Démission de Macron : ce qu'en pensent les patrons
Emmanuel Macron a démissionné ce mardi 30 août 2016. Il a quitté ses fonctions de ministre de l'Économie pour se consacrer à la construction d'un projet "qui serve uniquement l'intérêt général". Premières réactions côté patronal.
Je m'abonneFin du suspense. Emmanuel Macron n'est officiellement plus le ministre de l'Économie, de l'industrie et du numérique depuis ce mardi 30 août 2016. Si plusieurs médias l'annonçaient déjà dans l'après-midi, c'est vers 18 heures, après un entretien à l'Élysée avec François Hollande, qu'il a confirmé l'information, au travers d'une conférence de presse. Un discours où il explique les raisons de sa démission et se projette vers l'avenir. "Je souhaite aujourd'hui entamer une nouvelle étape de mon combat, et construire un projet qui serve uniquement l'intérêt général", a-t-il notamment affirmé.
Un discours (début d'acte de candidature disent certains) où, accomplissant le bilan de ses années à Bercy, il a notamment souligné, au plan international, "l'incroyable réussite de la FrenchTech, qui a permis de faire émerger partout sur notre territoire une nouvelle génération d'entrepreneurs".
Il s'est aussi réjoui - avant de revenir sur des faillites et pertes d'emplois, qu'il n'a pu éviter - d'avoir réussi sur le plan national "en libérant de nombreux secteurs grâce à la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques" et "en soutenant les entrepreneurs, et particulièrement les PME, les artisans et les petits commerçants".
"Bon ministre" pour Gattaz, moins pour d'autres
Une nouvelle à laquelle les patrons ont commencé à réagir dans l'après-midi. Interrogé lors de l'Université d'été du Medef, qui s'est ouverte aujourd'hui, Pierre Gattaz, président de l'organisation patronale, estime sur BFMTV que Macron a été "un bon ministre de l'Économie". "Il connaît l'entreprise, le numérique, le monde, la mondialisation, il est international, il a travaillé dans une entreprise", a-t-il précisé. Il faudra pour le remplacer "quelqu'un qui est proche des entreprises, idéalement qui vient du monde entrepreneurial", a-t-il ajouté sur Francetvinfo.
Selon Le Figaro, qui révèle ce 30 août les résultats d'un sondage réalisé par Odoxa et Coriolink les 25 et 26 août derniers, c'est Emmanuel Macron qui, pour les Français, ferait le meilleur entrepreneur. 37 % d'entre eux se prononcent du moins en ce sens. L'ancien ministre de l'Économie devance ainsi Arnaud Montebourg, puis Bruno Le Maire et Alain Juppé, ex aequo.
De son côté, la CGPME, dans un communiqué, "prend note du départ du gouvernement d'Emmanuel Macron" (c'était avant l'annonce officielle). Pour l'organisation patronale, il "était un interlocuteur à l'écoute des préoccupations des PME. Pragmatique sur les questions économiques et sociales il s'est ainsi largement mobilisé, malheureusement sans succès, pour que le plafonnement des indemnités prud'homales devienne obligatoire".
Elle revient sur ses réussites : "le suramortissement sur l'investissement industriel, dont Emmanuel Macron est à l'initiative, porte déjà ses fruits''. Mais aussi sur ses échecs : "sa Loi en faveur de la modernisation de l'économie aura peu d'impact sur l'économie réelle, certaines mesures comme celles sur l'ouverture dominicale des commerces n'étant pas, c'est le moins que l'on puisse dire, synonyme de simplification", affirme le communiqué.
Autre son de cloche du côté d'Ethic, mouvement de réflexion et d'actions patronal présidé par Sophie de Menthon. "Même si la loi Macron a été très insuffisante et même si la loi Travail a été navrante, il n'en demeure pas moins que c'est Emmanuel Macron qui a fait infléchir la politique économique du gouvernement. Les chefs d'entreprise d'Ethic estiment que sans lui, le " massacre " des entrepreneurs commencé avec l'arrivée de François Hollande se serait poursuivi", fustige le mouvement dans un communiqué.
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