MANAGEMENT, l'art de faire grandir les TALENTS
A la fois pilote, guide, animateur, leader et fédérateur, le meneur d'hommes que vous êtes se doit d'être irréprochable. Mais diriger une équipe n'est pas chose aisée. Il s'agit de s'adapter au contexte et à la personnalité des collaborateurs, tout en composant avec son propre tempérament, ses points forts et ses points faibles. Nos conseils pour manager au quotidien, entretenir la motivation, recadrer sans démotiver et faire grandir votre équipe.
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Quel est votre style de management naturel?
Chassez le naturel et il revient au galop... Vous avez beau connaître les incontournables du management et vous adapter à la personnalité et au degré d'autonomie de vos collaborateurs, il arrive que votre personnalité prenne le pas sur la théorie. Quel est votre style managérial de prédilection? Faites le test.
Vous avez une majorité de triangle:
Votre style managérial naturel est d'être directif. Vous êtes un manager très présent au sein de votre équipe. Vous aimez organiser, structurer, voire contrôler. Factuel, vous êtes clair et précis. Vous laissez peu de marge de manoeuvre à vos collaborateurs car, en tant qu'expert, vous savez comment les missions doivent être menées, dans leurs moindres détails. Vous ne badinez pas avec la hiérarchie et ne tissez pas facilement de liens avec vos collaborateurs. Vous menez votre barque d'une main ferme. Parfois un peu trop?
Vous avez une majorité de puce:
Votre style managérial naturel est d'être persuasif. Faire adhérer, tel est votre leitmotiv. Vous êtes un pédagogue et un grand communicant. Vous expliquez les enjeux, vos choix et votre vision des choses pour mettre vos directives en perspective. Convaincu par vos propres arguments, parfois, vous pouvez avoir tendance à vouloir imposer votre vision. Néanmoins, vous êtes conciliant, ouvert à la discussion et acceptez que les méthodes utilisées ne soient pas les vôtres.
Vous avez une majorité de x:
Votre style managérial naturel est d'être délégatif Responsabiliser vos collaborateurs vous tient à coeur, tout comme leur montée en compétences. Adepte de la délégation, vous leur donnez toutes les clés (ou presque) pour assurer la réussite de l'opération, notamment en définissant des objectifs clairs et en leur laissant l'autonomie nécessaire. Vous leur laissez même carte blanche quant à l'organisation. Ce qui compte, c'est le résultat. Attention toutefois à ne pas les laisser seuls et à assurer l'accompagnement et le suivi requis.
Vous avez une majorité de puce carré:
Votre style managérial naturel est d'être participatif. Vous favorisez le travail et l'esprit d'équipe pour générer une saine émulation et de la créativité. A l'écoute de votre équipe, vous n'hésitez pas à impliquer vos collaborateurs dans la prise de décision. L'ambiance de travail est capitale à vos yeux. Tisser des liens hiérarchiques marqués n'est pas dans votre nature. Ce qui, d'ailleurs, vous amène parfois à trop chercher le consensus ou à éviter les conflits à tout prix.
Pour bien manager, devenez caméléon!
Il n'y a pas un bon ou un mauvais style de management. Idéalement, pour diriger une équipe, il faut savoir s'adapter pour coller au mieux aux situations, à la personnalité et au degré de maturité de vos collaborateurs. Votre manière de manager ne doit pas être figée dans le marbre.
Directif, persuasif, délégatif ou participatif... Quatre profils (lire l'encadré p. 41) déterminés par les théoriciens pour distinguer les différentes personnalités de managers. « Il est fréquent qu'en découvrant leur profil, certaines personnes soient étonnées. J'ai rencontré des managers autoritaires qui pensaient, très honnêtement, être démocratiques dans leur façon de faire », rapporte Jean-Louis Verdier, directeur de la formation chez Cetec Info, organisme de formation. Le tout est de prendre conscience de sa propre nature pour composer avec. Mis à part votre capacité d'écoute et votre envie de collaborer avec vos équipiers, c'est votre faculté d'adaptation qui fera la différence. « Le manager se voit allouer des rôles différents selon le contexte et la réalité du marché. Il doit être pugnace pour avancer positivement », explique Bernard Thévenot, directeur du pôle développement du management au sein de Merlane, cabinet de conseil en management. Un brin psychologue aussi pour adapter son management, c'est-à-dire son comportement et son discours, à la personnalité de chacun et au climat de l'entreprise. «Au quotidien, cela s'apparente à un numéro d'équilibriste, compare Florence Guillerm, responsable de Valeur Sud, réseau de consultants indépendants en relation client et management. Un exercice périlleux, mais aussi passionnant! »
Etre un parfait funambule ne s'improvise pas, mais s'apprend et se cultive. D'autant que les veilles habitudes ont vite fait de reprendre le dessus. «Un responsable très autoritaire risque de le rester, même dans une délégation de compétences. Il aura la fâcheuse tendance à tout contrôler, prévient Jean-Louis Verdier (Cetec Info). Il lui faut donc travailler sur ses faiblesses en apprenant à accorder sa confiance. »
La variable, c'est votre management
Manager, c'est diriger une équipe, ce qui sous-entend encadrer des individus dont les profils sont diamétralement opposés. Il s'agit alors de décrypter le caractère de chaque collaborateur, en appréhendant sa personnalité et son degré d'autonomie. Mettre tout le monde dans le même panier n'est pas une solution adaptée. Coller des étiquettes aux seniors, à la génération Y, etc., peut vous desservir. Le style directif n'est pas forcément celui à privilégier auprès d'un collaborateur junior, s'il s'avère autonome. De même, un encadrement participatif, voire délégatif, ne convient pas à tous les seniors. Tout dépend de leur caractère et de leur envie ou non d'évoluer. « Face à un collaborateur très stressé, vous aurez toutefois intérêt à être directif pour éviter qu'il ne perde pied. S'il ne sait plus comment progresser, il vous appartient de lui donner des instructions et des objectifs précis », conseille Bernard Thévenot (Merlane). Idem lorsque vous vous retrouvez face à une situation d'urgence, comme un accident sur un chantier. Le management persuasif s'envisage plus lors de changements organisationnels, par exemple. Il convient de lever les freins en optant pour une communication pédagogique, visant à faire adhérer l'ensemble de l'équipe. Même chose lorsque vous devez apaiser un différend entre deux de vos managers. « Votre rôle est de rappeler les règles, puis de les persuader qu'il existe d'autres solutions pour désamorcer un conflit », rappelle Florence Guillerm (Valeur Sud). Votre discours est alors plus explicatif et plus personnalisé. Les styles délégatif ou participatif, qui valorisent les compétences, se justifient lorsque votre équipe est synergique, notamment. « Plus vos collaborateurs ont envie d'avancer ensemble, plus vous avez intérêt à les associer sur des projets communs en leur laissant une certaine marge de manoeuvre », suggère Bernard Thévenot (Merlane).
Deux constantes: la justesse et la transparence
Si le manager doit gérer, concevoir, organiser et commander, il doit aussi faire régner la justice. Il a, en effet, le devoir d'être juste envers l'ensemble de son équipe. Les passe-droits ne sont pas tolérés, ni tolérables à moins d'être justifiables. « Accepter le retard d'un collaborateur, c'est léser ceux qui sont à l'heure. Et rompre ce qui fait la base du consensus avec la direction », illustre Jean-Louis Verdier (Cetec Info). Négliger l'importance de la posture managériale sur le long terme est une erreur. Le cadre, primordial, doit être le même pour tout le monde... y compris pour vous! « Votre attitude et votre façon d'être transpirent au quotidien et ont un impact direct sur la confiance qui vous lie à votre équipe. Si vous êtes préoccupé et restez dans votre coin, vos salariés risquent de se désengager, à plus ou moins long terme », met en garde Florence
