
La France, future "blockchain nation" ?
2019, l'année de la blockchain ? C'est en tout cas ce que souhaite Jean-Michel Mis, député LREM et co-rapporteur de la mission d'information sur la blockchain. Le rapport sur le sujet dévoilé mercredi 12 décembre 2018 plaide notamment pour accompagner l'émergence de la blockchain. Pour cela les parlementaires proposent de "flécher 500 millions d'euros sur trois ans" en faveur de cette technologie naissante. D'après Les Échos, ce montant proviendrait d'un redéploiement de crédits existant accordés par l'Agence nationale de la recherche (ANR) et Bpifrance.
L'objectif affiché est de faire de la France une nation leader dans l'émergence de l'écosystème de la blockchain et éviter de revivre le retard français en matière d'intelligence artificielle. L'autre co-rapporteur de la mission, Laure de la Raudière (député LR) précise : "La France doit définir une stratégie d'État autour de la blockchain". Une démarche qu'ils proposent d'orienter vers les administrations en concertation avec les entreprises de l'industrie, des finances et des services.
Les entreprises françaises moins taxées que par le passé
Les entreprises de l'Hexagone sont moins taxées par l'État indique Le Figaro. L'imposition sur les résultats commerciaux a connu une baisse de deux points par rapport à l'an passé. Il atteint un niveau de 60,4% selon une étude conjointe de PwC et de la Banque mondiale.
Une baisse imputable à la diminution de l'impôt sur les sociétés décidées durant quinquennat Hollande : "En 2017, pour les PME, l'IS a été abaissé de 33,33 % à 28 % sur les 75 000 premiers euros de bénéfices. La pression fiscale sur les sociétés reste néanmoins la plus élevée des pays développés et d'Europe" nuance le quotidien. De même, selon le rapport, la France est classée 55e sur 190 États en matières de prélèvements obligatoires.
Seules 17 % des entreprises vendent sur le web
Un nouvel indicateur tangible de la fracture numérique subie par les TPE et PME françaises. D'après le baromètre du numérique édité par la Direction générale des entreprises (DGE) et relayé par Les Échos, elles semblent accuser un certain retard en matière de vente en ligne. Moins d'une entreprise sur cinq vend ses produits et services sur la toile. Un paradoxe dans la mesure où ces mêmes sociétés sont plus de la moité à déclarer effectuer leurs achats sur le web.
Une tendance qui s'explique par de faibles investissements en matière de vente en ligne, selon une étude de l'Afnic : "83 % des répondants dépensent moins de 1 000 euros par an pour assurer leur présence sur Internet", précise le quotidien économique en pointant également le manque de technicité informatique comme un frein majeur.
La French Tech opère sa mue
Cinq ans après sa création, la French Tech va opérer un repositionnement annonce Les Échos. Des changements globaux vont être engagés dans le cadre de la publication récente des appels à projet destinés aux villes et communautés désirant obtenir le label de la mission des acteurs français de l'économie numérique.
"En France, les villes motrices de la mission ne s'appelleront plus "Métropoles", mais "Capitales". Alors que 13 villes sont actuellement labellisées, la French Tech ne devrait cependant en retenir que dix", pointe le journal. Autre changement notable au niveau de la gouvernance. La présence de dirigeants dans la gouvernance d'une entité French Tech devra être prégnante : "25% des sièges peuvent être attribués à des personnes de l'écosystème des start-up n'étant pas fondateur ou dirigeant d'une jeune pousse."