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Mercredi noir pour les PME

Publié par La rédaction le

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STEFANIE MOGE-MASSON Directrice de la rédaction

STEFANIE MOGE-MASSON Directrice de la rédaction

Ce 14 novembre, dans les villes de France, on croisait des centaines de courageux de tous âges, chaudement vêtus, qui affrontaient à pied ou à vélo les 5, 10, 15 kilomètres qui les séparent de leur lieu de travail, slalomant dans le flot de voitures à l'arrêt et évitant les invectives d'automobilistes excédés. Mais en dépit de ces millions d'actes de bravoure d'actifs décidés à affronter le froid, l'énervement et la fatigue, les entreprises paient, une fois encore, le prix fort. Dans les plus grandes, des mesures exceptionnelles ont été prises afin de limiter la casse. Les groupes bancaires HSBC et Calyon ont offert à leurs techniciens la possibilité de travailler sur des «sites de secours», à l'extérieur de Paris. D'autres ont carrément affrété des autobus afin d'acheminer leurs salariés. Mais la très grande majorité des entreprises - les PME-PMI, qui, une fois de plus, paient le plus lourd tribut - n'a d'autre choix que de se résigner à travailler au ralenti. Selon une note interne du ministère de l'Economie, le coût social d'une seule journée de débrayage dans les transports en commun d'Ile-de-France serait de 79 millions d'euros. Car dans une petite entreprise, le système D se traduit par des RTT subies et - pire encore - des retards, voire des absences. Si les métiers dits «intellectuels» sont susceptibles d'être exercés à distance, les fonctions de production, elles, ne peuvent se passer d'une présence humaine. Il y a douze ans, lorsque le conflit s'était éternisé durant trois longues semaines, des centaines d'entreprises avaient mis la clé sous la porte, faute de pouvoir livrer et facturer leurs clients, réceptionner leurs marchandises, accueillir leurs collaborateurs dans des conditions acceptables... Bien sûr, les événements de cette mi-novembre 2007 ne sont, pour l'heure, pas comparables. Il n'empêche: chefs d'entreprise et salariés gardent, à juste titre, un souvenir impérissable de 1995. Et il serait inadmissible que l'histoire se répète.

 
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