STEFANIE MOGE-MASSON Directrice de la rédaction
La nouvelle est tombée: tous âges, professions et secteurs géographiques confondus, les Français Travaillant à temps complet. Si l'on tient compte des personnes employées à temps partiel, la moyenne nationale tombe à 37,9 heures par semaine. Durée moyenne constatée sur l'année 2007. travaillent, en moyenne, 41 heures par semaine. L'information a été révélée par l'Insee. Révélée, ou plutôt confirmée. Car elle n'a étonné personne: ni les employeurs, pour qui la réduction du temps de travail est au mieux une hypocrisie et souvent un non-sens économique, ni les salariés, dont la charge de travail n'a bien entendu jamais fondu, ni les pouvoirs publics, qui savent parfaitement que la réalité du travail est incompatible avec une durée légale de 35 heures hebdomadaires. Hasard du calendrier, cette étude Insee intervient au moment où le gouvernement planche sur la réforme des 35 heures. Heures supplémentaires «détaxées», réforme du forfait jours des cadres... S'il n'est jamais question, dans le discours officiel, de remettre en cause la sacro-sainte RTT, le pragmatisme économique a raison de l'idéalisme d'antan.
Et rares sont ceux qui s'en offusquent. Car, au fond, personne n'a vraiment envie de travailler un peu moins pour gagner beaucoup moins... Et le temps libre n'a que peu de valeur si ses bénéficiaires n'ont pas d'argent pour le convertir en «bon temps».
Au final, nos gouvernants ont peut-être raison de clamer qu'il n'est pas question de démanteler le système des 35 heures: qu'on le veuille ou non, un acquis social est un acquis social. Mais nul ne s'y trompe, c'est bien d'un retour à une durée du travail économiquement viable dont il est, aujourd'hui question. En travaillant 41 heures en 2007, nos compatriotes ont prouvé qu'ils avaient anticipé un inéluctable mouvement.