DossierLa fresque industrielle des Bullier et de leurs pinceaux Léonard
4 - Un coup de jeune
Passée directrice générale en 2005, Stéphanie Bullier comprend que la seule qualité du savoir-faire originel ne suffira pas à soutenir l'activité dans un secteur sinistré.
Lorsqu'elle arrive dans l'entreprise en 1995 en tant que stagiaire sous les ordres de son père et de son oncle, Stéphanie Bullier n'a l'intention de rester que quelques mois. Près de 20 ans plus tard, elle dirige seule l'entreprise, après le rachat définitif des parts de son oncle fin 2012. Elle n'a, pour autant, pas attendu d'être seule aux commandes pour s'attaquer aux défis stratégiques d'une entreprise ayant globalement peu innové et évolué depuis l'après-guerre.
Dès la fin des années quatre-vingt-dix, elle milite activement pour mieux structurer l'organisation de l'usine, rationaliser la production et informatiser la société, qui ne compte alors plus que 60 collaborateurs et ne dispose plus que d'une usine de 1 250 m². Passée directrice générale en 2005, Stéphanie Bullier comprend que la seule qualité du savoir-faire originel ne suffira pas à soutenir l'activité dans un secteur sinistré.
Elle fait alors appel à un expert en communication et marketing pour reconstruire une image de marque forte. Refonte du logo, réédition des catalogues, repositionnement sur le haut de gamme, revalorisation des produits Léonard dans les points de vente... Pour moderniser son image, l'entreprise diversifie également ses gammes (2 250 références aujourd'hui) et innove.
C'est ainsi que naît, en janvier 2012, l'ebrush 1S, un pinceau numérique spécialement conçu pour une utilisation sur tablettes et smartphones. Stéphanie Bullier travaille également à étendre son réseau de clients en France et à l'étranger. Elle réussit ainsi à nouer des partenariats avec d'importants distributeurs tels que Le Géant des Beaux-Arts, Royal Talens ou encore la chaîne Cultura. Si bien qu'aujourd'hui, la PMI produit chaque année près de 900 000 pinceaux, commercialisés auprès d'un réseau de 500 distributeurs répartis dans 30 pays.
À 41 ans, Stéphanie Bullier a réussi à redonner ses lettres de noblesse à l'illustre fabrique. Si le jour vient où elle transmettra l'entreprise à l'un de ses quatre enfants, une chose est sûre, " je ne leur léguerai pas les galères que j'ai pu connaître ". Pour l'heure, l'entrepreneure bretonne s'attelle à dessiner une nouvelle esquisse de la fresque familiale, avec sa propre griffe, assurément.