Une cession tardive freine la croissance d'une entreprise
Sur les 14 000 à 20 000 intentions de cession, seulement 12 315 sont effectives en 2010, selon la dernière étude de BPCE L'Observatoire. Les dirigeants demeurent à la tête de leur entreprise plus longtemps qu'ils ne semblent le souhaiter. Conséquence? Les PME dont le dirigeant est âgé adoptent, en général, un comportement de consolidation des fonds propres privilégiant la viabilité à la croissance. Résilientes, les entreprises dont le patron a plus de 60 ans voient leurs performances économiques se dégrader, parallèlement à un moindre recours aux dettes financières. Cette gestion prudente des actifs professionnels permet également de sécuriser les revenus d'activité nécessaires à la mise en oeuvre d'une stratégie patrimoniale privée nettement plus active après 55 ans. Le vieillissement des dirigeants fait courir un risque d'altération de la croissance au tissu des PME françaises.
Pourquoi céder son entreprise? Trois principaux cas sont recensés: le passage de relais en vue de la retraite, la vente en vue d'une réorientation en cours de vie active ou d'une valorisation du capital professionnel et, enfin, des opérations «techniques«, comme la création d'une holding ou l'ajustement du portefeuille d'activités. Au-delà du prix, la confiance entre les deux parties est au coeur de la réussite de l'opération. Le cédant cherche moins à identifier un acquéreur qu'à «adouber« un alter ego ou un fils spirituel, qu'il souhaite accompagner pour assurer la pérennité de l'entreprise. Selon l'étude, les cédants sont prêts à transiger sur la valeur de la transaction dans 63 % des cas, notamment s'ils sont âgés.