Face à une conjoncture économique incertaine, les retards de paiement s'allongent
Les retards de paiement atteignent en moyenne 12,9 jours dans les entreprises françaises. La tendance est à la hausse depuis la fin de l'année 2023.
Je m'abonneLes retards de paiement dans les entreprises françaises sont au plus haut depuis la fin du Covid. En effet, depuis l'été 2023, les comportements de paiement se dégradent plus vite en France qu'en Europe, selon une étude d'Altares. À l'issue du premier semestre 2024, les retards s'allongent de 0,6 j pour la France contre 0,2 j à l'échelle de l'Europe.
Sur un an, le secteur privé accuse une augmentation du retard moyen de près d'une journée et affiche désormais 12,5 jours. Toutes les tailles d'entreprises sont concernées, à commencer par les entrepreneurs individuels. Ces derniers présentent la dégradation la plus remarquable.
Effectivement, ces structures sont désormais les plus retardataires avec 13,4 jours en moyenne. Pourtant, elles étaient encore 'meilleures élèves' il y a un an avec 8,5 jours de retard, soit un dérapage de près de 5 jours en à peine plus d'un an. De leur côté, les sociétés commerciales observent un allongement des délais bien moins rapide et s'affichent à 12,5 jours, légèrement sous la moyenne nationale de 12,9 jours.
Les TPE fortement impactées
Pareillement, les retards de paiement s'allongent dans les TPE. Précisément, la situation se tend fortement pour les entreprises de moins de 3 salariés. Depuis 2023 les délais augmentent pour atteindre 14 jours à l'issue du premier semestre 2024. En revanche, les structures de 4 à 49 salariés parviennent à contenir leurs retards sous la barre des 12 jours en dépit de tensions en fin de semestre.
Aussi, les PME de 50 à 199 salariés stabilisent les délais sous la moyenne globale (12,7 jours). Cependant, les plus grosses entreprises sont celles qui enregistrent les délais les plus longs. Les structures de 200 à 999 salariés présentent des retards (14,5 j) encore bien supérieurs à la moyenne. Au-delà de 1000 salariés, si les comportements de paiement s'améliorent sur le 2e trimestre (-1 jour), le retard moyen demeure le plus élevé (17,8 jours).
Méthodologie : Altares et les membres du réseau mondial Dun & Bradstreet ont initié un programme exclusif de collecte et d'analyse des retards de paiement des clients. Depuis près de 50 ans aux États-Unis et 40 ans en France et en Europe, le programme DunTrade® s'alimente des informations provenant directement de la comptabilité client de 15 000 sociétés participantes.