Trouver des sources alternatives de financement
En raison de la crise économique et financière, les banques ont fermé les vannes du crédit. Heureusement, d'autres solutions s'offrent à vous pour trouver de l'argent frais. Tour d'horizon.
Je m'abonne1 FAITES APPEL A OSEO
Oséo est un établissement public dont l'une des missions consiste à financer et garantir des prêts et des apports en fonds propres, aux côtés des établissements bancaires et financiers. Afin de faciliter l'accès des petites et moyennes entreprises au crédit bancaire, Oséo partage le risque de financement avec les banquiers. Comment? Soit en garantissant 40 à 70% du remboursement du financement, soit en cofinançant l'investissement. Les entreprises doivent s'adresser à leur banque ou directement à l'une des 42 agences Oséo (www.oseo.fr).
En outre, il faut savoir que cet organisme financier, né du rapprochement de la Banque du développement des PME et de l'Anvar, bénéficie actuellement de ressources supplémentaires. Sur les 22 milliards d'euros du plan de soutien aux PME lancé par le gouvernement, 5 milliards ont été mis à sa disposition. L'établissement a aussi conclu un partenariat avec la Banque européenne d'investissement (BEI) qui va lui verser 160 millions d'euros. Quant à la banque du Conseil de l'Europe, elle lui a déjà versé 100 millions d'euros.
A noter que l'organisme propose, sur son site web, un service gratuit, «Oséo capital PME», qui met en relation investisseurs privés et sociétés. Il suffit de remplir un formulaire en indiquant le montant des fonds propres recherchés et des informations d'ordre général.
2 CONTACTEZ LA BANQUE EUROPEENNE D'INVESTISSEMENT
L'établissement a mis en place un dispositif de prêts à des conditions financières avantageuses pour les PME de moins de 250 salariés. Les sommes allouées (jusqu'à 12,5 millions d'euros sur une période de deux à douze ans) sont attribuées par les banques commerciales partenaires.
3 RECHERCHEZ DU «LOVE MONEY»
Il s'agit de proches (parents, amis, voisins, collègues) qui participent au financement d'une entreprise en démarrage ou en développement en en devenant actionnaires. Ces particuliers apportent quelques centaines ou milliers d'euros. Mais leur contribution s'arrête là. «Ne comptez pas sur eux pour vous conseiller comme peuvent le faire les «investisseurs professionnels«que sont les business angels», prévient maître Franck Sekri, associé chez Sekri Valentin Zerrouk, un cabinet d'avocats d'affaires. Ces soutiens financiers présentent tout de même un avantage: comme la rentabilité de leurs investissements n'est pas leur motivation principale, ils seront généralement enclins à vous laisser les coudées franches dans vos choix stratégiques. Par ailleurs, il faut savoir que l'investissement privé est, à l'heure actuelle, encouragé par l'Etat. Ainsi, depuis 1994, les contribuables qui investissent dans une société peuvent déduire de leur impôt sur le revenu 25% des versements effectués, dans la limite de 20 000 euros pour un célibataire et de 40 000 euros pour un couple. Enfin, sachez qu'il existe des associations de love money (comme Love Money pour l'emploi) qui mettent en relation des dirigeants et des investisseurs individuels.
4 SEDUISEZ LES BUSINESS ANGELS
Un business angel (BA) est une personne physique qui investit une part de son patrimoine dans une entreprise. En règle générale, il lui offre aussi ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une partie de son temps. Pour inciter les contribuables à devenir business angels, le gouvernement a mis en place une mesure adaptée. Un dispositif de la loi Tepa (loi pour le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat), votée en 2007, permet aux contribuables assujettis à l'impôt sur la fortune d'investir dans des PME non cotées en déduisant 75% du montant de leurs versements, dans la limite annuelle de 50 000 euros.
Comme le note maître Guy Roulin, avocat associé chez Fidal, en charge du département capital-investissement, «les cibles traditionnelles des BA sont les entreprises en phase de création ou d'amorçage». Ce qui peut s'avérer très avantageux pour de jeunes PME. «Ces investisseurs, qui jouissent souvent d'une expérience d'entrepreneurs, sont prêts à s'investir personnellement et à épauler le dirigeant dans la définition de sa stratégie par exemple», indique maître Franck Sekri (Sekri Valentin Zerrouk). Un conseil: veillez à ne pas trop morceler votre tour de table, a fortiori s'il s'agit de particuliers. Le risque? Voir les débats - naturels et sains - se transformer en conflits paralysants. «Si vous comptez plus d'une dizaine de business angels à vos côtés, leurs demandes risquent d'être contradictoires», prévient Guy Roulin (Fidal), qui suggère alors de les fédérer dans une même structure ou de mandater l'un d'eux pour représenter les autres.
Les business angels sont prêts à s'investir personnellement pour soutenir les dirigeants.
MAITRE FRANCK SEKRI, avocat associé chez sekri Valentin Zerrouk
5 ET SI VOUS DECROCHIEZ UN PRET D'HONNEUR?
Le prêt d'honneur est un coup de pouce financier accordé à un dirigeant méritant qui ne possède pas suffisamment d'apports financiers personnels pour créer ou développer son entreprise. Il s'agit d'un crédit à moyen terme (généralement entre deux et sept ans) qui vous est octroyé personnellement, sans intérêts ni garantie, par divers organismes: associations ou réseaux d'entrepreneurs, conseils généraux ou régionaux (via l'agence de développement économique de la collectivité). Les critères de recevabilité varient d'un organisme à l'autre. Une première sélection s'opère généralement sur dossier, puis les finalistes participent à une soutenance orale devant un jury composé d'experts. Chaque organisme est bien sûr libre de décider du montant de ses prêts. Les sommes oscillent le plus fréquemment entre 3 000 et 10 000 euros. Des montants certes modestes, mais l'octroi d'un prêt d'honneur joue souvent un effet de levier pour l'obtention d'autres financements bancaires.
Si vous faites entrer un fonds dans votre tour de table, négociez sa sortie dès... son entrée.
MAITRE GUY ROULIN, avocat associé chez Fidal
6 OUVREZ VOTRE CAPITAL A UN FONDS
Le métier des fonds de capitalrisque ou de capital-développement consiste à investir dans les entreprises des sommes pouvant aller de 300 000 à 4 millions d'euros. La crise les a, bien entendu, aussi frappés, mais leur surface financière leur permet d'en limiter les effets négatifs. De telles structures doivent générer une rentabilité élevée dans un délai de quatre à sept ans; la sélection des projets est donc rude. Le fonds doit se faire une idée sur votre santé financière et valider votre business plan, qu'il va analyser à la loupe. «Il ne s'agit pas d'un schéma familial», commente Guy Roulin (Fidal), qui vous recommande même de négocier la sortie du fonds dès... son entrée.
INFORMATIONS PRATIQUES
- FRANCE ANGELS
Fédération des réseaux de business angels hexagonaux
Tél.: 01 44 82 77 77
E-mail: contact@ franceangels.org www. franceangels. org
- AFIC
Association française des investisseurs en capital
Tél.: 01 47 20 99 09
E-mail: info@afic. asso.fr www.afic.asso.fr
- FEDERATION LOVE MONEY POUR L'EMPLOI
Tél.: 01 48 00 03 35
www. love-money.org
- UNICER
Union nationale des investisseurs en capital pour les entreprises régionales
E-mail: contact@ unicer.asso.fr www.unicer.asso.fr
- OSEO
Tél.: 0810 00 12 10
www.capital-pme.oseo.fr
- BANQUE EUROPEENNE D'INVESTISSEMENT
www.bei.org/pme