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Parler en public, ça s'apprend!

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Est-on naturellement charismatique ou est-il possible d'améliorer ses interventions publiques? Selon les experts, il existe bel et bien une méthode qui permet de parler avec assurance à un auditoire, quel qu'il soit. Explications.

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@ fotolia/microimages

Marc vient de prendre place face à une assemblée composée d'une trentaine de clients et prospects. Il a les mains moites, la voix qui tremble et, pour couronner le tout, un trou de mémoire. En fait, ce sont les symptômes classiques que provoque le stress face à un auditoire. «Mais s'exprimer en public, cela s'apprend», affirme Pia Martin, responsable des stages communication et expression orale et écrite à la Cegos. A condition d'y consacrer du temps. Ce travail doit commencer bien en amont de votre intervention. Avant même de penser au scénario et à la rédaction de votre conférence, rassemblez tous les éléments qui vous permettront d'y voir clair sur le contexte: est-ce que je maîtrise vraiment le sujet et, si tel n'est pas le cas, comment puis- je compléter mon information?; Quel est le niveau de connaissance du sujet du public et son degré de motivation par rapport à ce sujet?; Dans ce contexte, quels sont les enjeux de cette intervention pour moi? Autrement dit, qu'est-ce que je risque si je ne suis pas «bon»?; Par ailleurs, quelle image ai-je du public et quelle image a-t-il de moi? Qu'est ce que je représente pour lui? Dernière question à se poser: est-ce le moment de parler de ce sujet? Ne suis-je pas en conflit avec une autre actualité?

Définissez ensuite votre objectif: à la fin de votre intervention, que voulez-vous que l'auditoire retienne? «A partir du moment où vous avez défini cet objectif vous ne devez plus le quitter de vue», insiste Pia Martin. Pour la préparation à proprement parler de votre intervention, commencez par lister l'ensemble de vos idées, dans le désordre et sans les hiérarchiser. Puis, bâtissez le plan de votre discours. Vous pouvez alors passer à la rédaction. «Choisissez des phrases courtes, sous peine de perdre votre auditoire dès les premières minutes», met en garde Pia Martin.

Attention: l'introduction est capitale. «Une bonne introduction doit répondre à trois questions: pourquoi est-ce moi qui interviens? Pourquoi ce sujet? Et pourquoi ai-je choisi de vous en parler?», rappelle la représentante de la Cegos. Ensuite, vous devez annoncer clairement l'objectif de cette réunion, avant de préciser le plan que vous allez développer. Cette phase est essentielle, car elle permet à l'auditoire d'avoir, dès le début, un repère. Il sait à quel moment il va mobiliser toute son attention et son écoute. Une fois cette étape accomplie, vient le temps du développement. «Il doit être structuré en deux ou trois parties, pas plus. Au-delà, vous perdez votre auditoire», précise Pia Martin. Enfin, au moment de conclure, «passez à la phrase de synthèse, qui va reprendre tous les éléments-clés à retenir», conseille l'experte.

Convaincre ou faire adhérer? Adaptez votre style au public auquel vous vous adressez. Recherche-t-il des données factuelles? A-t-il besoin d'arguments et de chiffres? Dans ce cas, fixez-vous comme objectif de le convaincre. Vous avez un public qui a besoin d'être enthousiasmé? D'adhérer à un projet? Ne le noyez pas sous les chiffres. En revanche, ponctuez votre intervention d'anecdotes, soyez plus ludique, racontez des histoires vécues.

Sur la forme, toujours, ayez bien à l'esprit qu'une intervention publique est un acte physique. Le regard, le ton, la gestuelle, la posture, le débit... Tout a son importance.

«Cest pourquoi il est essentiel de s'entraîner en répétant le texte à voix haute, si possible debout, voire en marchant. Le dire et le répéter permet de gagner en naturel», assure Pia Martin. Si vous pouvez être écouté par un spectateur neutre, qui, à l'issue de votre entraînement, vous critiquera votre performance, c'est encore mieux. On est finalement assez proche des techniques de théâtre. Il faut vous approprier votre texte pour vous en détacher complètement. Le jour J, contentez-vous d'une fiche sur laquelle vous aurez noté les mots clés de votre intervention: introduction/ développement/conclusion. Vous ne devez surtout pas lire votre texte, sous peine d'adopter un ton monocorde et soporifique et un débit trop rapide ou trop lent, qui ne manqueront pas d'assoupir votre auditoire.

EN BREF

Votre corps parle aussi!


Le regard: Lorsque l'auditoire ne dépasse pas 20 personnes, posez un vrai regard sur chacun. Au-delà, balayez le public du regard sans oublier, si vous êtes sur une scène, ceux qui se situent dans le parterre. Dans une salle aménagée en U, pensez à regarder ceux qui sont sur les côtés.
La posture: Elle doit être ouverte. Evitez les épaules basses et le «nez dans les chaussures». Toutes les positions fermées sont également à proscrire: les bras croisés, les mains derrières le dos...
Le sourire: Sincère, naturel, c'est «un cadeau» pour le public. Evitez le sourire forcé, qui se voit forcément...
Le débit: Naturellement, face à un auditoire, le débit s'accélère. Forcez-vous à parler lentement.
Laissez le temps au public de décoder les messages et apprenez à gérer les silences, c'est la force d'un bon orateur.
Enfin, faites des phrases courtes avec une seule idée à la fois: sujet, verbe, complément. Et prenez votre respiration avant d'attaquer une nouvelle phrase.

TEMOIGNAGE
Aujourd'hui, je prends plaisir à animer les réunions
DAVID BRAULT, directeur associé d'Objectif Cash

David Brault réalise chaque année une quarantaine d'interventions en public. Le plus souvent il s'agit d'animations et de petits déjeuners de présentation des offres aux prospects et aux prescripteurs; de réunions chez les clients et parfois des journées de formation ou de brainstorming en interne. Il adore mener des réunions et pourtant, ni son caractère ni sa formation initiale l'y avaient préparé. «Timide par nature, je suis directeur financier de métier, autant dire que la prise de parole en public ne m'était pas familière
Les premières interventions qu'il a effectuées dans le cadre de ses fonctions de dirigeant d'Objectif Cash, Daniel Brault n'était pas à son aise: «J'étais statique, assis à une table.» Le déclic, il l'a eu à l'occasion d'une formation qu'il a suivie sur la prise de paroi en public. Si le contenu de ses interventions est le même qu'avant, le style, lui, a changé. «J'ai appris c capter l'attention de mon auditoire.» Désormais, le dirigeant n'hésite pas à utiliser des supports techniques ou à faire participer son public en organisant des votes. «J'ai découvert à quel point il est primordial de faire participer les gens, de se mettre à la portée de son public en lui parlant de choses qu'il comprend. Cette formation m'a également appris à fixer un cadre, en réservant systématiquement un moment pour les questions. Surtout, au fil du temps, j'ai affiné ma technique et aujourd'hui, je prends vraiment plaisir à animer des réunions face à plusieurs dizaines ou centaines de personnes
Et cette notion de plaisir est indispensable. Les trucs et astuces de David Brault? «Même avec des petits groupes, je prévois un micro. Lorsqu'arrive le temps des questions, les gens se sentent valorisés. Et puis, je prépare mon intervention plusieurs mois avant et le jour J, je ne regarde pas mes notes mais l'assistance, dans les yeux.»

OBJECTIF CASH - Repères

- ACTIVITE: Management de transition et direction financière opérationnelle
- VILLE: Paris(VIIIe arr.)
- FORME JURIDIQUE: NC
- DIRIGEANT: David Brault, 47 ans
- ANNEE DE CREATION: 2007
- EFFECTIF: 60 salariés
CA 2008: NC

 
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Anne-Françoise RABAUD

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