Allah a-t-il sa place dans l'entreprise ? C'est la question à laquelle Dounia Bouzar et Lylia Bouza tentent de répondre dans leur livre paru le 4 novembre aux éditions Albin Michel.
Imprimer
Un salarié peut-il revendiquer de disposer d'un local de prières sur son lieu de travail, refuser de serrer la main à des collègues féminines ou à des clientes, imposer au service ses congés pour le ramadan ? Inversement, le DRH peut-il interdire le port du foulard à une chef de service, ou celui de la barbe à un commercial ? Ces questions et cent autres du même genre auraient une réponse assez claire dans le secteur public, mais… qu'en est-il dans les entreprises privées, qui ne sont pas soumises au principe de neutralité ? Paradoxalement, alors que la question de la visibilité des pratiques religieuses revient régulièrement dans les médias, le plus grand flou règne dans le monde du travail. L'enquête de Dounia et Lylia Bouzar, anthropologues du fait religieux, montre que l'on oscille en général entre un dangereux laxisme (par crainte de paraître raciste ou islamophobe) et des pratiques discriminatoires.
Or, il existe des règles de droit précises en la matière, et des balises élaborées par la Halde. Mais très peu de salariés, et même de syndicalistes ou de DRH les connaissent vraiment. Elles sont décrites dans “Allah a-t-il sa place dans l'entreprise ?” et expliquées par des exemples concrets. Dans l'ouvrage, des dirigeants anonymes racontent, par exemple, comment ils gèrent les revendications.
4 novembre 2009, 215 pages, 15 euros.
NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles