TPS, une restructuration difficile mais nécessaire
Après avoir investi près de cinq millions d'euros dans le rachat et la restructuration de TPS, une PMI spécialisée dans les tôles perforées, Michel Prissette et son fils Thierry commencent seulement à apprécier les premières retombées, réalisées au prix de quelques sacrifices.
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En 2003, Michel Prissette rachète les Tôles Perforées de la Sambre (TPS), petite PMI du Nord de la France, alors que l'entreprise est exsangue et sur le point d'être en cessation de paiements. Michel Prissette, alors retraité, réinvestit l'intégralité des 2,5 millions d'euros touchés suite à la revente de sa précédente affaire pour restructurer cette société plus que centenaire. Il place à la tête de la direction opérationnelle son fils, Thierry. Au total, près de 5 millions d'euros (dont un prêt de 2 millions d'euros) sont investis pour racheter des machines-outils et repenser la totalité de la chaîne de production en intégrant certaines fonctions qui étaient jusqu'alors sous-traitées. Une nouvelle activité de fabrication de tôles est également créée en 2008, via la filiale Tôlerie de la Sambre. Quand nous avions dressé son portrait en juillet 2010, TPS comptait 58 collaborateurs, renouait avec la croissance, envisageait une expansion à l'international et le recrutement d'une dizaine de personnes.
Tôles perforées de la Sambre (TPS)
- Activité: Production de tôles perforées et gaufrées
- Ville: Maubeuge (Nord-Pas-de-Calais)
- Forme juridique :SAS
- Dirigeants: Michel Prissette, 71 ans, et Thierry Prissette, 47 ans
- Année de reprise: 2003
- Effectif: 48 salariés
- CA 2011: 7 MEuros
TPS aujourd'hui
Avec la crise, TPS a dû revoir son ambition de croissance à la baisse. Le chiffre d'affaires est passé de 8 millions d'euros en 2009 à 7 millions en 2011. L'entreprise est contrainte de réduire la voilure sur la production. « Nous avons dû faire en l'espace de quelques années ce que nos prédécesseurs n'avaient pas fait en 50 ans, explique Michel Prissette. Il fallait aller très loin dans la restructuration, et malheureusement, c'est passé par des licenciements. » La modernisation des lignes de production permettant des gains de production, l'équipe de nuit, composée d'une dizaine de personnes, est supprimée. « Nous espérons faire une économie d'un million d'euros sur les coûts de production dès 2013 », ajoute Michel Prissette, qui observe déjà les premiers retours sur investissement: « La nouvelle activité de production de tôles devrait générer un chiffre d'affaires d'un million d'euros cette année et nous observons une augmentation d'un peu plus de 5 % du chiffre d'affaires global depuis le début de l'année 2012. » Et les Prissette ne comptent pas s'arrêter là. Le pôle R & D de TPS travaille en collaboration avec l'Icann, une école d'ingénieurs lilloise, pour mettre au point des machines de plus en plus performantes et efficaces. Au total, 80 000 euros environ sont investis chaque année dans la R & D. Le chantier de l'export est également enclenché: deux commerciaux anglophones et germanophones sont recrutés en un an. « Un contrat devrait être bientôt signé en Allemagne et un autre au Luxembourg », assure Michel Prissette.