Quand le monde marche sur la tête...
@ © ARNAUD OLSZAK
Carine Guicheteau Rédactrice en chef - cguicheteau@chefdentrepnse.com
Il est des histoires que l'on aimerait voir réservées aux oeuvres de fiction. Des situations ubuesques qui ne devraient avoir droit de cité que dans l'imagination débridée de quelques auteurs fantasques. Et pourtant, il ne se passe pas une semaine sans que je tombe sur un fait divers ou une histoire abracadabrante prenant pour théâtre l'entreprise et son environnement. La dernière en date? Le refus d'élus locaux de revoir leur plan d'urbanisme qui permettrait pourtant la relocalisation, dans leur commune de 1 500 habitants, d'un géant de la lunetterie. L'affaire oppose l'opticien Krys au conseil municipal de Bazainville dans les Yvelines. L'entreprise souhaite en effet rapatrier de Thaïlande une partie de sa production sur ce site. De quoi créer des emplois, une quarantaine. Mais pour ce faire, il faut agrandir l'usine et c'est ce qui pose problème aux huit élus (sur 15) contre le projet. Nuisances mais surtout esthétique mis dans la balance face à la création d'emplois et à la réindustrialisation de nos territoires! Nos élus n'y voient- ils donc pas clair? Si le projet n'est pas complètement enterré - le maire espère bien changer la donne lors d'un nouveau vote, début juin -, la situation apparaît néanmoins invraisemblable. Se pose la question de la sensibilisation des élus, à tous les étages de la République, à la cause des entreprises. Ce n'est d'ailleurs pas le seul public qui mériterait d'être plus au coeur des problématiques et du quotidien des entreprises. Durant la campagne présidentielle notamment, de nombreuses voix se sont élevées pour proposer de rapprocher de façon concrète (immersion, formation) l'entreprise et les banques, et les étudiants, et les professeurs d'économie, etc. Des propositions qui mériteraient (entre autres) d'être regardées de plus près par le nouveau gouvernement.