Game of Thrones : quelle entrepreneure serait Daenerys Targaryen ?
La sortie de la saison 8 de Game of Thrones continue d'occuper les soirées de dizaines de millions de fans à travers le monde. Parmi eux, on trouve sûrement de nombreux entrepreneurs pouvant tirer enseignement des héros de la série. Portrait-robot de "l'entrepreneure Daenerys Targaryen".
Je m'abonneS'ils étaient entrepreneurs, quels seraient les points forts et les points faibles des héroïnes et héros de Game of Thrones ? Chaque lundi, jusqu'à la fin de la saison 8, nous tentons de répondre à cette question. Après Jon Snow la semaine dernière, nous poursuivons notre série avec Daenerys Targaryen, surnommée la mère des dragons.
Son point fort : être une leader charismatique et visionnaire
Daenerys possède un point commun avec Jon Snow : elle bâtit son leadership en exil, en partant de presque rien. Fille du roi Aerys II Targaryen, dit le "roi fou", elle est née en dehors de son royaume déchu. Accompagnée durant son enfance par son frère aîné, le prince Viserys Targaryen, elle grandit dans des cités libres du continent d'Essos.
Au fil des saisons, Daenerys constitue son armée pas à pas, forte du soutien des esclaves qu'elle a libérés et de ses dragons, bien sûr, eux qui ont toujours alimenté la légende de sa famille. Philippe Laval, partner chez Jolt Capital et auteur de " Winter is not coming : managers osez entreprendre ", un livre qui apporte une lecture du leadership à travers l'analyse de Game of Thrones, donne son éclairage : " Daenerys est pour moi l'exemple du leader charismatique dont le talent est d'arriver à fédérer des soutiens au service d'une vision qui ne s'est pas encore réalisée. C'est un atout majeur. Dans les figures à succès de l'entrepreneuriat, on pourrait la comparer en ce sens à Steve Jobs, co-fondateur du géant Apple. "
Un parallèle avec Steve Jobs d'Apple
Le créateur de la marque à la pomme a su fédérer une petite équipe, composée notamment de son ami l'ingénieur Steve Wosniak, autour d'une nouvelle vision de l'informatique. " Cette capacité à agréger des personnes talentueuses est aussi la qualité de Daenerys. On pense notamment à Jon Snow, le roi du nord qui la rejoint dans ses batailles à plusieurs reprises ", commente Philippe Laval. Après dix longues années d'efforts - on oublie souvent cette information essentielle lorsqu'on parle de l'histoire à succès d'Apple - la petite équipe installée dans un garage commercialise en 1986 le premier ordinateur personnel et grand public de l'histoire, le fameux Macintosh.
Selon Philippe Laval, Daenerys est aussi une leader apte à reconnaître ses erreurs. C'est en général un atout pour avancer dans l'entrepreneuriat. Elle sait aussi écouter ses équipes mais à la différence de Jon Snow, elle possède une poigne plus importante. " C'est elle seule qui tranche. Chacune de ses décisions est ferme et très claire pour son armée. Dans le management, c'est essentiel, déclare l'auteur Philippe Laval. Paradoxalement, Daenerys laisse une grande part de liberté aux personnes qui la suivent, confiante en sa capacité de fédérer par son charisme et sa vision. Dans un des épisodes, il y a une scène où elle libère des esclaves. Elle prend le risque qu'ils se retournent contre elle. Finalement, il n'en est rien, ils se rallient à sa cause : la reconquête de son royaume et du trône de fer ! "
Son pont faible : être une leader peu sensible au bien-être de ses équipes
C'est un des motifs scénaristiques de Game of Thrones : les batailles épiques sanguinolentes et cruelles. Beaucoup de vies y sont sacrifiées au nom de l'intérêt supérieur du clan. Intrépide, Daenerys prend parfois des risques inconsidérés, mettant en péril la vie de ses soldats plus que de raisons. Elle est prête à tout pour servir sa vision et au bout du compte conforter sa légende, sa légitimité en tant que cheffe. Dans ses batailles, il y a souvent beaucoup de casse et de morts. Différemment de Jon Snow, qui prête plus d'attention à la protection de ses troupes, Daenerys a moins cette sensibilité. Phillipe Laval détaille : " Avec les précautions de contexte qui s'imposent, si on transpose au monde de l'entrepreneuriat, cela me fait penser à ce que peuvent vivre certains leaders de start-up en croissance. Ils incarnent une vision, sont entourés d'une équipe solide et dévouée mais dont la charge de travail est colossale. L'entreprise se développe certes, mais parfois au prix de beaucoup de souffrance chez les collaborateurs. On a beaucoup reproché à Steve Jobs cet écueil au début de l'histoire d'Apple. Quand on est entrepreneur, le bien-être de son équipe est donc un paramètre à ne pas négliger selon moi. Car le risque est de perdre des coéquipiers talentueux sur le chemin... "