Les jours fériés en mai, une catastrophe pour les entreprises ?
Cette année, le mois de mai devrait ravir les salariés puisqu'ils profiteront de 4 jours fériés : fête du travail, armistice, ascension et pentecôte. Certains en profiteront pour poser des RTT, solder leurs congés et ainsi s'octroyer une pause bien méritée. Et comme chaque année, se pose la question du coût de ces jours non travaillés sur l'économie nationale.
Mai : un mois gruyère
Avec ses 17 jours de travail, Mai 2015 établit un record inégalé depuis 1972. En ajoutant la possibilité d'étendre son repos la semaine de l'ascension, par la combinaison d'un jour de congé et éventuellement une demi-journée de RTT, alors certains français se verront travailler moins de 16 jours. Si ceux là se réjouissent, d'autres s'offusquent et militent pour un meilleur équilibre tout au long de l'année.
Et pourtant, le mois de mai 2014 comptait également 4 jours fériés. En quoi cette année est-elle pire alors? Tout simplement car le calendrier en a décidé ainsi. En effet, ce mois-ci comportera non pas quatre weekends comme en 2014 mais cinq. Avec ou sans jours fériés, il y avait fort à parier que les jours travaillés seraient moindres. Mai 2015 devient subitement moins terrifiant pour notre PIB. D'autant plus que les jeudis 1er mai et 8 mai 2014 donnaient d'avantages d'opportunités de ponts l'an passé.
Plus de loisirs, moins de production
Estimé à deux dixièmes de point de PIB, soit environ 5 milliards d'euros, l'impact du mois de mai sur la production est réel. Mais sur ce plan, toutes les entreprises ne sont pas égales. Les grandes entreprises qui planifient leur production pourront accorder le pont à leurs employés car la chute de productivité aura été grandement anticipée. En revanche, les PME auront plus de mal à respecter les délais et devront pallier ce qui s'apparente plus à une désorganisation du travail qu'à une réelle inactivité.
Ce qui nuit à l'un profite à l'autre. Ainsi, la restauration, l'hôtellerie et le tourisme enregistreront une hausse d'activité qui s'élèverait à 3 milliards d'euros. Les effets des jours fériés sont donc à nuancer et leur impact devrait être pondéré sur toute l'année : 2015 compte un jour ouvré de plus que 2014.
Les français ne sont pourtant pas privilégiés
Avec 11 jours de repos forcés, la France se situe dans la moyenne mondiale. Ainsi les français disposent d'autant de jours non travaillés que les chinois, les danois, les suédois. En matière de congés, encore une fois la France est ex aequo avec la Suède.
Julia Prunel
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