Vers un assèchement du financement des PME?
Mi-octobre, j'ai eu le plaisir - en tant que membre du jury de la huitième édition du Concours européen de l'entreprise innovante (événement organisé par la Jeune Chambre économique française) - de constater que l'Hexagone n'est pas ce pays que certains dépeignent volontiers comme rétif à l'innovation et désespérément immobiliste... La qualité des dossiers de candidature, déposés par des porteurs de projets dynamiques, atteste au contraire d'un goût prononcé pour l'entrepreneuriat et l'inventivité, ce qui s'avère particulièrement rassurant dans un contexte économique mondial anxiogène.
Malheureusement, les efforts consentis par ces futurs dirigeants de PME risquent de se heurter très rapidement à un obstacle de taille: le financement de leur projet. Et là, force est de constater que les informations en provenance depuis quelque temps des multiples associations d'entrepreneurs, présentes dans toute la France, sont vraiment préoccupantes. La source est en train de se tarir, lentement mais sûrement. Les banques, tétanisées par la perte de confiance qui gangrène actuellement les marchés financiers, rechignent de plus en plus à soutenir les PME. Or, il ne faut pas oublier que le tissu économique français s'appuie en grande partie sur ces dernières. Les priver de financement, c'est donc prendre tout simplement le risque d'asphyxier l'économie française! A l'instar des pouvoirs publics, il est grand temps de condamner la spéculation qui détourne des fonds qui se révéleraient fort utiles aux véritables créateurs de richesse... Et si les banques s'avèrent incapables de relever ce défi, il faudra absolument faire preuve d'imagination pour trouver de nouvelles sources de financement.
Jean-Philippe Elie, rédacteur en chef