Qui m'aime me paie!
Payer les candidats pour qu'ils daignent vous rencontrer? Ce concept a beau vous sembler saugrenu, il n'en est pas moins réel. Aux Etats-Unis, le site www. notchup.com fonctionne sur le postulat que la crème de la crème des cadres, fort courtisée par les meilleurs recruteurs, a les moyens d'imposer ses conditions pour venir passer un simple entretien... Le principe est aussi simple qu'abracadabrant. Après s'être inscrits sur NotchUp par cooptation, les candidats fixent eux-mêmes leurs conditions financières: Untel demandera 200 euros par rendez-vous, tandis que son voisin du Web sera deux fois plus gourmand.
C'est, certes, bon pour leur ego, mais cela marche-t-il? On peut en douter, ou du moins douter que cela puisse fonctionner en France. D'abord parce que rien, dans ce système, ne met les entreprises à l'abri des «chasseurs de primes«, qui ne s'intéresseront aux offres que pour toucher le bonus. Ensuite parce que le procédé est ultra-élitiste et réservé à une poignée de grandes organisations, capables de dépenser plusieurs centaines d'euros juste pour le plaisir de rencontrer des candidats stars... Lesquels candidats seront fort bien placés pour faire monter les enchères si l'offre les intéresse un tant soit peu. Enfin, et surtout, ce système est caduc car il fait reposer la prise de contact entre recruteur et candidatsurunseul paramètre: l'argent. Estce là le meilleur argument qu'une entreprise puisse utiliser pour susciter l'intérêt d'un postulant? Ne vaudrait-il pas mieux lui parler de valeurs d'entreprise, de l'intérêt du poste, de perspectives d'évolution? En transformant les recruteurs en vaches à lait, NotchUp pourrait bien polluer la relation employeur-salarié.