La diversification des sources de financement répond à un impératif pour les chefs d’entreprise
Dans le climat économique actuel, la diversification des sources de financement répond à un impératif pour les chefs d’entreprise s’ils veulent se doter de la flexibilité nécessaire pour accroître leur potentiel de développement.
La morosité du climat économique actuel, conjuguée à des exigences plus fortes de la part des banques en matière de prêts, incite de nombreuses entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), à reporter ou restreindre leurs investissements. Les chefs d’entreprise interrogés dans le cadre du dernier baromètre de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) sur le financement et l’accès au crédit des PME[1] témoignent ainsi des obstacles rencontrés dans l’obtention de crédits. Dans le même temps, deux dirigeants sur trois avouent être confrontés à l’heure actuelle à un besoin pressant de financement, alors que la proportion d’entreprises aux prises avec des difficultés de trésorerie atteint le niveau record de 36 %[2].
Une récente étude de la division Financial Services de Siemens (SFS) met en lumière les problèmes liés à la disponibilité de la trésorerie des entreprises en raison du niveau important de liquidités immobilisées dans l’achat sur fonds propres d’équipements industriels[3]. En France, on estime ainsi que la proportion de capitaux « gelés » dans le secteur manufacturier s’élèvera à 27,9 milliards d’euros entre 2014 et 2018, soit 0,30 % du PIB national.
Les décideurs doivent donc trouver des sources de financement alternatives leur permettant à la fois de pallier le resserrement du crédit généralisé et de libérer ces capitaux immobilisés qui limitent les perspectives de croissance des entreprises et nuisent à leur compétitivité. En effet, ces fonds « gelés » dans l’acquisition d’équipements sont indisponibles pour d’autres investissements stratégiques, tels que la R&D, les recrutements ou le développement de l’activité. Ces solutions alternatives doivent également permettre aux entreprises de se doter des moyens nécessaires pour profiter de la reprise de l’activité qui s’amorce enfin après une année 2013 compliquée, la dynamique actuelle étant favorable au secteur industriel[4]. Confirmant la croissance de l’activité observée en mars, l’indice PMI du secteur manufacturier affiche ainsi 51,2 points en avril[5], dépassant la barre des 50 pour la deuxième fois depuis février 2012. L’évolution des commandes est quant à elle positive pour le quatrième mois consécutif, encourageant les chefs d’entreprises à tirer parti de ce rebond de l’activité pour mener à bien leurs projets de développement et à augmenter de 3% en valeurs leurs investissements en 2014[6].
Dans ce cadre, une attention toute particulière devrait être accordée aux investissements d’extension de capacité, et notamment aux investissements en biens d’équipement, car ils jouent un rôle prépondérant dans l’accroissement de la compétitivité des sociétés[7]. Si les entreprises françaises veulent rester concurrentielles face à des entreprises originaires de pays à faible coût de main d’œuvre, tout en se donnant les moyens de répondre aux appels d’offres des grands donneurs d’ordre[8], il leur faut impérativement dynamiser leur politique d’investissements et moderniser leurs parcs d’équipement existants. Cela est d’autant plus pertinent en ce qui concerne l’acquisition de nouvelles machines à haute efficacité énergétique au regard des prix des énergies, et en particulier de l’électricité qui a augmenté de 37 % en 11 ans dans l’industrie[9]. Cette évolution à la hausse est d’autant plus lourde de conséquences pour les entreprises industrielles qu’elle devrait se traduire par une augmentation de l’ordre de 16 à 24 % de leur facture énergétique d’ici 2017 selon les projections nationales[10].
Le recours à des solutions de financement alternatives comme la location et le crédit-bail s’avère particulièrement adapté lorsqu’il s’agit de financer l’acquisition d’équipements moins énergivores. En effet, une fois opérationnelles ces technologies dites « vertes » permettent de réaliser des économies d’énergie substantielles qui amortissent bien souvent tout ou partie du montant des remboursements mensuels, rendant de ce fait l’investissement indolore pour l’entreprise. En se tournant vers le financement locatif pour financer leurs acquisitions d’équipements productifs, les entreprises pourraient également libérer de précieux capitaux et ainsi disposer des liquidités nécessaires pour assurer leurs besoins courants. Effectivement, en permettant de répartir sur plusieurs exercices les dépenses liées au nouvel investissement, la location ou le crédit-bail évite d’impacter lourdement la trésorerie de l’entreprise en démarrage du projet. Celle-ci peut dès lors conserver ses lignes de crédits bancaires pour couvrir ses charges d’exploitation courantes.
La diversification des sources de financement répond à un impératif pour les chefs d’entreprise s’ils veulent se doter de la flexibilité nécessaire pour accroître leur potentiel de développement. Il leur est ainsi conseillé de privilégier des modes de financement variés qui leur permettront à la fois de préserver leurs capitaux et de disposer d’une souplesse financière accrue.
[1] Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME), Baromètre sur le financement et l’accès au crédit des PME, février 2014. http://www.cgpme.fr/actus/voir/1522/l-inquietude-des-chefs-d-entreprise-s-est-stabilisee-a-un-niveau-eleve
[2] Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME), Baromètre sur le financement et l’accès au crédit des PME, février 2014. http://www.cgpme.fr/actus/voir/1522/l-inquietude-des-chefs-d-entreprise-s-est-stabilisee-a-un-niveau-eleve
[3] Siemens Financial Services, Locked Liquidity, février 2014. http://finance.siemens.com/financialservices/fra/presse/publication/pages/whitepaper_2014_locked-liquidity-in-industry.aspx
[4] Les Ecos, Les Industriels plus optimistes que les chefs d’entreprise des services, 24 janvier 2014. http://www.lesechos.fr/24/01/2014/LesEchos/21612-011-ECH_les-industriels-plus-optimistes-que-les-chefs-d-entreprise-des-services.htm
[5] Reuters France, France : La reprise dans le secteur manufacturier ralentit, 2 mai 2014. http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6N0NM69220140502
[6] L’Express, Les industriels français prévoient d’augmenter leurs investissements en 2014, février 2014 ; http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-industriels-francais-prevoient-d-augmenter-leurs-investissements-en-2014_1374877.html
[7] Ministère de l’Economie et des Finances, Observatoire du financement des entreprises, Rapport sur la situation économique et financière des PME, janvier 2014. www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/mediateurducredit/pdf/Rapport-OFE__situation_economique_et_financiere_des_PME(1).pdf
[8] On peut citer à titre d'exemple les grands donneurs d’ordre de l’aéronautique, de l’automobile ou de l’aérospatial.
[9] Eurostat, Prix de l’électricité pour l’industrie, octobre 2013. http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do;jsessionid=9ea7d07d30ee55606cf2e68c48b2aa01d6815f053725.e34OaN8PchaTby0Lc3aNchuMbxuPe0?tab=table&plugin=1&language=fr&pcode=ten00114
[10] Le Monde, La facture d’électricité devrait augmenter de 30% d’ici à 2017, février 2013. www.lemonde.fr/planete/article/2013/02/18/la-facture-d-electricite-devrait-augmenter-de-30-d-ici-a-2017_1834649_3244.html